Memphis

Memphis est le nom de la capitale du premier nome de Basse-Égypte. Ses vestiges se situent actuellement près des villes de Mit-Rahineh et d'Helwan, au sud du Caire.



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Article de la série Lieux égyptiens
Lieux
Nomes / Villes
Monuments / Temples
Région
Basse-Égypte / Moyenne-Égypte
Haute-Égypte / Nubie
Localisation
Egypt Karnak test.png
Memphis
Ancienne Men-néfer



Memphis 29° 50′ 58″ Nord
       31° 15′ 16″ Est
/ 29.84944, 31.25444

Memphis (en arabe ???‎) est le nom de la capitale du premier nome de Basse-Égypte. Ses vestiges se situent actuellement près des villes de Mit-Rahineh et d'Helwan, au sud du Caire.

La légende, rapportée par Manéthon, raconte que Memphis fut fondée par le roi Ménès vers -3000. Capitale de l'Égypte durant tout l'Ancien Empire, elle est restée une cité importante tout au long de l'histoire égyptienne, positionnée sous la protection du dieu Ptah, le patron des artisans dont le temple était l'Hout-ka-Ptah (le «château du ka de Ptah»[Note 1]). C'est de ce terme, qualifiant la maison du dieu, que serait dérivé en grec le mot ægyptus (Αἴγυπτος) prototype du nom du pays en latin.

La ville occupe une place stratégique à l'entrée du delta du Nil et par conséquent regorge d'ateliers et de manufactures, surtout d'armes qui étaient conservées dans de grands arsenaux non loin du port principal de la ville, le Perou Nefer, dont les textes du Nouvel Empire vantent l'activité fébrile.

Son histoire est étroitement liée à celle du pays et sa ruine est due, en premier lieu, à la perte de son rôle économique à la fin de l'Antiquité et la montée d'Alexandrie, puis à l'abandon de ses cultes suite à l'édit de Thessalonique.

Toponymie

Ineb Hedj
O36 T3 O49
Jnb ḥḏ
Inebou Hedjou
O36 O36 O36 T3 O49
Jnb. w ḥḏ (. w)

Memphis a eu plusieurs noms au cours de son histoire de près de quatre millénaires. Originellement un premier établissement ceint d'une muraille lui donne le nom d'Inebou Hedjou[Note 2] et , plus tardivement, Ineb Hedj[Note 3].

Par la suite ainsi qu'à cause de son étendue, la cité est aussi appelée sous diversesappellations qui sont en réalité les appellations de ses quartiers ou de ses districts ayant eu à un moment donné une importance certaine.

Ainsi, selon un texte de la Ire période intermédiaire[1], elle portait le nom de Djed Sout[Note 4], qui est le nom de la pyramide de Téti. [2]. Ce texte précise que la ville comportait toujours dix-mille habitants libres d'impôts, ce qui est énorme pour cette époque trouble de l'histoire du pays qui fait suite à la chute de la royauté de l'Ancien Empire[Note 5].

Le nom d'Ânkh Taouy, c'est-à-dire «la Vie des Deux-Terres», apparaît à dater du Moyen Empire. Ce nom est souvent retrouvé dans les textes égyptiens antiques et sert à désigner le quartier occidental de la cité qui couvre entre le grand temple de Ptah et le désert de Saqqarah, dans lequel se trouvait un verger contenant un arbre sacré[3].

Le nom de «Memphis» quant à lui, est la déformation grecque du nom égyptien de la pyramide de Pépi Ier (VIe dynastie), Men-néfer[Note 6]. Ce nom est attesté pour la première fois à la fin du Moyen Empire et est d'une façon plus générale utilisé à partir du Nouvel Empire.

Enfin, à cause de son rôle stratégique essentiel la ville porte aussi le nom de «Balance des Deux-Terres».

L'histoire et le rôle de la ville

L'histoire et le destin de la ville sont étroitement liés à la royauté, les couronnements et jubilés (Heb Sed, la fête-Sed) étaient célébrés dans le temple de Ptah. Les premières représentations de ce jubilé ont été retrouvées dans la tombe de Djéser à Saqqarah.

Une histoire légendaire

La légende rapportée par Manéthon dit que Ménès, premier pharaon à réunir les Deux Terres, fonda sa capitale en détournant le fleuve par des digues et Hérodote rapporte que, lors de sa visite, les Perses, alors maîtres du pays, veillaient tout spécifiquement à l'état de ces digues pour que la cité fût préservée des flots de l'inondation annuelle[4].

À l'Ancien Empire, l'importance de la ville est égale à l'étendue de sa nécropole qui de Meïdoum à Gizeh, en passant par Daschour et Saqqarah, est un véritable «négatif» de la cité antique.

En effet, la cité se développe et garde un rôle majeur dans la vie du pays. Après un épisode probablement héliopolitain sous les IVe et Ve dynasties, le centre du pouvoir s'établit alors à Memphis ainsi qu'à la Première période intermédiaire les institutions s'y maintiennent mais aussi la production artistique des ateliers locaux. Ainsi, il est quelquefois complexe de distinguer l'art funéraire de cette période de celui de la VIe dynastie, surtout à Saqqarah qui reste la nécropole royale.

Capitale de l'Ancien Empire

Vue de la nécropole de Saqqarah depuis le palais de Memphis

On sait peu de choses de la cité de l'Ancien Empire, la capitale de l'État des Pharaons-dieux qui régnaient alors sur le pays à dater de la IIIe dynastie et il faut certainement situer la ville des premières dynasties plus au nord vers Abousir, non loin de Saqqarah-nord où sont localisés les mastabas des premières dynasties.

Selon Manéthon, les sources évoquent le «Mur Blanc» (Ineb Hedj) fondé par Ménès, premier roi légendaire ayant réussi l'union des Deux Terres. Qualifié dans certains textes de «Forteresse du Mur Blanc», il est probable que le roi s'y installa pour mieux contrôler cette nouvelle union des deux royaumes rivaux des temps prédynastiques. Le complexe de Djéser de la IIIe dynastie, localisé dans la nécropole antique de Memphis à Saqqarah, pourrait alors être l'écho funéraire de cette enceinte primitive et royale abritant l'ensemble des éléments nécessaires à la royauté : temples et sanctuaires, cours cérémonielles, palais et casernes.

L'épisode solaire entamé par la IVe dynastie, qui met en lutte l'influence sur le pouvoir royal des clergés divins héliopolitains et memphites et se développe à la dynastie suivante, ne semble pas avoir changé le rôle premier de Memphis comme résidence royale où les souverains recevaient la double couronne, manifestation divine de l'unification des Deux Terres. La tradition voulait aussi que le rite du Séma Taouy, symbole de la réunion, soit répété à Memphis à chaque couronnement, à chaque jubilé ou fête Sed, qui renouvelait alors le pouvoir du roi au bout d'une période qui varia selon les époques mais restait habituellement la célébration des trente années de règne.

C'est au cours de cette période que se développe le clergé du temple de Ptah. L'existence du sanctuaire est attestée à cette période grâce aux versements de denrées alimentaires et autres biens nécessaires pour assurer le culte funéraire des dignitaires et membres de la famille royale[5]. Ce sanctuaire est aussi cité dans les annales conservées sur la pierre de Palerme et , à partir du règne de Mykérinos, on connaît le nom des grands prêtres de Memphis qui semblent fonctionner en binôme au moins jusqu'au règne de Téti.

En l'absence de vestiges probants concernant cette période de la haute antiquité, les égyptologues ont formulé l'hypothèse selon laquelle la ville des vivants aurait suivi l'établissement des sanctuaires funéraires royaux au fur et à mesure de leurs édifications et du changement de site.

Triade memphite de Ramsès IIMusée du Caire

La cité se serait par conséquent développée au gré de ces sites choisis comme pour l'exemple de Gizeh, nécropole royale de la IVe dynastie, localisée en face d'Héliopolis, où les fouilles récentes ont révélé les établissements portuaires et civils et un palais démontrant que l'activité principale du royaume était bien centrée à cette époque sur l'édification du tombeau royal. De même, il est probable que sous la Ve dynastie le site d'Abousir entre Saqqarah au sud et Gizeh plus au nord formait une ville d'artisans dévoués au chantier dynastique et représentait un des quartiers de la capitale comprenant dès le règne de Sahourê un palais royal.

Enfin, une indication sérieuse dans le sens de cette hypothèse, qui semble ainsi la confirmer, est l'étymologie du nom de la ville elle-même qui est étroitement liée au nom de la pyramide de Pépi Ier de la VIe dynastie qui se trouve à Saqqarah-sud[Note 7]. À dater de son règne, la cité se serait fixée et développée à partir du complexe funéraire du roi, tandis que déjà le déplacement du cours du fleuve change la configuration des voies navigables et du même coup celle de la ville. Memphis est alors l'héritière d'une longue pratique architecturale et artistique, sans cesse encouragée par les monuments des règnes successifs, reste la capitale dynastique et le paysage de la vallée et son horizon occidental se transforment progressivement et définitivement par l'édification de vastes nécropoles avec les pyramides monumentales et leurs temples qui abritaient toute l'administration indispensable à leur fonctionnement.

En effet, chaque complexe funéraire et cultuel recevait des terres et des biens dont les annales d'Abousir constituées surtout par tout un corpus de textes administratifs sur papyri et retrouvées essentiellement dans les temples funéraires de Néferirkarê Kakaï et de son successeur le jeune pharaon Néferefrê de la Ve dynastie, ont conservé le souvenir en livrant un témoignage précieux sur l'activité qui y régnait. Lorsque on sait que le culte de ces rois fonctionna jusqu'à la fin de l'Ancien Empire, soit plus d'un siècle plus tard, on est en droit de penser que depuis la IVe dynastie au moins la totalité de ces lieux de cultes royaux formaient des cités ou des bourgades dont l'importance et les moyens attribués varièrent selon leur place et leur lien comparé à la famille régnante. Le fait que la nécropole de la VIe dynastie soit, elle , centrée à Saqqarah-sud, site dominant la vallée avec ses pyramides de rois et de reines, démontre clairement que pendant plus d'un siècle et demi le développement de la capitale s'y concentra. Les vestiges de cette capitale antique s'y trouveraient toujours, sous les palmeraies et les villages de Saqqarah.

La totalité de ces nécropoles étalé sur plusieurs kilomètres devait ainsi former une véritable mégapole antique, avec les villes qui en dépendaient, les ports qui desservaient ces téménos sacrés et les cultes divins qui y étaient rendus. En bonne place et reliée par des canaux la cité déjà millénaire devenait ainsi le cœur d'une vaste étendue urbaine et religieuse[6].

Quoi qu'il en soit, le périmètre de la ville s'agrandit avec le temps et son centre se déplace sans doute vers le sanctuaire de Ptah, dieu des artisans, localisé plus au sud dans l'actuelle Mit-Rahineh, fixant ainsi la cité du Moyen Empire, puis la métropole du Nouvel Empire. Le développement de Memphis ne cesse par conséquent, et les pharaons des dynasties suivantes s'attachent à embellir ainsi qu'à reconstruire les principales fondations religieuses qui étaient disséminées dans la cité.

L'éclipse du Moyen Empire

Colosse du Moyen Empire réinscrit aux noms de Ramsès II

Au Moyen Empire, la capitale et la cour de Pharaon sont déplacées à Thèbes puis dans le Fayoum laissant pour un temps Memphis dans l'ombre. Avec la XIe dynastie, le pouvoir reconstitué à partir de Thèbes change la donne un temps puisque la nécropole royale des Antef et Montouhotep y est transférée. Cependant, leurs successeurs de la XIIe dynastie rétablissent la capitale dans la région de Memphis, même s'il est vrai qu'ils l'établissent davantage près du Fayoum surtout à Licht à l'endroit où ils choisissent d'édifier la nouvelle nécropole royale. Suivant en cela l'exemple des monarques de l'Ancien Empire, ils transfèrent leur palais et la cour à proximité du chantier dynastique.

La vieille cité n'est pas désertée pour tout autant et reste le siège d'une activité artistique et commerciale importante comme l'attestent les découvertes de quartiers artisanaux et de nécropoles installés à l'ouest de l'enceinte du temple de Ptah[7].

On a d'autre part retrouvé des vestiges attestant d'une activité architecturale de cette époque au cœur du temple de Ptah. Une grande table d'offrande en granite au nom d'Amenemhat Ier mentionne l'érection par le roi d'un naos pour le dieu Ptah, maître de Vérité[8]. D'autres blocs inscrits au nom d'Amenemhat II ont été retrouvés utilisés comme fondations d'un des grands colosses qui précédaient le pylône de Ramsès II. Ils présentent un fragment des annales de ce souverain du Moyen Empire. Expéditions minières, razzia ou campagne militaire au-delà des frontières, édification de monuments ou consécration de statues aux divinités, tout un panel des actes officiels d'une cour royale est rapporté ainsi et donne de précieux renseignements sur les évènements de l'époque.

Dans les ruines du sanctuaire de Ptah un bloc inscrit au nom de Sésostris II porte une inscription déclarant «Le roi de Haute et Basse-Égypte, Khâkhéperrê met en fête le temple de Ptah-Sokar»[9], indiquant soit un don aux dieux de Memphis, soit une commande architecturale royale. D'autre part, de nombreuses statues trouvées sur le site réinscrites ultérieurement par des pharaons du Nouvel Empire, sont attribuées aux souverains de la XIIe dynastie soit par leur style soit par des inscriptions ayant échappé aux remplois. On citera par exemple les deux colosses qui ont été redressés dans le musée en plein air de Mit Rahineh réinscrits au nom de Ramsès II mais aussi la statue au nom de Mérenptah qui porte toujours sur son ceinturon le cartouche d'Amenemhat III[10].

Enfin, selon la tradition rapportée par Hérodote[11] et Diodore de Sicile[12], Amenemhat III édifia le portail nord de l'enceinte. Des vestiges au nom du roi ont été en effet retrouvés lors des fouilles que Petrie effectua dans cette zone, confirmant selon le célèbre égyptologue anglais, que cette partie de l'Hout-ka-Ptah remontait effectivement au règne du fils de Sésostris III. On notera aussi que non loin des pyramides royales de cette dynastie, des mastabas des grands prêtres de Ptah ont été dégagés, démontrant que la royauté et le clergé memphite étaient toujours à cette époque intimement liés.

La XIIIe dynastie prolonge cet état de fait, quoique certains souverains se fassent enterrer à nouveau à Saqqarah, attestant que Memphis conservait par conséquent sa place au cœur de la royauté. Survient alors la montée de dynasties parallèles dans le delta du Nil, défaisant l'unité du pays, annonçant l'anarchie qui voit les Hyksôs prendre le pouvoir progressivement pour s'en emparer définitivement vers -1650. Cette prise de pouvoir se concrétise avec le siège et la prise de Memphis. C'est à cette occasion que de nombreux monuments et statues de l'antique capitale sont ainsi démantelés, spoliés et usurpés par les rois hyksôs qui les emportent pour orner leur nouvelle capitale du delta, Avaris[Note 8].

Le sac de Memphis doit tant marquer les esprits que la cité s'éclipse alors et que cet acte sacrilège est récupéré par la propagande royale de la XVIIe dynastie qui entreprend alors la reconquête un demi-siècle plus tard.

Métropole princière et commerciale du Nouvel Empire

La XVIIIe dynastie s'ouvre par conséquent par la victoire d'Ahmôsis Ier sur les envahisseurs Hyksôs, en premier lieu à Avaris puis au Proche-Orient, réduisant leurs velléités de retour à néant. Ce prince thébain inaugure l'une des plus puissantes dynasties égyptiennes qui reconstitue l'unité du pays, et ayant mis à son profit les progrès technologiques introduits par les Hyksôs, entreprit de conquérir ses voisins pour former un véritable glacis autour du Double Pays et prévenir pour toujours le danger d'une nouvelle invasion.

Il semble que les premiers temps de la dynastie sont par conséquent occupés à développer cette politique impériale et que Memphis reste à l'ombre de Thèbes et de son dieu libérateur Amon qui reçoit ainsi le privilège de voir s'établir la cour et la nécropole royale. Dans le delta, le palais et la forteresse que les premiers Thoutmôsis installent à Avaris, l'ancienne capitale Hyksôs, attestent que l'activité militaire et royale s'était basée au plus proche du terrain des opérations et ce jusqu'à Thoutmôsis III.

Sous Amenhotep II puis Thoutmôsis IV, le pouvoir semble à nouveau revenir quelque peu au Nord, même si Thèbes garde son rôle de métropole religieuse et funéraire de la dynastie. Avec la longue période de paix qui s'ensuivit, la prospérité gagne à nouveau le pays et la ville de Memphis profite à nouveau de sa place stratégique et de son rôle comme métropole de Basse-Égypte. Un grand harem est fondé à Miour, province sud de Memphis, non loin de Meïdoum[13]. Le commerce se développe et le port de Perou Nefer, qui veut dire littéralement «Bon Voyage», devient la porte d'entrée du pays pour les routes de Byblos et du Levant.

Tête du colosse de Ramsès II

Au Nouvel Empire, Memphis devient par conséquent la véritable capitale administrative et princière du pays. L'école du Kep, qui éduquait les princes royaux et les fils de la noblesse, qui portaient alors le titre d'enfant du kep, s'y trouvait sans doute et de nombreux palais pouvaient accueillir la famille royale. Thoutmôsis IV, le père du grand Amenhotep III, le grand-père d'Akhénaton, reçoit la royauté d'Harmakhis lors d'un rêve qu'il eut alors jeune prince résidant à Memphis, selon la légende qu'il rapporte sur une stèle positionnée entre les pattes du sphinx de Gizeh qui symbolisait ce grand dieu ensablé, oublié.

Karl Richard Lepsius identifia lors de son exploration du site une série de blocs et de restes de colonnades au nom de Thoutmôsis IV à l'est de l'Hout-ka-Ptah. Ils devaient appartenir à une fondation du roi à Memphis, contenant certainement un palais cérémoniel. C'est aussi de cette époque que daterait la fondation à Memphis d'un temple consacré à Astarté, qu'Hérodote indique lors de sa visite dans la ville comme étant un temple dédié à l'Aphrodite étrangère, et on trouve une activité architecturale d'Amenhotep III au cœur même de l'Hout-Ka-Ptah, inaugurant les grands travaux de la seconde partie du Nouvel Empire.

Le roi fait surtout édifier un temple appelé «Le temple de Neb-Maât-Rê est uni à Ptah» qui est cité par plusieurs dignitaires du règne actifs dans la capitale. Ainsi Amenhotep Houy, grand intendant de Memphis sous le règne du célèbre souverain, a consacré une statue le représentant sous l'aspect d'un scribe assis déroulant sur ses genoux repliés un rouleau de papyrus[14]. La longue inscription qui orne la sculpture évoque le monument comme étant une fondation de millions d'années du roi au cœur de la capitale. Si l'emplacement de ce temple n'a pas été déterminé avec précision, le fait qu'un certain nombre de ses blocs aient été réutilisés par Ramsès II pour la construction du petit temple de Ptah qu'il édifiera au sud de l'enceinte principale, incite certains égyptologues à penser que les deux édifices se sont succédé au même lieu[15]

D'après des inscriptions retrouvées à Memphis, Akhénaton fonde un temple d'Aton[16] dans la cité, et on a retrouvé à Saqqarah la sépulture d'un des prêtres du culte du disque solaire qui subit des transformations vers la fin du règne et du retournement de situation quelque peu tragique qui marque la fin de la dynastie[17]. À sa suite, Toutânkhamon abandonne Amarna et installe la cour à Memphis où il réside en compagnie de ses conseillers les plus proches qui préparent alors leurs tombeaux à Saqqarah même. Le tombeau d'Horemheb, alors toujours général des armées, est un témoin de cette période et récemment des fouilles ont révélé la tombe de la nourrice du jeune souverain.

Il est attesté que, sous les Ramsès, la ville prend une nouvelle importance dans la politique de la dynastie grâce à sa proximité avec la toute nouvelle capitale Pi-Ramsès. Ramsès II consacre de nombreux monuments à Memphis et l'orne de colosses à sa gloire. Mérenptah, son successeur, y établit un palais, développant l'enceinte sud-est du temple de Ptah, et pendant toute la période qui suivra, Memphis reçoit les privilèges royaux des ramessides.

Avec les XXIe et XXIIe dynasties on assiste à un prolongement de l'activité initiée par les Ramsès. Memphis ne semble pas souffrir d'un déclin lors de cette IIIe période intermédiaire qui voit de grands changements dans la géopolitique du pays. Au contraire tout porte à croire que les souverains du nord s'attachent à développer les cultes memphites dans la région. Un temple de Ptah aurait été fondé à Tanis au vu de certains vestiges découverts sur le site. Siamon, pharaon de la XXIe dynastie, fait quant à lui édifier ou restaurer un temple dédié à Amon au sud de l'Hout-Ka-Ptah et dont les vestiges ont été relevés par Petrie au début du XXe siècle, reliant légèrement plus les deux métropoles de la Basse-Égypte[18].

À Memphis même, selon les inscriptions décrivant son œuvre architecturale, Sheshonq Ier, fondateur de la XXIIe dynastie qui réussit à reconstituer l'union des Deux-Terres, aurait fait bâtir pour le temple de Ptah un monument ou en tout cas énormément agrandit l'enceinte du temple du dieu. Le nom de cette fondation est le Château de Millions d'Années de Sheshonq, l'aimé d'Amon. On hésite à placer ce monument parmi les vestiges de l'Hout-ka-Ptah tant le site a été réexploité et enfoui sous les décombres. De plus, l'extension de la ville de Mit-Rahineh a beaucoup empiété sur la zone concernée. Le nom de cette fondation indiquerait une fonction cultuelle funéraire bien connue à l'époque du Nouvel Empire et certains égyptologues le situent à l'ouest de l'enceinte, certainement en avant du grand pylône de Ramsès II. Il aurait consisté en une avant cour et un pylône, et selon cette hypothèse, Sheshonq y aurait fait aménager son tombeau, ce qui expliquerait l'absence de traces concrètes de son ensevelissement à Tanis. De fait, une des tables d'embaumement du dieu Apis date du règne de Sheshonq Ier et on a découvert les preuves qu'un culte funéraire lui était rendu à Memphis, culte qui se rendait toujours à la Basse Époque, ce qui confirmerait l'existence d'un lieu particulièrement dédié au roi[19].

Sheshonq Ier commande d'autre part l'édification d'une nouvelle ouâbet pour le dieu Apis. Il s'agissait d'une partie du sanctuaire dédié à cette divinité, surtout consacrée aux cérémonies funéraires du dieu taureau qui à sa mort y était amené afin d'y être momifié selon les rites[20].

Une nécropole des grands prêtres de Memphis datant exactement de la XXIIe dynastie a été dégagée à l'ouest de l'enceinte, non loin de ce secteur. Il y avait surtout une chapelle dédiée à Ptah par le prince Sheshonq, fils du roi Osorkon II, qui occupait alors la charge pontificale. Cette chapelle est aujourd'hui visible dans les jardins du musée du Caire, derrière une triade colossale de Ramsès II qui provient aussi de Memphis.

D'autres vestiges découverts dans cette partie de Memphis signalent des monuments aux noms de Chedsounéfertoum, d'Osorkon.

Il est probable que l'emplacement de cette nécropole, princière, ait été choisi en relation avec la fondation du fondateur de la dynastie.

Memphis, capitale fortifiée de la Basse Époque

Enfin, emplacement stratégique parce que verrouillant l'accès au delta, Memphis garde de tout temps un rôle militaire et commercial avec lequel seule Alexandrie peut rivaliser sous l'Empire romain.

Lors de la troisième période intermédiaire puis à la Basse Époque, Memphis est fréquemment le théâtre des luttes de libération des dynastes locaux contre l'occupant, qu'il soit kouchite, assyrien ou perse.

Ainsi, au cours de la campagne triomphale de Piânkhy, souverain de Napata qui fonde la XXVe dynastie, la ville dans laquelle Tefnakht, l'un des princes du delta issu de l'anarchie libyenne, trouve refuge, subit un nouveau siège. Le fait est relaté sur la stèle des victoires que le roi kouchite érige au temple d'Amon du Gebel Barkal et donne une description de la cité qui avait alors été fortifiée. Suite à la prise de la ville, il fait restaurer les temples et leurs cultes. Ses successeurs édifient quant à eux des chapelles dans l'angle sud-ouest de l'enceinte principale et Taharka fait reconstruire ou restaurer le temple d'Amon de Memphis[21].

Memphis est à nouveau au cœur de la tourmente produite par la grande menace assyrienne. Elle est alors la base arrière de la résistance kouchite avec Taharka qui parvient une première fois à repousser l'assaut des troupes d'Assarhaddon, puis tombe aux mains des envahisseurs qui sont alors soutenus par une partie des princes du delta. Les troupes assyriennes la mettent alors à sac comme toute la région.

En Nubie, Tanoutamon succède alors à Taharqa et semble reprendre l'avantage. À l'instar de Piânkhy son aïeul, il relate un nouveau siège de la ville sur la stèle du songe, qu'il érige lui aussi à Napata. Ce dernier sursaut offre un court répit à la monarchie kouchite.

En Assyrie, Assurbanipal succède à son père et reprend l'offensive contre l'Égypte. Tanoutamon est finalement submergé lors d'une invasion massive qui, en 664 av. J. -C. , met définitivement un terme aux rêves de gloire des pharaons nubiens. Memphis est reprise et cette fois les troupes nubiennes sont repoussées jusque dans leurs frontières, pourchassées par les Assyriens et leurs alliés qui pilleront la ville de Thèbes en 663 av. J. -C.

Les ruines du palais d'Apriès à Memphis

Reconnaissant envers leurs alliés de Saïs, les Assyriens leur remettent alors le pouvoir et , au premier signe de faiblesse de l'Empire assyrien, ces dynastes du delta s'empressent de reprendre leur indépendance. Les enceintes des temples sont alors reconstruites ou alors fortifiées, comme le palais d'Apriès de la XXVIe dynastie l'atteste, et le siège du pouvoir semble alors être retourné un temps à Memphis.

En effet, à la suite des invasions perses, les structures mises en place par les pharaons saïtes sont conservées, renforcées et Memphis est le siège de la nouvelle province conquise. Une garnison perse est installée à demeure dans la ville, certainement dans la grande enceinte nord, à proximité du palais d'Apriès qui domine le site. Les fouilles effectuées par Petrie ont révélé que ce secteur comportait des armureries et il y a découvert de nombreux vestiges remontant à cette époque. Memphis est alors sous la coupe réglée d'un pays géré désormais comme une satrapie, l'une des plus riches de l'Empire perse. Son gouverneur y réside, l'administration du pays s'y installe à demeure et pendant près d'un siècle et demi la cité en est la capitale officielle, devenant l'un des centres névralgiques du commerce de l'immense territoire conquis par la monarchie achéménide.

Pendant toute cette période, les stèles consacrées à Apis déposées par le pharaon régnant dans le Sérapéum de Saqqarah représentent un élément clef pour comprendre les événements. À dater de la Basse Époque, ces catacombes dans lesquelles sont inhumées les dépouilles du taureau sacré sont agrandies et prennent alors un aspect monumental qui confirme l'essor des cultes d'hypostases à travers tout le pays et plus exactement à Memphis et ses nécropoles. Ainsi, une stèle dédiée par Cambyse II, premier conquérant perse à soumettre le Double Pays, semble infirmer les dires d'Hérodote qui lui prête une attitude criminelle et irrespectueuse à l'encontre du taureau sacré.

Comme ils l'ont fait avec les Assyriens, les Égyptiens tentent à deux reprises de secouer le joug perse au moyen d'alliances avec leurs voisins et partenaires, surtout grecs.

Sphinx dédié à Prah-Sokar-Osiris au nom de Néphéritès Ier

Le réveil nationaliste vient à nouveau de Saïs avec le bref et unique règne d'Amyrtée, fondateur la XXVIIIe dynastie qui s'éteint avec lui. Il entreprend la reconquête depuis le delta occidental mais ne peut asseoir son autorité sur tout le pays, la Haute-Égypte et surtout Éléphantine continuant de reconnaître Artaxerxès II comme souverain. C'est Néphéritès Ier qui, cette fois depuis Mendès, parvient à reconstituer l'union des Deux Terres, se faisant couronner pharaon et inaugurant la XXIXe dynastie avant-dernière dynastie royale de l'Égypte antique. Selon un papyrus araméen contemporain[Note 9], Néphéritès Ier fait mettre à mort Amyrtée à Memphis même. Il installe sa capitale dans sa ville d'origine dans le delta oriental, où il se fait aménager son tombeau dans une nouvelle nécropole royale.

Memphis perd son statut de première ville du pays au niveau politique mais conserve son importance stratégique et commerciale. Elle reste aussi un centre religieux important.

Quand Nectanébo détrône le dernier représentant de cette dynastie éphémère et reprend à son profit l'indépendance du pays face aux perses qui le menacent toujours d'une nouvelle invasion, un important programme de reconstruction des enceintes des temples est lancé à travers tout le pays. À Memphis, c'est l'Hout-Ka-Ptah qui est ainsi pourvu d'une nouvelle enceinte puissante reconstruite sur le tracé de l'ancienne, englobant les temples et chapelles secondaires dans le téménos du dieu principal de la cité.

C'est la fouille de l'angle sud-ouest de cette enceinte qui a permis de retrouver le petit temple de Ramsès enfoui et comme épargné par les fondations du mur, qui forme à cet lieu précis un redan encadré par deux larges bastions donnant une indication sur l'aspect de l'enceinte qui ceinturait le site à cette époque.

Nectanébo II quant à lui, tout en poursuivant l'œuvre du fondateur de la XXXe dynastie, entreprend la construction de vastes sanctuaires, surtout dans la nécropole de Saqqarah, les dotant de pylônes, statues et voies pavées bordées de rangées de sphinx[Note 10]. Malgré ses efforts pour limiter la reprise de l'expansion de l'Empire achéménide, il ne peut résister à une invasion massive en 343 av. J. -C. qui écrase ses troupes à Péluse. Les Perses prennent Mendès, Bubastis, saccagent les temples et les nécropoles. Le roi se réfugie à Memphis devant laquelle Artaxerxès III met le siège, l'obligeant à fuir en Haute-Égypte. La résistance se poursuit là-bas de 338 à 335 av. J. -C. et il semble que Memphis ait été à nouveau contrôlée par les Égyptiens, comme en attesterait une stèle d'Apis découverte à Saqqarah datant de la seconde année d'un souverain du nom de Khababash qui, se réclamant de l'héritage du dernier Nectanébo, aurait ainsi repris l'initiative. Ce sursaut ne peut contenir les armées de Darius III qui finissent par reprendre le contrôle de tout le pays.

Avec ces périodes de troubles récurrents, d'invasions suivies de reconquêtes successives, Memphis subit les assauts de l'histoire. Plusieurs fois conquise, elle est le théâtre de plusieurs dénouements sanglants de l'histoire du pays et , malgré l'intervention de ses alliés grecs venus soutenir le parti anti-perse qui fragilisait l'hégémonie du grand roi de Persépolis, la cité retombe aux mains du conquérant pour ne plus jamais devenir la capitale du pays.

À la suite des Perses, ce sont les Grecs qui prennent alors le contrôle de tout le pays et , même si à certaines périodes des tentatives d'indépendance reprennent en thébaïde, aucune ne permettra à une nouvelle lignée de rois autochtones de monter sur le trône d'Horus.

Memphis sous les Ptolémées

Alexandre visitant le temple de Memphis, par André Castaigne (1898-1899)

Alexandre le Grand se fait couronner pharaon dans le temple de Ptah et la cité garde un statut important, surtout religieux, durant toute la période qui suivit la prise de pouvoir par un de ses généraux, Ptolémée. Celui-là même détourne vers l'Égypte le convoi funéraire du grand conquérant, mort à Babylone en 323 av. J. -C., originellement en route pour la Macédoine. Prétextant que le roi lui-même avait officiellement émis le désir d'être inhumé en Égypte, il fait alors transporter le corps d'Alexandre au cœur du temple de Ptah et le fait embaumer par les prêtres. La précieuse relique reste à Memphis jusqu'à l'édification du Sôma[Note 11] à Alexandrie même, quelques années plus tard dans lequel sera aménagé le tombeau royal.

C'est aussi Ptolémée, le premier d'une longue lignée de souverains macédoniens, qui introduit pour la première fois le culte de Sérapis en Égypte, instituant son culte à Saqqarah où il s'assimile à la divinité funéraire locale et célèbre, Osiris-Apis. Ce n'est qu'après son règne que le culte du dieu devient alexandrin et qu'un grand temple y est bâti en son honneur par les successeurs du roi[Note 12]. De cette période datent les aménagements du parvis du Sérapéum de Saqqarah avec surtout l'édification de l'hémicycle aux poètes qui orne le dromos du temple mais aussi de nombreux éléments d'architecture d'inspiration grecque. La réputation du sanctuaire dépassa les frontières du pays.

C'est à Memphis qu'à partir de Ptolémée III, sur ordre du roi et sous le patronage du grand prêtre de Ptah, les délégués des principaux clergés du royaume se réunissaient en synode en présence du souverain afin d'établir la politique religieuse du pays pour les années à venir, fixant par décret les taxes et impôts, créant de nouvelles fondations et rendant hommage aux souverains lagides qui au début ainsi qu'à la fin de leur dynastie furent spécifiquement bien acceptés par les prêtres du pays. Ces décrets étaient inscrits sur de hautes stèles positionnées dans les principaux sanctuaires du pays, et étaient gravées en trois écritures afin d'être lues et comprises par tous : le hiéroglyphe, le hiératique et le grec. L'exemple le plus célèbre de ces stèles est la pierre de Rosette qui permit le déchiffrement de l'écriture sacrée des anciens égyptiens au XIXe siècle.

Ce sont aussi des stèles, funéraires cette fois, découvertes sur le site ou encore à Saqqarah qui ont ainsi transmis la généalogie du haut clergé de Memphis, véritable dynastie de grands prêtres de Ptah qui nourrit avec la famille royale d'Alexandrie des liens particulièrement étroits au point que des mariages entre certains grands prêtres et les princesses lagides renforcent toujours légèrement plus l'engagement des deux familles l'une envers l'autre.

Les ultimes descendants de cette lignée de grands prêtres vécurent la prise de pouvoir romaine.

Les monuments de Memphis

Sous le Nouvel Empire et surtout sous les règnes des glorieux souverains de la XIXe dynastie, Memphis gagne par conséquent en puissance et en grandeur, rivalisant avec Thèbes tant au niveau politique qu'architectural. Les fouilles effectuées depuis plus d'un siècle désormais sur le site ont confirmé progressivement les descriptions antiques de la cité et permis ainsi d'en rendre une image plus nette.

Un témoin de ce développement peut être retrouvé dans une chapelle de Sethi Ier[Note 13] dédiée au culte de Ptah et de deux hypostases de la ville elle-même : la déesse Tchesemet coiffée d'une tour, certainement crénelée comme l'indiquerait son nom[Note 14] et la ville personnifiée sous les traits d'une déesse Hathor, coiffée du symbole pyramidal qu'on retrouve dans le nom de la ville de l'époque[Note 15], [22].

L'Hout-ka-Ptah, le Grand Temple de Ptah

Article détaillé : Temple de Ptah (Memphis) .
Restitution du parvis occidental du grand temple de Ptah à Memphis — XIXe dynastie

Le développement actuel et connu du sanctuaire de Ptah remonte pour la majeure partie à l'époque du Nouvel Empire. Ce temple et son enceinte occupaient alors une grande partie de la ville antique. On en connaît la disposition grâce à l'historien grec Hérodote qui visita le site à l'époque de la première invasion perse, par conséquent bien après le Nouvel Empire, y rencontrant les prêtres du dieu Ptah qui lui livrèrent une interprétation de l'histoire du pays à travers les principaux monuments que la grande enceinte contenait.

Ainsi, selon l'auteur grec, le temple avait été fondé par Ménès lui-même et cette fondation correspondrait à la partie intime du monument, partie la plus reculée et inaccessible dans l'Antiquité car réservée aux seuls prêtres et au roi[23]. Il n'en donne par conséquent aucune description et se contente de la citer, faisant confiance aux dires des prêtres. Longtemps seule cette description de Memphis et de son grand temple a prévalu[24] et a même fréquemment été contestée par les critiques de l'auteur et historien antique, jusqu'à ce que les travaux archéologiques entrepris au siècle dernier exhument progressivement les ruines oubliées de l'Hout-ka-Ptah et des monuments qu'il comportait alors, révélant une enceinte gigantesque accessible en effet par plusieurs portes monumentales dont trois ont pu être identifiées avec certitude : une première au sud, une seconde à l'ouest et une troisième à l'est .

Les vestiges du grand temple et de son enceinte ont été fouillés et exposés dans un musée en plein air à proximité du grand colosse de Ramsès II qui marquait l'axe sud du temple. C'est aussi dans ce secteur qu'un grand sphinx monolithe a été découvert au XIXe siècle. Il fait partie des plus grands exemples de ce genre statuaire toujours présent sur son site d'origine. Datant de la XVIIIe dynastie, on hésite toujours à le dater exactement. Anépigraphe, il aurait été sculpté aux alentours du règne d'Amenhotep II ou Thoutmôsis IV. De nombreuses autres statues, colosses, sphinx, stèles et éléments d'architecture sont entreposés dans un enclos ou plutôt jardin formant un petit musée en plein air à l'instar d'autres sites célèbres. Cependant la majorité du produit des fouilles a été envoyé dans les principaux musées du monde. Ainsi les pièces maîtresses du site se retrouvent exposées pour la majorité au musée du Caire alors que des centaines d'ex-voto en forme d'oreilles, dédiés à «Ptah-qui-écoute-les-prières», qui ont été retrouvés dans l'enceinte du temple, garnissent les collections de certains musées. Le temple de Ptah, enrichi par des siècles de vénération, devait être entouré de monuments divers et représentait à cette époque l'un des lieux de culte principaux de l'empire.

On ignore aujourd'hui l'aspect précis de l'intérieur du temple, et seuls les principaux accès au périmètre qui l'entourait sont aujourd'hui connus, surtout par la découverte des grands colosses qui en ornaient les portes ou pylônes et qui, pour ceux qui ont été mis au jour, datent du règne de Ramsès II. Le grand roi fonde d'autre part pas moins de trois sanctuaires dans lesquels son culte est associé à ceux des divinités auxquels ils ont été dédiés.

Le temple de Ptah de Ramsès aimé d'Amon, dieu souverain d'Héliopolis

Découvert en 1942 par Ahmed Badawy, ce petit temple de Ptah a été fouillé dès 1955 par Rudolf Anthes. Le temple qui émergea du limon du Nil s'avéra être un édifice religieux égyptien complet pourvu d'un pylône, d'une cour destinée aux offrandes rituelles, d'un portique à colonnes suivi d'une salle à piliers et d'un sanctuaire tripartite, le tout enclos dans une enceinte propre d'une épaisseur de quatre mètres construite en briques crues.

Ce monument ouvrait à l'est en direction d'une voie jalonnée d'autres monuments qui furent tour à tour dégagés, tant et si bien que la partie sud du site est la zone la plus explorée de Memphis jusqu'désormais. Les explorations archéologiques qui ont eu lieu ensuite révèlent que la partie méridionale de la ville contenait en effet la plupart d'édifices cultuels indiquant une dévotion spécifique au dieu Ptah à cet lieu. La découverte d'une nouvelle enceinte dans ce secteur contenant un temple dédié au dieu principal de Memphis pourrait par conséquent apporter quelques éclaircissements supplémentaires sur les diverses formes que prenait le culte du dieu de Memphis.

Dénommé le temple de Ptah de Ramsès aimé d'Amon, dieu souverain d'Héliopolis, ce temple remonte dans son état le plus développé au Nouvel Empire et jouxte la grande enceinte de l'Hout-ka-Ptah, enceinte principale du site de Memphis, à son angle sud-ouest[25].

Le temple de Ptah et de Sekhmet de Ramsès II

Dénommé «le temple de Ptah d'Ousirmaâtrê setep-en-Rê Ramsès» et localisé non loin du précédent mais plus à l'est , il a sans doute été bâti à l'occasion de la seconde fête sed du roi.

Il est localisé au sud du grand colosse couché du roi qui est exposé dans le petit musée en plein air du site. Deux colosses datant du Moyen Empire et réinscrits au nom du grand Ramsès en ornaient la façade. Ils ont été déménagés dans l'enceinte du musée de Memphis et représentent le roi debout dans l'attitude de la marche, ceint de la couronne blanche de Haute-Égypte, la hedjet. Le temple n'est pas autant conservé que le précédent ou bien celui dédié à Hathor car il a servi de carrière dès la fin de l'Antiquité, ses blocs de calcaire ayant été prélevés pour l'édification d'autres monuments ou bien pour la production de chaux.

Son plan a pu cependant être relevé et son nom découvert, ce qui sert à l'attribuer à la XIXe dynastie mais aussi de déterminer son axe, ouvrant cette fois vers l'ouest en direction de la voie processionnelle qui, partant de la grande enceinte, devait rejoindre le téménos d'Hathor localisé toujours plus au sud du site.

Ce petit temple semble avoir été dédié au dieu Ptah ainsi qu'à son épouse divine Sekhmet ainsi qu'à Ramsès divinisé.

Le temple de Ptah de Mérenptah

Colonne provenant du complexe cultuel de Ptah de Mérenptah

Au sud-est de l'Hout-ka-Ptah, Mérenptah fonde un nouveau sanctuaire en l'honneur du dieu principal de la cité et fait bâtir à proximité un vaste palais cérémoniel[Note 16].

Ce temple découvert par William Matthew Flinders Petrie au début du XXe siècle, qui l'a identifié avec l'enceinte de Protée citée par Hérodote.

Il a été dégagé dans sa partie antérieure constituée par une grande cour carrée d'une cinquantaine de mètres de côté ouvrant par le sud par une grande porte dont les reliefs ont livré les noms du pharaon mais aussi les épithètes de la forme spécifique du dieu Ptah qui y était vénéré. Seule cette partie du temple a pu être mise au jour, le sanctuaire restant toujours à identifier légèrement plus au nord.

Le temple est resté en fonction pendant tout le reste du Nouvel Empire comme l'atteste les inscriptions en surcharge de pharaons postérieurs. Par la suite il est progressivement abandonné et transformé pour d'autres usages civils. Progressivement enfoui par l'activité de la cité, l'étude stratigraphique du site démontre qu'à la Basse Époque déjà il n'était plus que ruines et bientôt est recouvert par de nouvelles constructions et un nouveau quartier de la cité qui couvre de plus en plus vers l'est et le Nil.

Fouillée au cours de la Première Guerre mondiale par une mission archéologique américaine, une partie des principaux éléments en pierre de ce temple a été offerte par l'Égypte au musée de l'université de Pennsylvanie qui finança l'expédition, alors que l'autre est restée au musée égyptien du Caire.

Le petit temple d'Hathor Maîtresse du Sycomore méridional

Article détaillé : Temple d'Hathor de Memphis.

Ce petit sanctuaire d'Hathor a été mis au jour au sud de la grande enceinte de l'Hout-Ka-Ptah par Abdulla el-Sayed Mahmud dans les années 1970 et date lui aussi de l'époque de Ramsès II[26]. Dédié à la déesse Hathor, Maîtresse du Sycomore méridional, il présente une architecture proche des petits temples-reposoirs de barques, connus surtout à Karnak[Note 17]. Par ses proportions, il ne semble pas correspondre au sanctuaire majeur de la déesse mais représente pour l'instant l'unique édifice qui lui est consacré découvert sur le site. Ce temple et les autres édifices mis au jour dans cette partie du site, tous localisés au sud de l'enceinte principale, devaient par conséquent jalonner une voie processionnelle qui reliait un autre téménos consacré à Hathor-Sekhmet. Ce dernier temple n'a pas été identifié et dort certainement toujours sous la palmeraie de Memphis.

D'autres temples dédiés aux dieux qui accompagnaient Ptah ont été édifiés. Certains de ces sanctuaires sont attestés par les sources antiques mais n'ont pas encore été retrouvés parmi les ruines de Memphis. D'autres complètement inconnus se sont révélés tandis que les sondages et fouilles du site cherchaient les premiers. Ces campagnes de fouilles se poursuivent toujours à Mit Rahineh et permettront certainement de compléter les connaissances de l'urbanisme religieux de l'antique cité.

Parmi ces temples secondaires de la ville on citera :

Le grand temple d'Hathor de Memphis

Parèdre du dieu Ptah, Hathor possédait plusieurs lieux de culte dans la cité comme l'atteste la découverte du petit temple qui lui est consacré juste au sud de l'Hout-ka-Ptah. Ce petit sanctuaire pourrait d'ailleurs être un des temples relais pour les processions qui reliaient les deux téménos lors des grandes fêtes religieuses de la ville.

Décrit et cité par les sources ce temple était célèbre dans l'Égypte antique et représentait l'un des sanctuaires majeurs de la déesse dans le pays. Ce temple n'a pas été toujours identifié à ce jour. Une dépression comparable à celle du grand temple de Ptah localisée au sud du site pourrait indiquer son emplacement. Le site n'a pas encore été fouillé et pourrait abriter les vestiges d'une enceinte mais aussi d'un grand monument qui cadrerait bien avec les sources antiques qui situent le temple de la déesse au sud de l'antique cité.

Le temple de Sekhmet

Parèdre du dieu Ptah, son temple n'a pas été découvert aujourd'hui mais est attesté par les sources égyptiennes elles-mêmes. La déesse pouvant se confondre avec Hathor, son temple pourrait être commun à cette dernière.

Il pourrait aussi se trouver dans l'enceinte même de l'Hout-ka-Ptah, comme semble l'attester la découverte à la fin du XIXe siècle dans les ruines du grand temple d'un bloc de l'époque de Ramsès II évoquant «La grande porte d'Ouser-maât-Rê Mery-Sekhmet»[27] mais aussi d'une colonne portant une inscription aussi au nom du grand roi qualifié aussi «d'aimé de Sekhmet comme Rê»[28].

De fait il est établi grâce au grand Papyrus Harris I, qui comporte les annales du règne de Ramsès III, qu'une statue de la déesse a été déposée à côté de celle du dieu Ptah et de leur fils le dieu Néfertoum dans le grand naos monolithe que le roi a fait tailler dans le granite au cours des travaux qu'il commanda pour les dieux de Memphis au cœur même du grand temple[29].

Le temple d'Apis

Article détaillé : Temple d'Apis (Memphis) .
Le taureau Apis (Musée du Louvre)

Si les tables d'embaumement du taureau sacré Apis ont été retrouvées au sud-ouest au sein de l'enceinte dans un édifice qui, dans son dernier état, remonte au règne de Nectanébo II, le temple de l'Apis vivant n'a toujours pas été identifié.

Le monument dédié aux rites de momification du dieu taureau est , quant à lui, édifié non loin du grand temple de Ptah. Il a été fouillé à la fin du XXe siècle, établissant que l'édifice existait déjà à la XXIe dynastie et qu'il fut plusieurs fois remanié ensuite surtout sous la XXVIe dynastie[30].

Le temple de Neith

Au nord de l'Hout-ka-Ptah se trouvait un quartier de la ville comprenant selon la tradition un temple de Neith, culte memphite dont l'existence est connue depuis l'Ancien Empire[Note 18].

Si ce sanctuaire n'a pas été retrouvé dans la vaste plaine localisée au nord de la ville, son téménos s'agrandit avec les siècles au point d'être enclos dans une puissante enceinte de près de six cents mètres de longueur sur plus de quatre cents et ainsi d'occuper une bonne partie de la cité. Cette deuxième enceinte de Memphis reçut même un palais sous le règne d'Apriès de la XXVIe dynastie. Cette dynastie est en effet issue de Saïs, cité de Neith, dont le culte ancestral prit un nouveau développement et fut toujours plus attaché à la théologie memphite.

Les pharaons de cette époque eurent à lutter contre les menaces venant d'Orient que les Assyriens avaient si violemment représentées. Ils s'attachèrent alors à édifier dans chacune des grandes cités de Basse-Égypte des enceintes puissantes qui contenaient et abritaient les bâtiments de l'administration royale. Memphis comme pivot central dans la géopolitique de la Basse-Égypte fut par conséquent spécifiquement privilégiée comme d'autres grandes cités (Héliopolis par exemple). L'enceinte dans laquelle cet ensemble palatial était inscrit fait aujourd'hui l'objet de fouilles par une mission russo-belge qui cherche à révéler les monuments qu'elle contenait. En effet son étendue est aussi vaste que l'enceinte de Ptah et seule pour le moment les vestiges du palais peuvent indiquer une destination précise à la seconde grande enceinte de Memphis.

Le temple d'Amon de Memphis

Linteau du temple d'Amon de Siamon

Dès le Nouvel Empire, un temple d'Amon de Memphis est fondé, reliant légèrement plus l'antique capitale du pays à la nouvelle capitale des pharaons des puissantes dynasties de Thèbes. De nombreuses inscriptions provenant de stèles de spécifiques ou bien de monuments royaux mentionnent un «domaine d'Amon qui réside à Memphis» ou encore «qui préside à l'Hout-ka-Ptah». À la XXIe dynastie, un sanctuaire «d'Amon du lapis-lazuli-véritable» est bâti par Siamon et a été retrouvé au sud de l'Hout-ka-Ptah non loin de l'actuel musée en plein air du site.

Ce temple ou ces temples, si on accepte le fait que ces mentions désignent plusieurs sanctuaires, étaient certainement dédiés à la triade thébaine et , à l'instar du culte des dieux memphites à Thèbes, ils dépendaient du grand temple de Ptah, dont la triade accueillait son homologue de la capitale de Haute-Égypte.

Le temple d'Aton de Memphis

Un temple d'Aton est attesté à Memphis par les sources égyptiennes elles-mêmes. Les tombes des dignitaires de la fin de la XVIIIe dynastie qui résidaient et officiaient à Memphis ont été retrouvées à Saqqarah. Parmi elles, celle de Meryneith qui commença sa carrière sous le règne d'Akhénaton comme «majordome du temple d'Aton à Akhetaton et du temple d'Aton à Memphis» puis devient sous le règne de Toutânkhamon «grand des voyants[Note 19] de l'Aton[Note 20]», prouve qu'un sanctuaire du dieu Aton a bien existé à Memphis même et qu'il dépendait directement du culte principal du dieu dans la nouvelle capitale localisée à Tell el-Amarna.

Dès le début des fouilles de Memphis à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle des talatates sont mis au jour dans différentes parties du site indiquant la présence d'un édifice consacré au culte du disque. Son emplacement est perdu et diverses hypothèses ont été émises à ce sujet selon le lieu de découverte de ces vestiges caractéristiques de l'époque amarnienne.

Le temple d'Astarté

Décrit par Hérodote, ce temple se situait dans le quartier réservé aux Phéniciens au temps où l'auteur grec visita la cité. Il n'a pas été mis au jour aujourd'hui.

Le sanctuaire de Mithra

Daté de l'époque romaine, un mithréum a été mis au jour dans l'enceinte nord de Memphis.

Les nécropoles de Memphis

À cause de son antiquité et de sa nombreuse population, la cité comportait plusieurs nécropoles qui s'étalaient dans le désert le long de la vallée et dont celle de Saqqarah est la plus proche, la plus vaste et la plus célèbre. Cependant, la cité elle-même comportait des cimetières qui ont été aménagés à l'occident du grand temple. En effet, ce dernier était connu abriter une des reliques du dieu Osiris dans un tombeau particulièrement aménagé en l'honneur du dieu des morts. La sainteté des lieux attira infailliblement les dévots et les fidèles qui cherchèrent soit à déposer une offrande au plus proche du caveau divin, soit à se faire inhumer à proximité.

Cette partie de la ville appelée Ânkh-Taouy comportait déjà au Moyen Empire une nécropole. Des agrandissements du secteur occidental de l'enceinte de Ptah ont été commandés par les pharaons de la XXIIe dynastie, cherchant à renouer avec la gloire passée des ramessides et c'est dans cette partie du site que fut retrouvée une nécropole des grands prêtres de Ptah contemporains.

Selon les sources, le site comportait aussi une chapelle ou un oratoire à la déesse Bastet, ce qui semble concorder avec la présence de monuments des souverains de la dynastie libyenne issue de Bubastis. C'est aussi dans cette zone aujourd'hui sous la ville moderne que se situeraient les autres temples consacrés par différents pharaons du Nouvel Empire et dont la fonction est rapprochée par les égyptologues de celle que jouaient les «temples de millions d'années» de ces pharaons à Thèbes.

Les palais royaux

Palais d'Apriès XXVIe dynastie — Memphis

La cité, antique capitale du pays, a été occupée pendant quatre mille ans et par conséquent regorgeait de monuments divins et de palais royaux dont deux ont été identifiés et fouillés :

Le palais de Mérenptah
Merenptah aurait marqué un nouveau développement magistral de la cité, preuve qu'à cette époque le roi et sa cour résidaient de nouveau régulièrement à Memphis, nécessitant par conséquent de nouveaux aménagements. En effet, il est attesté que le cours du Nil s'est déplacé au cours des siècles vers l'est , laissant de nouveaux terrains à occuper dans la partie orientale de la vieille capitale[31]. C'est d'ailleurs dans cette partie de la ville qu'il faudrait rechercher le culte connu de la déesse Astarté[32] et autour duquel s'agrégèrent progressivement les populations du Levant qui s'établirent à Memphis tant son commerce était florissant à la croisée des routes caravanières et des principaux axes de circulation entre le Moyen-Orient et l'Afrique. Ce quartier de la ville était dominé par le grand portail oriental de l'enceinte de l'Hout-ka-Ptah, précédé de colosses parmi lesquels on compte celui de Ramsès II, qui a été longtemps sur la place Midan Ramsès face à la gare du Caire et qui a été transférée récemment au «Grand Musée égyptien» à Gizeh.
Le palais d'Apriès
Il était édifié sur un promontoire et dominait ainsi le site. Il faisait partie de cette série de structures édifiées à la Basse époque dans les enceintes sacrées et contenant, hormis un palais royal, une citadelle, des casernes et armureries. Flinders Petrie fouilla la zone et y retrouva de nombreux vestiges d'une activité militaire, tandis qu'il dégageait l'entrée principale du palais dont les montants de porte portaient des reliefs jubilaires à la gloire du pharaon régnant[33]. De fait, les saïtes réorganisent le pays reprenant progressivement le contrôle de l'ensemble des institutions religieuses et politiques, et c'est de Memphis qu'ils gouvernent, même si la nécropole royale de la dynastie est installée dans l'enceinte du temple de Neith à Saïs dans le delta. Memphis est par conséquent le centre nerveux du royaume saïte qui ouvre les frontières du pays aux Grecs, qui fournissent des mercenaires et reçoivent l'autorisation de s'installer à demeure à Naucratis ou bien dans la capitale même. Des traces de leur présence ont été effectivement retrouvées sur le site ainsi qu'à Saqqarah, où des stèles funéraires portant parmi les plus anciennes inscriptions lapidaire en langue carienne ont été mise à jour, et dont certaines sont visibles dans les collections du Petrie Museum de Londres. Actuellement, un grand monticule de brique crue est visible sur le site. Il contient une salle à colonne ou un péristyle toujours enfouis, dont seuls les chapiteaux dépassent des décombres, comme posés, abandonnés au regard du visiteur.

Ces palais et ces temples étaient entourés par les différents quartiers de la ville dans lesquels se trouvaient les nombreux ateliers d'artisans[Note 21], les arsenaux, les docks du port de Memphis, les quartiers habités par les étrangers en premier lieu hittites puis phéniciens, perses et enfin grecs. La cité était en effet localisée au carrefour des routes commerciales et par conséquent attirait les marchandises importées des différentes régions de l'empire et l'ensemble des biens manufacturés que les Égyptiens échangeaient contre les matières premières dont ils manquaient, comme le bois par exemple.

Ainsi, au fur et à mesure que les siècles s'écoulèrent, la ville est devenue la première cité du pays en population, et , à l'époque où Hérodote la visita, elle présentait l'aspect d'une métropole populeuse et industrieuse, cosmopolite et pourvue d'autant de lieux de cultes que indispensable. Ce n'est qu'à partir des Ptolémées et la création de la nouvelle capitale du royaume, Alexandrie, que Memphis sera progressivement supplantée en premier lieu au niveau commercial puis religieux.

La fin de Memphis

Relevé des ruines de Memphis établi par Karl Richard Lepsius au milieu du XIXe siècle

Avec l'arrivée des Romains, à l'instar de Thèbes, la cité perd par conséquent définitivement sa place au profit d'Alexandrie ouverte sur l'empire. La montée en puissance du culte de Sérapis, divinité syncrétique plus adaptée à la mentalité des nouveaux maîtres de l'Égypte, puis la naissance du christianisme qui s'implante profondément dans le pays achève de ruiner la réputation des cultes de l'antique capitale, même si certains d'entre eux, comme celui de l'Apis, restèrent longtemps en activité et qu'on continuait à célébrer l'arrivée de la crue annuelle du Nil dans son nilomètre.

Finalement, elle est abandonnée progressivement à l'époque byzantine et copte. Puis la ville devient une carrière pour construire les nouvelles cités de l'Égypte, surtout une nouvelle capitale fondée par les Arabes qui prirent possession du pays au VIIe siècle. Fostat en premier lieu puis Le Caire, édifiées toutes deux plus au nord en face des pyramides de Gizeh, ont été bâties avec les pierres démantelées des temples et des nécropoles antiques de Memphis.

Au XIIIe siècle, le chroniqueur arabe Abdul al-Latif, visitant le site, le décrit et laisse un témoignage impressionné sur la grandeur des ruines de Memphis. Certains auteurs du XIXe siècle, dont Gaston Maspero, le citent dans leurs ouvrages décrivant l'Égypte[34] :

«Malgré l'immense étendue de cette ville et la haute antiquité à laquelle elle remonte, malgré les vicissitudes des divers gouvernements dont elle a subi le joug, quelques efforts que différents peuples aient fait pour l'anéantir, pour en faire disparaître les moindres vestiges et en effacer jusqu'aux plus légères traces, en transportant ailleurs les pierres et les matériaux dont elle était construite, en dévastant ses édifices, en mutilant les statues qui en faisaient l'ornement ; enfin malgré ce que quatre mille ans et plus ont dû ajouter à tant de causes de destruction, ses restes offrent toujours aux yeux des spectateurs une réunion de merveilles qui confond l'intelligence, et que l'homme le plus éloquent entreprendrait inutilement de décrire. Plus on la considère, plus on sent augmenter l'admiration qu'elle inspire ; et chaque nouveau coup d'œil qu'on donne à ses ruines est une nouvelle cause de ravissement... Les pierres provenues de la démolition des édifices remplissent au loin le site entier : on aperçoit en quelques lieux des pans de murailles toujours debout, fabriqués de ces grosses pierres dont je viens de parler ; ailleurs, il ne reste que les fondements ou bien des monceaux de décombres. J'ai vu l'arc d'une porte particulièrement haute dont les deux murs latéraux sont constitués chacun d'un seul bloc ; et la voûte supérieure, qui était aussi d'un bloc unique, était tombée au-devant de la porte… Les ruines de Memphis occupent une demi-journée de chemin en tous sens.»

— Abdul al-Latif

Les savants de Bonaparte ne trouvent cinq siècles plus tard que des ruines éparses et il faudra attendre les premiers relevés et fouilles du XIXe siècle et les travaux d'envergure de Flinders Petrie, pour dégager les restes de l'ancienne capitale de l'Égypte et lui rendre légèrement de sa splendeur passée.

Explorations, fouilles archéologiques et principales découvertes

Colosse en granite de Ramsès II découvert à Memphis par Joseph Hekekyan

Le site de Memphis est célèbre depuis l'Antiquité et est fréquemment mentionné dans les sources antiques en dehors des textes égyptiens eux-mêmes.

Les archives diplomatiques retrouvées sur différents sites ont conservé ainsi les correspondances des différents royaumes en relation avec le pays. On citera pour exemple les lettres d'Amarna, qui contiennent les échanges entre les souverains de Babylone ou des cités-royaumes du Liban avec la cour d'Amenhotep III et d'Akhénaton, les archives de Boğazköy, capitale de l'Empire hittite qui ont conservé les échanges diplomatiques entre les deux puissances à l'époque de Ramsès II, les stèles victorieuses des souverains de Napata qui donnent une description contextuelle de la cité, les proclamations victorieuses des rois d'Assyrie qui citent aussi l'antique capitale dans la liste de leurs conquêtes.

De l'Antiquité au Moyen Âge

Mais c'est à partir de la seconde moitié du premier millénaire avant notre ère que les mentions antiques se font de plus en plus habituelles et détaillées surtout avec le développement du commerce grec et de la description des voyageurs qui suivirent les commerçants dans la découverte de l'Égypte de l'époque, et surtout de l'antique cité de Memphis. Parmi ces principaux auteurs classiques on citera :

Par la suite la cité est fréquemment mentionnée par les autres auteurs latins ou grecs de l'Empire romain dont on a conservé les rédigés, mais rarement ces mentions en donnent une description globale, se contentant d'apporter des précisions sur ses cultes, surtout celui de l'Apis, comme le feront par exemple Suétone[38] et Ammien Marcellin[39]. La période chrétienne qui s'ensuivit a plongé l'antique cité dans un oubli général avec l'abandon de ses cultes et la perte définitive de son rôle économique dans le pays, rôle d'autre part beaucoup entamé lors de la création d'Alexandrie quelques siècles plus tôt.

Il faudra attendre la prise du pays par les Arabes pour qu'une description de la cité réapparaisse mais cette fois en ruine. Parmi ces principales sources on citera :

De la Renaissance au Siècle des Lumières

Avec la fin du Moyen Âge en Europe ainsi qu'à la suite des Croisades, la redécouverte du Moyen-Orient par des voyageurs occidentaux est relatée dans de nombreux ouvrages et l'Égypte est alors un passage presque obligé dans le voyage en Terre Sainte que de nombreux pèlerins entreprennent.

Certains voyageurs en font une relation dans des ouvrages qu'ils publient et diffusent beaucoup grâce à la mise au point récente de l'imprimerie. Memphis est alors perdue et les mentions de la cité dans les textes bibliques ne permettent pas d'en retrouver la trace. Se basant sur les rédigés des auteurs classiques de l'Antiquité, certains voyageurs reprenant cette quête chercheront néenmoins à identifier ses ruines.

C'est Jean de Thévenot qui le premier en 1652 lors de son voyage en Égypte identifie alors l'emplacement du site et de ses ruines comme le firent jadis les auteurs arabes. Sa description est sommaire mais représente le premier pas vers les explorations qui verront le jour à la suite du Siècle des lumières et de l'invention de l'archéologie[40].

Le point de départ de cette grande aventure archéologique en Égypte reste l'Expédition d'Égypte de Bonaparte en 1798. Des recherches et relevés du site confirment l'identification de Thévenot et des premières vues de ses vestiges sont réalisées par les savants qui accompagnent alors les soldats français. Les résultats de ces premiers travaux scientifiques seront publiés dans la monumentale avec une carte de la région, la première à donner l'emplacement de Memphis avec précision.

Le XIXe siècle et les premiers explorateurs

La porte était ouverte vers des explorations qui plus est grande envergure qui se succéderont depuis le XIXe siècle à nos jours et qui seront réalisées par les principaux explorateurs, les premiers égyptologues puis les grandes institutions archéologiques qui se créèrent afin d'organiser des expéditions et en particulier d'en publier les résultats. En voici une liste non exhaustive :

L'Égypte de l'époque, libérée du joug ottoman, en pleine évolution économique ainsi qu'à nouveau ouverte sur le monde, se construit et reprend progressivement le contrôle de son avenir, même si elle reste toujours dans l'orbe des grandes puissances coloniales de l'époque, surtout celle de la Grande Bretagne. Ce protectorat a de profondes répercussions sur la croissance du pays et la mise en culture systématique de ses terres apporte de facto un lot de découvertes fortuites de vestiges archéologiques que les grands collectionneurs européens qui sillonnent le pays pour le compte des grands musées de Londres, Turin, Paris ou Berlin s'arrachent selon leur valeur et les intérêts esthétiques de l'époque. C'est lors d'une de ces mises en culture de terrain jusque là en friche, que des paysans découvrent fortuitement en 1847 au Kom el-Dafbaby, près du village de Mit Rahineh, des éléments d'un sanctuaire romain de Mithra.

De 1852 à 1854, Joseph Hekekyan, qui travaille alors pour le compte du gouvernement égyptien, effectue des sondages géologiques sur le site, ainsi qu'à cette occasion réalise de nombreuses découvertes, comme par exemple celles de talatates au Kom el-Khanzir (nord-est de l'enceinte du grand temple de Ptah). Ces pierres décorées de reliefs caractéristiques de l'époque amarnienne du Nouvel Empire proviennent de l'antique temple d'Aton de Memphis et ont sans doute été réutilisées dans les fondations ou pour le pavement d'un autre monument actuellement ruiné. Il découvre aussi le grand colosse de Ramsès II en granite rose.

Devant cette cascade de découvertes archéologiques et face au risque permanent de voir toutes ces richesses quitter définitivement le sol égyptien, un homme prend conscience de l'obligation de créer en Égypte même une institution chargée d'explorer et de conserver les trésors archéologiques du pays. Auguste-Édouard Mariette, qui en 1850 vient de mettre au jour le Sérapéum de Saqqarah, crée le Service des antiquités égyptiennes et de 1850 à 1860 organise des fouilles à Memphis, mettant au jour les premiers vestiges du grand temple de Ptah, y découvrant surtout des statues royales de l'Ancien Empire. Il fait dégager le grand colosse en granite de Ramsès II et fait mettre à l'abri les principales découvertes réalisées[43].

L'archéologie du XXe siècle

Ce sont les fouilles d'envergure de l'égyptologue anglais Sir William Matthew Flinders Petrie de 1907 à 1912 qui signent les principales découvertes du site avec l'identification de la salle hypostyle du temple de Ptah et du pylône de Ramsès II, la découverte du grand sphinx en albâtre, deuxième pierre angulaire du musée en plein air du site de Mit Rahineh actuellement, et la découverte de la grande enceinte nord et du palais d'Apriès. Il découvre aussi les vestiges du temple d'Amon de Siamon et du temple de Ptah de Mérenptah[44]. La Première Guerre mondiale interrompt ses travaux qui seront alors repris par d'autres expéditions pendant cette période et ensuite une succession de missions se sont appliquées à développer son œuvre ainsi qu'à en publier les résultats, mettant au jour d'autres vestiges de la cité et dégageant progressivement quelques uns des monuments oubliés de l'antique capitale.

En voici une liste non exhaustive qui donne ces principales découvertes :

Protection du patrimoine

Memphis et sa nécropole - les zones des pyramides de Guizeh à Dashour 1
Patrimoine mondial
Latitude
Longitude
29° 50′ 58″ Nord
       31° 15′ 16″ Est
/ 29.84944, 31.25444
Pays Égypte Égypte
Type Culturel
Critères i, iii, vi
Superficie 163, 58 km²
No  identification (ID) 86
Région 2 États arabes
Année d'inscription 1979  (3e session)

1 Descriptif officiel  (UNESCO)
2 Classification UNESCO

World Heritage Emblem.svg
Documentation du modèle

Memphis et sa région, qui comportent des ensembles funéraires avec leurs tombes rupestres, des mastabas, des temples et des pyramides, sont inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Cette inscription date de 1979.

Notes et références

Notes

  1. Q3
    X1
    V28 O6 X1
    O1
    D28 O49

    ḥw. t-k3-Ptḥ = Hout-ka-Ptah
  2. Les «murs blancs»
  3. Littéralement le «Mur blanc»
  4. Littéralement «Durable de places»
  5. Les exemptions d'imposition en Égypte antique concernaient principalement les personnels des temples et des fondations funéraires royales, et étaient fixées par décrets ; il convient par conséquent d'en exclure les paysans, les commerçants, les artisans et l'administration civile qui ne dépendait pas de ces domaines religieux, qui forment le gros de la population des villes de cette époque
  6. Y5
    N35
    F35 O24 O49

    Mn-nfr = Men-néfer
  7. <
    p p i i
    Y5
    N35
    F35 O24

    Ppj-mn-nfr = Pépi-men-néfer = Pépi est stable de beauté/perfection ou La beauté/perfection de Pépi est établie
  8. La majorité de ces reliques seront ensuite récupérée par Ramsès II pour orner sa nouvelle capitale de Pi-Ramsès, pour finalement être déménagée lors de la IIIe période intermédiaire à Tanis et ont été retrouvée parmi les ruines de cette autre capitale de l'Égypte antique
  9. Papyrus Brooklyn 13, conservé au musée de Brooklyn à New York
  10. Ou dromos ; voir surtout le Sérapéum de Saqqarah
  11. Littéralement le Corps ; par ce qualificatif les grecs désignaient l'endroit où était conservé le corps momifié d'Alexandre. L'endroit précis n'a pas été identifié avec certitude mais il s'agissait certainement d'un quartier funéraire royal qui jouxtait le quartier des palais de la nouvelle capitale des Ptolémées, non loin de l'actuelle Bibliotheca Alexandrina
  12. L'état le plus ancien du Sérapéum d'Alexandrie remonte en effet à Ptolémée III
  13. Cette chapelle a été mise au jour en 1950 par Labib Habachi
  14. En égyptien le mot tour crénelée se traduit en effet par le terme ṯsmt
  15. O24
    signe qui détermine le nom en hiéroglyphe Men-néfer
  16. Voir infra
  17. On citera pour exemple l'édifice de Ramsès III conçu pour recevoir les barques divines des dieux de Karnak dans la première cour du grand temple d'Amon-Rê
  18. De nombreux prêtres de Neith au nord de son Mur ont en effet été enterrés à Saqqarah
  19. Titre qualifiant généralement la fonction de grand prêtre du dieu solaire , auquel Aton est identifié sous le règne de Toutânkhamon
  20. C'est-à-dire du disque forme visible du dieu solaire
  21. Ptah était le patron des artisans dans l'Égypte antique

Références

  1. Papyrus hiératique 1116A de l'Ermitage lmpérial à Saint-Pétersbourg ; cf Scharff, Der historische Abschnitt der Lehre für König Merikarê, p. 36
  2. Cf. P. Montet, Géographie de l'Égypte ancienne, 1957, vol. I, «La Muraille Blanche», p. 28-29
  3. Cf. Ibidem, p. 32
  4. Cf. Hérodote, L. II Euterpe, § 99
  5. Cf. J. H. Breasted, Ancient records of Egypt historical documents from earliest times to the persian conquest, 1906, vol. I The First to the Seventeenth Dynasties, § 241 ; p. 109-110 qui cite un tel versement au bénéfice du culte de la reine mère Néferhétepès
  6. Voir l'article de G. Goyon, «Les ports des Pyramides et le Grand Canal de Memphis», in Revue d'Égyptologie, no 23, 1971 (p. 137-153) qui étudie à travers les sources égyptiennes antiques les mentions de Memphis et par comparaison avec les résultats de fouilles donne un essai de restitution de la topographie de la cité antique
  7. Cf. A. T. El-Hitta, Fouilles de Memphis à Kom el Fakhri, Les grandes découvertes archéologiques de 1954, p. 50-51
  8. Cf. A. Mariette, Monuments divers recueillis en Égypte et en Nubie, 1872, § Qom el-Qalah, p. 9 et planche 34a. Utilisée comme remploi dans des édifices postérieurs, selon l'auteur cette table d'offrande faisait partie du mobilier sacré du temple de Ptah et était positionnée devant le naos du dieu dans son sanctuaire
  9. Cf. Ibidem, § Temple de Ptah, fouilles de 1871, 1872 et 1875, p. 7 et planche 27a
  10. Cf. H. Brugsch, Recueil de monuments égyptiens - Première partie, 1862, p. 4 et planche II. Cette statue est désormais exposée au musée égyptien de Berlin
  11. Cf. Hérodote, L. II Euterpe, § 101
  12. Cf. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, L. I, 2 ; § 8
  13. Cf. A. Cabrol, Amenhotep III le magnifique, 2000, IIe partie, ch. 1, La maison du roi et la vie du pays ; Thèbes ou Memphis... quelle capitale pour l'Égypte ? p. 210-214
  14. Cette statue a été retrouvée par Petrie au nord de l'enceinte du grand temple de Ptah. Cf. W. M. F. Petrie, Maydum and Memphis III, 1910, p. 39
  15. Cf. A. Cabrol, op. cit.  ; IIe partie, ch. 1, Le monde des temples ; Memphis et ses cultes.
  16. Cf. A. Mariette, op. cit. , p. 7 et p. 10 mais aussi planches 27 (fig. e) et 35 (fig. e1, e2, e3)
  17. Cf. B. Löhr, Aḫanjāti in Memphis, 1975, p. 139-187
  18. W. M. F. Petrie, Memphis I, 1908, ch. VI, § 38, p. 12, planches XXX et XXXI
  19. Voir l'article de T. L. Sagrillo, The Mummy of Shoshenq I Re-discovered?, in Göttinger Miszellen N° 205 (p. 95-103) sur ce sujet qui dans une étude comparative du programme architectural du roi et une analyse de sa fondation memphite émet une telle hypothèse
  20. Cf. W. M. F. Petrie, Memphis I, 1908 § 38, p. 13. Pour une version hiéroglyphique complète du texte de consécration du monument et une traduction, cf. C. Maystre, Ch. XVI, §166, p. 357
  21. Cf. D. Meeks, Hommage à Serge Sauneron I, 1979, Une fondation Memphite de Taharqa (Stèle du Caire JE 36861) , p. 221-259
  22. Cf. J. Berlandini, in Memphis et ses nécropoles au Nouvel Empire, 1988, Problématique des monuments du secteur de la chapelle de Séthi I à Memphis, p. 35-36 et pl. 3
  23. Hérodote, Livre II, § 99 Histoire de l'Égypte
  24. Voir par exemple le schéma qu'en donne D. Ramée à la p. 143 de son ouvrage Histoire générale de l'architecture. En suivant la description d'Hérodote l'auteur dispose sur un plan les différentes parties du grand temple autour d'un noyau central attribué à Ménès
  25. cf. J. Yoyotte Le nom de Ramsès «souverain d'Héliopolis», p. 66 in R. Anthes, Mit Rahineh 1956
  26. Pour une étude complète de cette découverte, on se référera à l'ouvrage de A. S. Mahmud, A new temple for Hathor at Memphis, 1978 qui rend compte des premiers dégagements du temple, et publie les premières planches de ses reliefs. L'ouvrage comporte aussi des photos qui, quoique d'une qualité médiocre, permettent de se rendre compte de l'état de la découverte et de son enfouissement général
  27. Cf. H. Brugsch, op. cit. , p. 6 et planche IV, 1
  28. Cf. Ibidem, p. 8 et planche IV, 5
  29. Cf. J. H. Breasted, § 320 p. 166, et P. Grandet, Le papyrus Harris {{I}) , 2005, § 47, 6 p. 287
  30. Cf. l'article de M. Jones, The temple of Apis in Memphis, in Journal of Egyptian Archæology, vol. 76, 1990 (p. 145-147) qui donne un bon résumé de la découverte et de l'état actuel de ce monument
  31. Cf. D. G Jeffreys & H. S. Smith, in Memphis et ses nécropoles au Nouvel Empire, 1988, The eastward shift of the Nile's course through history at Memphis, p. 58-59
  32. Hérodote, Livre II, §112
  33. W. M. F. Petrie, The Palace of Apries (Memphis II) , 1908, § II, p. 5-7 et pl. III à IX
  34. Cf. A. L. Joanne & Émile Isambert, Itinéraire descriptif, historique et archéologique de l'Orient, 1861, p. 1009 et G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l'Orient, 1875 ch. I, L'Égypte primitive, § Origine des Égyptiens : les nomes
  35. Voir l'ouvrage de l'auteur, le Livre II Euterpe, aux paragraphes 99, 101, 108, 110, 112, 121, 136, 153 et 176
  36. Voir l'ouvrage de l'auteur, la Bibliothèque historique, aux paragraphes 12, 15 et 24 du premier chapitre du Livre I, puis aux paragraphes 7, 8, 10, 20 et 32 du second chapitre du même livre
  37. Voir l'ouvrage de l'auteur, la Géographie, aux chapitres 31 et 32 du Livre XVII
  38. Cf. Suétone, Vie de Titus, § V
  39. Cf. Ammien Marcellin, L. XXII, § XIV
  40. Cf. J. de Thévenot, Livre second du voyage de M. de Thévenot au Levant, 1689, Livre II, ch. IV p. 403 et ch. VI, p. 429
  41. Cf. Champollion-Figeac, L'Égypte Ancienne, 1840, p. 63
  42. Cf. K. R. Lepsius, Denkmäler aus Ægypten und Æthiopien, 1849-1859, carnets du 14 et 19 février, du 19 mars et du 18 mai 1843, p. 202-204 et planches 9 et 10
  43. Cf. A. Mariette, op. cit.
  44. Cf. l'ouvrage Memphis I de W. M. F. Petrie qui fait état des premières découvertes réalisées sur le site et le suivant qui traite principalement des résultats des fouilles du palais d'Apriès
  45. Cf. A. Badawy, «Das Grab des Kronprinzen Scheschonk, Sohnes Osorkon's II. und Hohenpriesters von Memphis», 1956, p. 153-177
  46. Cf. A. T. El-Hitta, op. cit.
  47. Pour les comtes rendus de ces fouilles on consultera la publication de R. Anthes de 1956 et des années suivantes
  48. Cf. A. el-Sayed Mahmud, op. cit.
  49. Cf. M. Jones, op. cit.
  50. Cf. J. Málek, A Temple with a Noble Pylon, 1988
  51. Cf. D. G. Jeffreys, The survey of Memphis, 1985

Bibliographie

Voir aussi

Liens externes


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