Sheshonq Ier

Sheshonq Ier ou Chechonq ou encore Chechanq selon les translittérations de son nom, est un prince berbère libyen Mechouech, fondateur de la XXIIe dynastie.



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XXIIe dynastie égyptienne - Pharaon - Personnalité berbère

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Sheshonq Ier ou Chechonq ou encore Chechanq selon les translittérations de son nom, est un prince berbère libyen Mechouech, fondateur de la XXIIe dynastie. Il est nommé Sesonchôsis[1] par Manéthon qui lui compte vingt et un ans de règne de -945 à -924. Il est aussi le Sesaq ou Shishak de la bible.

Généalogie

Sheshonq Ier
Naissance date inconnue Décès date inconnue
Père Nimlot Grands-parents paternels
Sheshonq Grand Chef des Mâ
Mehtenvreskhet
Mère Tanetsepeh Grands-parents maternels
Grand-père maternel inconnu
Grand-mère maternelle inconnue
Fratrie Mehtenoueskhet
1re épouse Enfant (s)
2e épouse Enfant (s) Nimlot Ier

Les origines de Sheshonq Ier, et par conséquent de la dynastie, nous sont connues grâce surtout à une stèle qu'un certain Pasenhor, prêtre et lointain descendant de sa lignée, laissa au Sérapéum de Saqqarah sous le règne de Sheshonq V. Connue sous le nom de stèle de Pasenhor ou de généalogie de Pasenhor, ce document contient une énumération des ancêtres de ce prêtre, selon un genre assez courant à l'époque donnant les fonctions et le rang de chaque personnalité, et , élément non négligeable pour établir la généalogie de la dynastie, donnant aussi le nom et les qualités des épouses[2].

C'est ainsi qu'on connaît des ancêtres du fondateur de la dynastie, confirmant que ces derniers gravitaient déjà à des postes de responsabilités importantes à la fin de la dynastie précédente. Ils cumulaient des charges religieuses et militaires héritant de père en fils de titres tels que père divin et grand chef des Mâ. Enfin cette généalogie relie directement la lignée aux tribus libyennes, le premier ancêtre cité étant simplement désigné comme le libyen Bouyouwawa[3], [4].

Sheshonq Ier épouse Karoma <span class="romain" title="Nombre 1 rédigé en chiffres romains" style="text-transform :uppercase">I</span><sup class="exposant">re</sup> et Pentreshmès avec lesquelles il a quatre enfants dont trois garçons : Osorkon Ier qui lui succède, Ioupout que son père appelle grand prêtre d'Amon à Thèbes, général en chef des armées et gouverneur de la Haute-Égypte, Nimlot Ier qu'il appelle roi de Hérakléopolis pour contrôler la Moyenne-Égypte, et une fille Tashepenbastet qu'il marie à Djeddjehoutyiouefânkh, troisième Prophète d'Amon à Thèbes[5].

Titulature

Nom de Nesout-bity
Hiéroglyphe
M23
X1
L2
X1
Hiero Ca1.svg
ra S1 xpr ra stp
n
Hiero Ca2.svg
Translittération (ASCII) hD-xpr-ra stp-n-ra stp. n-imn
Hedjkheperrê Setepenrê Setepenamon
Traduction «La Manifestation de Rê lumineuse, Élu de Rê, Élu d'Amon»


Nom de Sa-Rê
Hiéroglyphe
G39 N5
Z1
Hiero Ca1.svg
i mn
n
N36
M8
M8
n
q
Hiero Ca2.svg
Translittération (Unicode) Mry-Jmn Ššnq
Translittération (ASCII) Shsh. nq mri-imn nTr HqA-iwnw
Sheshonq Mériamon Netjer Heqaiounou
Traduction «Sheshonq l'aimé d'Amon, Divin régent d'Héliopolis»


Règne

Grand sphinx de granit réinscrit au nom de Sheshonq Ier - Trouvé à Tanis, actuellement au musée du Louvre
Sheshonq Ier
Période Troisième période intermédiaire
Dynastie XXIIe dynastie
Fonction Pharaon
Prédécesseur Psousennès II
Prise du pouvoir Mort naturelle de son beau-père
Dates de règne -945 à -924 (selon Manéthon)
Successeur Osorkon Ier

Sous la XXIe dynastie, les Mechouech (ou Machaouach), des Berbères qui s'étaient installés dans le delta du Nil autour de Bubastis dès la XXe dynastie et qui vers l'an -1000 avaient progressivement étendu leur territoire jusqu'au Fayoum, détenaient la force armée du royaume. Leurs chefs deviennent particulièrement puissants et on les voit progressivement gravir les échelons de la cour royale, portant le titre de Grands chefs des Mâ (chaouach) . Le fils d'un de ceux-ci, Sheshonq, prend le pouvoir à la mort de son beau-père Psousennès II de Tanis. Il s'impose comme pharaon et fonde la XXIIe dynastie qui occupera le pouvoir jusque vers -715. Il reprend la politique d'entente cordiale avec ses voisins que ses prédécesseurs avaient initiés. Ainsi suite à la complexe succession de Salomon, il aurait donné asile à Jéroboam Ier (premier roi d'Israël), contraint à l'exil par le fils de Salomon, Roboam (premier roi de Juda de -931 à -914).

Au niveau de la situation intérieure, dès le début de son règne Sheshonq Ier initie une politique de reprise en main des principales clefs du pouvoir de l'Égypte des pharaons tanites et des grands prêtres d'Amon de Thèbes.

Relief représentant Sheshonq Ier et sont fils, le grand prêtre d'Amon, Ioupout à Karnak

En installant Nimlot Ier, un de ses fils, comme roi de Hérakléopolis afin qu'il contrôle pour lui la Moyenne-Égypte, Ioupout et Djedptahiefânkh deux autres de ses fils à la tête du clergé thébain, il parvient à réunir sous la coupe de son clan l'unité des Deux Terres. Il s'entoure alors de gens lui étant totalement dévoués, qu'il place à des postes stratégiques, renforçant ainsi la puissance royale et la mainmise sur les terres du royaume. Cette réorganisation du territoire est partagée entre les princes Libyens ; l'ensemble des membres de la famille sont positionnés par conséquent à des postes importants et reçoivent ces terres comme fiefs[6].

Assuré d'une stabilité acquise de son royaume, Sheshonq Ier reprend la politique d'expansion.

À l'est , avec ses contingents composés d'Égyptiens, de Libyens et de Nubiens il reconquiert la Palestine, contre les royaumes d'Israël et Juda. Il pourchasse les bédouins des lacs amers, s'empare de Gaza, prend et pille Jérusalem (-926) (la cinquième année du roi Roboam - 1 Rois 14 :25 -selon la Bible, pour s'emparer du trésor du roi Salomon).

Cette conquête est évoquée dans la Bible[7]. Il fait partie des premiers évènements bibliques historiquement prouvés : Sheshonq Ier a fait graver sa campagne sur les murs du temple d'Amon à Thèbes[8]. Sheshonq ne se limite pas à cette conquête, il pousse son avantage jusqu'au Liban ainsi qu'aux marches de la Syrie, laissant une stèle à Megiddo et des statues à Byblos.

Peu de temps après cette victoire sur les royaumes de syro-palestine, il se tourne vers l'ouest et fait main basse sur les grandes oasis du désert Libyque, gagnant ainsi de nouvelles terres et une nouvelle source de revenus non négligeable à la couronne, surtout grâce au blé et autres denrées alimentaires que ces terres fertiles du désert produisaient en grande quantité[9]. Puis il mate une rébellion au sud, envoyant ses troupes contre les Troglodytes, peuplade qu'on situe habituellement dans le désert nubien entre le Nil et la Mer Rouge. Il reprend ainsi manifestement le contrôle de la Basse-Nubie et des voies commerciales avec l'Afrique, et consacre les tribus qu'il en retire aux dieux de Thèbes et de Memphis[10].

Grâce à cette politique énergique, Sheshonq redonne à l'Égypte un rôle inévitable dans la région, rétablissant les relations commerciales avec Byblos et reprenant le contrôle du commerce par la Mer Rouge, surtout avec l'Arabie. Les richesses affluent de nouveau vers le royaume de pharaon.

Statue de Sekhmet portant la titulature de Sheshonq Ier - Temple de Mout à Karnak

La déesse Bastet, associée à la déesse Sekhmet à qui le roi fait ériger de nombreuses statues dans le temple de Mout à Thèbes, devient la Grande Déesse nationale. Le culte de ces divinités jadis mineures prendra le pas progressivement sur celui d'Amon dans les générations suivantes mais le programme monumental de Sheshonq reste centré sur les grands dieux de l'empire des Ramsès.

En effet le règne de Sheshonq apporte aussi un certain renouveau dans la construction de monuments à travers tout le pays :

«Au soin du grand des chefs des artisans, le prêtre sem, Chedsounéfertoum, juste de voix. C'est sa Majesté qui a fait construire en travail parfait un laboratoire d'embaumement pour son père Osiris-Apis[15]»

La fondation de la XXIIe dynastie est le point de départ du calendrier berbère, dont le premier jour Yennayer est célébré par les berbérophones en Afrique du Nord.

Sépulture

Le lieu où se trouve le tombeau de Sheshonq Ier n'est pas connu avec certitude. Plusieurs sites ont été proposés pour avoir abriter la sépulture et le viatique funéraire du roi :

Seul un certain nombre d'objets pouvant provenir de la tombe du roi indiquerait qu'il a été pillé dès l'Antiquité comme la majorité des tombes royales de l'époque. Cependant quand on réunit la totalité de ces pièces elles ne semblent pas appartenir au même puzzle et ne permettent pas de valider l'une ou l'autre des hypothèses. Ainsi, à la fin du XIXe siècle, est apparu sur le marché des antiquités un coffre à vases canopes au nom du roi et qui a été acquis par le Ägyptisches Museum de Berlin[18]. De provenance inconnue, c'est un coffre en albâtre dont les quatre angles sont protégés par les quatre déesses protectrices[19] des vases canopes. Il serait un remploi d'un viatique funéraire royal ou princier d'une époque antérieure mais ce coffre qui porte la titulature du roi et provient assurément de sa tombe, est trop petit pour avoir contenu les deux vases canopes découverts à Tanis dans la nécropole royale. Quant aux bijoux au nom du roi trouvés à Tanis, dont deux bracelets en or cloisonnés, sertis de pierres semi-précieuses ainsi qu'au moins un pectoral, ils ont été découverts sur la dépouille momifiée d'un autre Sheshonq, deuxième du nom, qui aurait régné plus tard[20]...

Les hypothèses concernant le lieu exact de cette sépulture restent par conséquent pour le moment non prouvées.

Notes

  1. En anglais le nom s'écrit Shoshenq, en allemand Scheschonq
  2. À l'exception des quatre plus anciens ancêtres, pour lesquels les noms des épouses n'apparaissent pas
  3. Cf. O. Perdu, catalogue 35, p. 152-154
  4. Voir la descendance de Bouyouwawa sur l'arbre généalogique de Pasenhor.
  5. Cf. N. Grimal, Ch. XIII, § Les Libyens
  6. Cette stratégie sera reprise par les successeurs de Sheshonq. C'est cependant cette politique qui va entraîner l'émiettement du delta dès les années -800, soit légèrement plus d'un siècle après le règne de Sheshonq Ier
  7. Bible : 1 - Rois, 11 :40 ; 14 :25 ; 2 - Chroniques, 12 :2-9
  8. Temple d'Amon-Rê de Karnak, première cour, portique dit des Bubastides, à l'est de la façade du petit temple reposoir de Ramsès III. Cf. K. R. Lepsius Abt. III. Bl. 252 et Abt. III. Bl. 253
  9. Cf. J. Pirenne Ch. Ier, § 5 La politique de la XXIIe dynastie
  10. Cf. J. H. Breasted § 719-720, p. 355-356 et § 724 p. 358
  11. Cf. Ibidem § 701-708 ; p. 344-347
  12. Cf. G. Daressy, p. 153-156 & J. Leclant, Introduction, p. 4
  13. Cf. J. H. Breasted § 723-724 ; p. 357-358
  14. Cf. M. I. Aly, p. 5-16
  15. Pour une version hiéroglyphique complète du texte et une traduction, cf. C. Maystre, Ch. XVI, §166, p. 357
  16. Cf. J. Yoyotte, Ch. Les premiers chéchanquides : un retour de puissance, p. 66
  17. Cf. T. L. Sagrillo
  18. Cf. H. Schäffer, p. 443, pl. 1
  19. Isis, Nephtys, Neith et Selket
  20. Le sarcophage intact de Sheshonq II a été découvert dans l'antichambre du tombeau de Psousennès Ier

Bibliographie


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"Sheshonq Ier installe Nimlot"

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 27/11/2009.
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