Nubie

La Nubie est actuellement une région du nord du Soudan et de l'extrémité sud de l'Égypte, longeant le Nil.



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Définitions :

  • nubien - Relatif à la Nubie, son peuple, son histoire; Langue parlée par les Nubiens (source : fr.wiktionary)
Cartouche lieux.jpg
Article de la série Lieux égyptiens
Lieux
Nomes / Villes
Monuments / Temples
Région
Basse-Égypte / Moyenne-Égypte
Haute-Égypte / Nubie
Localisation
Nubia NASA-WW.jpg




La Nubie est actuellement une région du nord du Soudan et de l'extrémité sud de l'Égypte, longeant le Nil.

Dans l'antiquité, la Nubie était un royaume indépendant.

Les habitants de la Nubie parlaient des dialectes apparentés au groupe linguistique dit chamito-sémitique, plus connu actuellement sous l'appellation coushitique.

Le birgid, un dialecte spécifique, était parlé jusqu'au début des années 1970 au nord du Nyala au Soudan, dans le Darfour. L'ancien nubien était utilisé dans la majorité des textes religieux entre les VIIIe et IXe siècles.

Histoire

Article détaillé : Royaume de Koush.

L'histoire récente des Nubiens est marquée par une ultime catastrophe écologique et sociologique de grande envergure. En 1963, les quelque 100 000 habitants de Basse Nubie, entre la cataracte de Dal au Soudan et Assouan en Égypte, sont chassés de leurs maisons et de leurs terres par la construction du haut barrage d'Assouan. Depuis, le lac Nasser a englouti deux cataractes majeures dans l'histoire de l'Égypte antique.

Préhistoire

Ruines de la cité de Kerma

Les plus anciens habitants connus de la Nubie sont les Badariens, suivis des Amratiens puis des Gerzéens, nommés civilisations du «groupe A». Depuis l'installation des Gerzéens, la Nubie a réellement commencé à se former - période qui correspond à l'avènement en Égypte de la Ire dynastie, vers l'an -3100. Les Gerzéens étaient à l'origine un peuple nomade, qui s'installa en Nubie pour devenir éleveurs, s'occupant de moutons, de chèvres et de quelques vaches. Ils se distinguent par leurs poteries et leurs rites funéraires, particulièrement différents de ceux des Égyptiens.

La culture gerzéenne déclina aux alentours du XXVIIIe siècle avant notre ère, suivie par les civilisations dites du «groupe B». On a quelquefois reconnu que les peuples du groupe B avaient envahi la Nubie - on pense actuellement que le groupe B est issu du groupe A. Ces peuples étaient énormément plus pauvres que les précédents, et bien moins nombreux. On suppose par conséquent une attaque ou des pillages, certainement égyptiens, qui auraient génèré une crise en Nubie.

Avec le commerce en Égypte, la Nubie réussit à acquérir un certain niveau de vie et de stabilité. Autour de la VIe dynastie égyptienne, la Nubie fut divisée en petits royaumes - il y a débat concernant l'appartenance ou non des royaumes à un hypothétique «groupe C». On remarque l'surprenante similitude entre les poteries des anciens du groupe A et celles du groupe C, semblant dénoter soit une nostalgie de ces derniers, soit un retour des premiers. Le désert du Sahara était à cette époque suffisamment invivable pour provoquer l'exode tout à coup des peuples nomades qui y résidaient normalement, se réfugiant alors en partie en Nubie.

Des civilisations du groupe C, la première à unifier les régions autour d'elle fut celle du royaume de Kerma - royaume qui tient son nom de la cité de Kerma, qu'on suppose avoir été sa capitale. Par-delà la première cataracte, la Nubie, pays de l'or, a tôt attisé les convoitises des pharaons, qui y multiplièrent les expéditions militaires et commerciales. Après le réveil de l'Égypte sous le Nouvel Empire, les troupes égyptiennes se sont étendues au sud. Sous le règne de Thoutmôsis Ier, vers -1520, toute la Nubie du nord était annexée. Elle prendra une revanche avec l'épisode des pharaons noirs.

Le Royaume de Koush

Au cours de la Troisième période intermédiaire (-1085 / -750), la Nubie recouvrait son indépendance. Se forma alors dans le bassin du Nil moyen un «empire koushite» qui allait perdurer durant quelque mille ans. Cette période est habituellement divisée en deux époques : celle de Napata, qui a duré de -750 à -300, et celle de Méroé, qui a duré de -300 à 340.

Époque napatéenne

Le royaume de Koush reprit énormément de pratiques respectant les traditions égyptiennes, surtout leur religion, et les pyramides. Le royaume survit plus longtemps que celui d'Égypte, envahissant même ce dernier durant la XXVe dynastie au VIIIe siècle avant notre ère. Vers -660, les pharaons koushites sont repoussés vers leur région d'origine, la Nubie, et forment à Napata un royaume original, synthèse des influences nubiennes et égyptiennes.

Vers -591, suite à l'expédition de Psammétique II contre Koush, la capitale quitte Napata pour Méroé. À ce fait s'était ajouté le durcissement des conditions climatiques ; ce qui reléguait le Nord à des fonctions secondaires.

Époque méroïtique

Cimetière sud de Méroé

À partir des années -315 / -295, s'accentue la rupture (jamais achevée) d'avec le modèle égyptien.

En effet, sous Nastasen (-335 à -315), Méroé ravissait à Napata les dernières grandes fonctions qui lui restaient. C'était celles de lieu de couronnement et d'inhumation des souverains.

C'est dans ce contexte qu'a eu lieu l'avènement des Candaces, des reines exerçant effectivement le pouvoir politique suprême. L'effectivité de leurs statut et fonctions impériaux est traduite par les titres royaux qu'elles portent et qui sont empruntés au protocole pharaonique. Ce sont Sa-Rê, Neb-tawy et n-swt-bity. Elle est traduite par le geste auguste de massacrer les ennemis qui, depuis Narmer, exprime le triomphe du souverain régnant. Elle trouve aussi un écho dans la Bible.

Durant l'époque romaine, les koushites commerçaient avec les Romains, et étaient aussi des mercenaires redoutés.

Durant ce temps, les différentes régions se divisèrent en plus petits groupes armés, dirigés par un général. Ils combattirent pour le contrôle de la Nubie, laissant la région faible et vulnérable à toute attaque. Les Noba en profitèrent pour conquérir la Nubie - il est même envisageable que le nom de la région leur soit dû, à moins que «Nubie» vienne du mot égyptien nub, l'or. Depuis ce temps, les Romains les ont nommés Nobatæ.

La Nubie chrétienne

Vers l'an 350, la Nubie fut envahie par le royaume éthiopien d'Axoum. L'ancien gouvernement nubien fut écrasé. Trois nouveaux royaumes se formèrent alors :

Le roi Silko de Nobatia écrivait en grec et grava ses victoires sur le temple de Talmis (aujourd'hui Kalabsha) vers l'an 500.

Lorsque Athanase d'Alexandrie consacra Marcus évêque de Philæ avant sa mort en 373, montrant par la même occasion la domination chrétienne sur la région au IVe siècle, Jean d'Éphèse nota qu'un prêtre monophysite appelé Julian convertit le roi et ses nobles vers 545. Il note aussi que le royaume d'Alodia fut converti vers 569. Ses rédigés sont quelquefois contradictoires, cependant, avec ceux de ses contemporains. L'Église de Nubie prêta allégeance à l'Église orthodoxe orientale (Melkite) puis, en 719, à l'Église copte[1]

Au VIIe siècle, Makuria s'étendit, devenant la principale puissance de la région - assez puissante pour empêcher l'invasion des peuples arabes. Après plusieurs échecs, ces derniers tentèrent un accord de paix avec Dogomba, donnant la possibilité surtout le commerce entre les deux puissances. Ce traité dura 600 ans. Avec le commerce, la pensée arabe se propagea en Nubie, supplantant rapidement la chrétienté. L'église «royale» de Dongola fut remplacée par une mosquée vers 1350.

Nubie moderne

Au cours du XIVe siècle, le gouvernement Dongolan s'est effondré, divisant la région qui revint alors sous l'influence de l'Égypte. La Nubie vit défiler les envahisseurs, et l'installation de nombreux royaumes. L'Égypte s'appropria le nord du pays, laissant le Sud au royaume de Sennar vers le XVIe siècle.

L'Égypte obtint plus tard le contrôle total de la région, sous le règne de Méhémet Ali au XIXe siècle, puis devint un condominium anglo-égyptien.

Avec la fin de la colonisation anglaise, la Nubie fut scindée en deux parties, l'une appartenant à l'Égypte, l'autre au Soudan.

Énormément de Nubiens d'Égypte durent quitter leurs villages envahis par les eaux du lac Nasser après la construction du barrage d'Assouan. En aval du barrage, les derniers pêcheurs nubiens tapent toujours sur l'eau avec de longs bâtons pour attirer silures et perches du Nil vers leurs nasses. Leurs héritiers préfèrent louer leur service aux touristes du lac Nasser.

Notes

  1. Bruce Manning Metzger [The early versions of the New Testament] Oxford University Press, 1977 (ISBN 0198261705 et ISBN 9780198261704)

Voir aussi

Bibliographie

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 27/11/2009.
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