Temple de Ptah

Le temple de Ptah localisé à Memphis est le principal temple égyptien voué au culte de Ptah. Il portait le nom d'Hout-ka-Ptah, ce qui veut dire en égyptien antique, le Château du Ka de Ptah et occupait l'essentiel de l'enceinte principale de la cité.



Catégories :

Temple égyptien - XIXe dynastie égyptienne - XXe dynastie égyptienne

29°52′N 31°15′E / 29.867, 31.25

Cartouche lieux.jpg
Article de la série Lieux égyptiens
Lieux
Nomes / Villes
Monuments / Temples
Région
Basse-Égypte / Moyenne-Égypte
Haute-Égypte / Nubie
Localisation
Egypt Karnak test.png
Hout-ka-Ptah
Coordonnées géographiques : 29°52'N, 31°15'E



Le temple de Ptah localisé à Memphis est le principal temple égyptien voué au culte de Ptah. Il portait le nom d'Hout-ka-Ptah, ce qui veut dire en égyptien antique, le Château du Ka[Note 1] de Ptah et occupait l'essentiel de l'enceinte principale de la cité.

Un certain nombre d'indices permettent d'en comprendre les principaux développements sans cependant en assurer un aspect fiable nous permettant d'en donner une restitution complète, car le site à cause de son antiquité, de son rôle dans l'histoire du pays, de son emplacement à la pointe du delta non loin de la nouvelle capitale de l'Égypte moderne le Caire qui utilisa beaucoup les sites de la région comme carrière, ne présente en effet à ce jour que de rares vestiges épars progressivement encerclés par le développement urbain de toute la région.

Son emplacement a longtemps été perdu après la destruction de la ville au XIIIe siècle et seuls les témoignages des auteurs classiques et des chroniqueurs du Moyen Âge permettaient d'en attester l'existence et d'en apercevoir la grandeur passée. Aujourd'hui seuls les vestiges de sa salle hypostyle et de son pylône sont toujours visibles, le reste de l'édifice n'ayant toujours pas été retrouvé car certainement enfoui sous la ville de Mit-Rahineh qui s'élève de plus en plus près de la zone archéologique du site.

La salle hypostyle a été commandée sous le règne de Ramsès II. Sa décoration s'est poursuivie sous le règne de son fils et successeur Mérenptah comme l'attestent les dédicaces qu'il fit sculpter sur le soubassement de granite des murs de la salle. Ramsès III y rajoutera aussi son empreinte en y inscrivant sa titulature suite à ses illustres ancêtres.

La salle hypostyle et le pylône furent rajoutés au temple de Ptah déjà existant et qui s'est ainsi vu agrandi sur un modèle proche du grand temple d'Amon-Rê de Karnak, preuve de l'attention nouvelle et spécifique que les ramessides portèrent à la vieille divinité memphite.

Pour restituer une image de ce complexe religieux il convient par conséquent de consulter les descriptions d'historiens, de géographes ou de savants de l'Histoire qui ont pu visiter le site soit dans l'Antiquité, tandis que le temple déjà millénaire fonctionnait toujours, soit celles plus tardives des voyageurs arabes qui parcoururent ses ruines. Les premières tentatives d'identification ont été réalisées et entamées à partir du XVIe siècle ainsi qu'à la fin du XVIIIe siècle les savants de Bonaparte ont authentifié le site et ouvert la voie aux premières explorations puis aux fouilles archéologiques qui sont venues progressivement rendre à cet héritage des traces tangibles esquissant ainsi un tableau légèrement plus précis quoique certains pans entier de la totalité restent toujours dans l'ombre.

L'enceinte de l'Hout-ka-Ptah

Restitution du parvis occidental du grand temple de Ptah à Memphis - XIXe dynastie

La grande enceinte dont le tracé a pu être relevé et certains vestiges et fondations explorés lors de différentes fouilles réalisées au XIXe siècle puis au XXe siècle, était bâtie en brique crue et dans son développement principal aujourd'hui connu remonte à la fin de la Basse Époque ou alors de la période Ptolémaïque.

Elle forme un périmètre quadrangulaire irrégulier orienté est-ouest nord-sud dont le mur oriental, le plus long côté de l'enceinte, mesurait plus de six-cent mètres de longueur. L'angle sud-ouest a été surtout étudié à cause de la présence des ruines d'un petit temple dédié à Ptah-qui-est-au-sud-de-son-Mur mais aussi d'une chapelle de Séthi Ier. Le tracé présente à cet lieu la forme d'un redans et d'une tour d'angle démontrant qu'au moment de sa restauration, à la fin de l'époque pharaonique et peu de temps avant la conquête romaine, le mur adoptait certainement cette forme constituée d'une succession de larges bastions formant saillie. Ce type d'enceinte est caractéristique de l'époque et se retrouve sur d'autres grands sites contemporains le long du Nil.

L'enceinte agrandie est sans doute venue englober les principaux lieux de dévotion qui s'étaient établis tout autour du grand temple de Ptah. Elle devait impressionner par son étendue et sa puissance et son entrée principale se trouvait au sud, le temple étant alors tourné vers l'orientation du monde selon les anciens égyptiens. Une porte monumentale ouvrait sur la cité populeuse, riche de son passé de capitale politique du pays depuis des générations, et de sa proximité des grandes nécropoles royales de l'Ancien Empire.

Trois autres accès étaient positionnés aux trois autres points cardinaux et ouvraient sur les différents quartiers principaux de la ville. La zone des palais à l'est , les nécropoles à l'ouest et au nord sur la seconde grande enceinte de Memphis. L'identification de ce tracé et des principaux accès correspond à la description qu'en a faite l'historien grec Hérodote qui visita le site à l'époque de la seconde invasion perse soit peu de temps avant la prise du pouvoir par Alexandre le Grand puis les Ptolémées.

Il est envisageable que ce tracé ait alors repris un schéma plus ancien de l'urbanisme du site. En effet, à cause de la sainteté des lieux et du rôle prépondérant que jouait le dieu Ptah dans le couronnement et les jubilés royaux, cette enceinte a connu divers développements liés aux adjonctions et agrandissements réalisés par les différents pharaons qui voulaient laisser un témoignage de leur piété envers la vieille divinité memphite.

Thoutmôsis IV puis son fils Aménophis III entament un programme architectural de vaste ampleur à Memphis, y bâtissant des propylées et reconstruisant le sanctuaire du dieu. Les traces de ces édifices indiquent que l'essentiel de ces agrandissement se situèrent à l'ouest de l'Hout-ka-Ptah, du côté du district d'Ânkh-Taouy, reconnu pour ses champs cultivés qui s'étalaient jusqu'au pied du désert de Saqqarah.

Lors de la IIIe Période Intermédiaire, c'est encore une fois la partie occidentale du téménos qui reçoit les attentions des pharaons des XXIe dynastie et XXIIe dynastie. Ils commandèrent à leur grand prêtre de Ptah de nouveaux monuments et agrandirent certainement le périmètre sacré. Sheshonq Ier fait ainsi bâtir pour le temple du dieu une avant cour, pourvue de colonnades et d'un pylône, qui est baptisée le Château de Millions d'Années de Sheshonq, l'aimé d'Amon.

Il semble par contre que le mur sud soit aligné sur celui de l'enceinte du palais et du temple édifiés à la XIXe dynastie par Mérenptah le fils de Ramsès II. Cela démontrerait tandis que la limite méridional du téménos était par conséquent déjà semblable à cette époque toujours plus ancienne de l'histoire du temple. D'autres hypothèses militent davantage pour le Nouvel Empire pour des enceintes scindées qui étaient reliées entre-elles par des voies processionnelles.

De telles voies ont pu être identifiées surtout au sud du site, où l'une d'elle lui est parallèle et rejoint un petit temple dédié au dieu principal de Memphis, à l'endroit où l'enceinte tardive marque son angle sud-ouest . Une autre partant de la grande porte méridionale du temple, pointait certainement vers l'enceinte d'un temple dédié à Hathor. Dans les années 1970, un petit temple-reposoir ou un sanctuaire d'une des formes de la déesse a été retrouvé le long de cette voie sacrée[1]. Il devait former une des étapes sur le chemin emprunté par les barques divines lors de certaines grandes processions.

L'Hout-ka-Ptah occupait alors le centre de ce complexe de temples qui habitaient littéralement la cité antique.

La porte nord de l'Hout-ka-Ptah

Statue d'Amenemhat III usurpée par Mérenptah trouvée dans la partie nord de l'Hout-ka-Ptah

C'est toujours Hérodote qui nous donne le témoignage le plus éloquent de l'aspect des entrées du temple de Ptah. Selon cette évocation, au nord de l'enceinte se trouvait un grand propylée construit par un roi qu'il appelle Moéris et que la majorité des égyptologues s'accordent à identifier avec Amenemhat III de la XIIe dynastie[2].

Cette partie de l'aire sacrée de Ptah correspondrait par conséquent au développement le plus ancien du sanctuaire et de fait c'est à proximité qu'ont été découvertes des statues royales dont certaines dédiées à des pharaons de l'Ancien Empire des IVe et Ve dynasties. On citera pour exemple des statues de Khéphren, de Mykérinos, de Niouserrê et de Menkaouhor. De petit format elles sont exposées au musée du Caire et ont longtemps constitué les seuls portraits des pharaons de cette période jusqu'aux découvertes récentes faites en Abousir ainsi qu'à Saqqarah[3].

D'autres remontent au Moyen Empire ce qui, hormis le fait que cela correspondrait au texte de l'historien antique, indiquerait certainement l'emplacement d'un sanctuaire dédié au culte des ancêtres du roi. On peut en effet rapprocher la découverte de ces reliques de celles retrouvées dans les temples de Karnak à Thèbes[Note 2], ceux d'Abydos[Note 3], ou encore de Sérabit el-Khadem dans le Sinaï où exactement les souverains de la XIIe dynastie firent édifier une chapelle dédiée au culte de leurs prédécesseurs sur le trône d'Horus, ornée de textes dédicatoires et de statues royales.

C'est certainement dans ce secteur qu'il conviendrait de placer les grandes stèles portant les annales historiques des dynasties dont plusieurs fragments ont été retrouvés hors contexte mais que les égyptologues identifient comme provenant de Memphis. On citera surtout la fameuse Pierre de Palerme qui enregistre les annales officielles depuis les premières dynasties jusqu'au règne de Néferirkarê Kakaï de la Ve dynastie, dont les morceaux sont actuellement dispersés entre le musée de Palerme, le musée du Caire et celui de Petrie à Londres. Un autre fragment analogue a été découvert réutilisé comme soubassement d'un des grands colosses de Ramsès II, et enregistre cette fois les annales du règne d'Amenemhat II. La pierre est toujours sur le site dans les ruines du pylône occidental du temple de Ptah qui comprend de nombreux remplois provenant de différents sites de la région et du temple même.

Dans la partie nord-est de l'enceinte les sondages de Joseph Hekekyan au milieu du XIXe siècle ont permis de mettre au jour des talatates, signe d'un remploi du Nouvel Empire pour l'édification d'une nouvelle partie du temple à l'époque ramesside. Ces petites pierres en calcaire, de format régulier, sont caractéristiques d'un édifice construit sous le règne d'Akhénaton. Elles attestent ainsi les sources qui plaçaient à Memphis un temple dédié au culte du dieu Aton que les chercheurs s'accordent à placer à l'est de l'Hout-ka-Ptah, non loin du quartier palatial de la cité.

Au terme de cette aventure religieuse, sous la pression du clergé respectant les traditions du pays, les successeurs du pharaon réformateur, s'appliquèrent à démanteler toujours les temples qu'il avait fait construire dans les principales cités du pays, offrant ainsi des matériaux de remplois faciles à utiliser pour de nouveaux édifices tous consacrés aux anciennes divinités. Cette partie du temple de l'Hout-ka-Ptah devait par conséquent dater des derniers règnes de la XVIIIe dynastie ou plus certainement des débuts de la suivante, dont les premiers pharaons, Ramsès Ier, Séthi Ier et en particulier son fils le grand Ramsès sont les principaux destructeurs de l'œuvre d'Akhénaton, et les grands restaurateurs de Memphis et de ses cultes.

Il se trouve une stèle en Abou Simbel que Ramsès II érigea en l'honneur du dieu Ptah et qui évoque les grands travaux que le roi entrepris dans l'Hout-ka-Ptah. Cette stèle datée de l'an 35 du roi, commémore le rapprochement de l'Égypte et du Hatti symbolisé par le traité de paix et le mariage entre pharaon et la fille du roi hittite Hattushili, miracle que Ramsès attribue au dieu memphite[4].

C'est pour l'en remercier qu'il commande un grand programme architectural dans la cité du dieu[5]. Après avoir évoqué ces faits qui couronnent la diplomatie égyptienne, Ramsès déclare :

«Ton sanctuaire dans la ville de Memphis a été agrandi. Il a été orné par des ouvrages d'éternité et par des travaux d'exécution idéale dans la pierre, ornés d'or et de joyaux. J'ai ordonné qu'une cour soit ouverte pour toi au nord, avec au devant un splendide pylône. Ses portes atteignent le ciel. Le peuple fait ses offrandes et ses prières à cet lieu. J'ai construit pour toi un splendide sanctuaire au sein de l'enceinte. L'image de chaque dieu est exaltée dans ce lieu saint inaccessible.»

Au nord-ouest de l'enceinte, William Matthew Flinders Petrie identifia une porte. Selon l'archéologue cette porte était déportée à cet lieu à cause de la présence du lac de Ptah, fameux bassin évoqué par les sources anciennes sur lequel se déroulait des processions nautiques, et qu'il situe à l'emplacement d'une dépression qui immédiatement au nord de l'enceinte de l'Hout-ka-Ptah sépare le temple de Ptah de la grande enceinte nord qui abrite le temple de Neith.

Cependant, de grands débris de colosses en granite ont été retrouvés plus au centre de l'enceinte, démontrant qu'à cet lieu se trouvait certainement un grand portail. Ils ont été en premier lieu repérés puis mesurés par les savants de l'expédition d'Égypte à la fin du XVIIIe siècle avant d'être embarqués pour l'Europe. Ils sont aujourd'hui visibles au British Museum de Londres et témoignent de la présence d'une statue royale monumentale en position debout. Les mesures prises permettent de restituer une œuvre monolithique d'une vingtaine de mètres de hauteur ce qui est énorme et laisse imaginer la grandeur du portail nord du grand temple, même s'il est certain que la tête de ce géant dépassait beaucoup l'élévation du monument qu'elle ornait. Elle devait être visible de loin à l'instar d'un obélisque positionné au devant d'un pylône.

Le sphinx de grande dimension au nom de Ramsès II, aujourd'hui conservé au musée de l'université de Pennsylvanie, a été mis au jour par Petrie[6] lui-même et atteste la présence d'un dromos dans le même secteur. C'est à proximité qu'a été découverte la dyade représentant Ramsès II figuré debout au côté de Ptah-Taténen[Note 4]. Les fouilles du mur nord ont ainsi révélé à cet lieu un espace de près de trente-cinq mètres de large sur onze de profondeur qui cadre bien avec les dimensions d'un grand portail. Des jambages d'une porte monumentale ainsi qu'un linteau au cartouche d'Amenemhat III[7] confirmèrent à l'archéologue qu'il venait de dégager le portail qu'avait vu Hérodote. En explorant l'intérieur de l'enceinte à cet lieu, Petrie mit au jour une colonnade constituée de quatre rangées de cinq colonnes dont seules subsistent les bases de plus de quatre mètres d'épaisseur. Cette colonnade devait par conséquent former un kiosque d'accueil dans la cour.

L'état de cette partie de l'édifice ne permet pas de donner une description plus poussée des lieux, la grande majorité des pierres en calcaire ayant déjà été prélevée. Elles n'ont laissé que d'infimes traces tandis que seules restent les pierres en granite ou en quartzite inutilisables pour les carriers qui exploitèrent le site. Cette découverte démontre néanmoins que le temple dans son extension nord possédait au moins une grande porte pourvue de sphinx, de statues royales et de dignitaires positionnées au devant d'elle ou dans une cour, peut-être protégée par un kiosque à colonnade.

Le portail de l'est et le temple oriental de Ptah

Réplique du colosse en granite de Ramsès II du Caire

Selon Hérodote, le portique oriental serait du à un autre roi appelé Asychis dont l'identification reste incertaine[8].

Ce grand portail précédé de colosses ouvrait sur la zone des palais royaux localisée à l'est de la grande enceinte. Parmi les effigies royales qui se dressaient devant cette porte monumentale on compte un colosse en granite de Ramsès II mesurant plus de douze mètres de la tête du roi coiffée du pschent, orné des deux plumes de Taténen, aux pieds qui ont été fixés sur une nouvelle base surélevant toujours davantage le colosse.

Retrouvé en 1854 par Joseph Hekekyan, cette statue colossale monolithique a été usurpée par Ramsès IV à la XXe dynastie. Brisée en trois morceaux, elle est restée longtemps dans la palmeraie de Mit Rahineh, constituant longtemps avec l'autre colosse couché de Ramsès II et le grand sphinx d'albâtre les seuls vestiges visibles de l'antique temple de Ptah[9].

La totalité a pu être reconstitué et la statue a été officiellement transférée au Caire en 1950 afin d'orner le centre de la place face à la gare principale du Caire lui donnant ainsi le nom de Midan Ramsès. Exposé à la pollution de la mégalopole pendant un demi siècle, le Conseil suprême des Antiquités égyptiennes a décidé de transférer la statue à Gizeh pour la restaurer et d'accueillir les visiteurs du futur Grand musée égyptien qui ouvrira ses portes en 2012 non loin des célèbres pyramides.

Ce portail oriental du temple devait donner sur une grande cour ou un parvis pourvu aussi de statues royales et de dignitaires dont plusieurs débris ont pu être retrouvés. C'est aussi à cet lieu qu'a été retrouvée la grande stèle d'Apriès, pharaon de la XXVIe dynastie, actuellement exposée dans le musée en plein air du site. Cette stèle portait un décret du roi en faveur de l'Hout-ka-Ptah et de ses domaines, réglant les taxes et revenus du sanctuaire.

Petrie effectua une série de sondages et de fouilles selon un axe partant de l'ouest vers l'est pour reconnaître les vestiges du temple de Ptah. Le site quoique totalement bouleversé par les carriers du Moyen Âge a livré néanmoins des vestiges qui permettent de reconstituer un schéma chronologique confirmant l'ancienneté du temple. Au niveaux les plus profonds de ces sondages, déjà baignés par les eaux de la nappe phréatique, les fouilleurs ont découvert quelques objets de l'Ancien Empire et du Moyen Empire, comme des ustensiles en cuivre, des poteries et autres menus indices de ces hautes époques de l'occupation du site. Ils déterminèrent aussi le niveau des fondations du temple de la XVIIIe dynastie mettant au jour des éléments au nom d'Aménophis III pouvant appartenir au sanctuaire du dieu Ptah[10].

Un peu au nord de l'emplacement du grand colosse de granite, se trouvait les vestiges d'un grand pylône. Les éléments découverts comme des morceaux de la corniche à gorge qui couronnait l'édifice, sont au nom de Ramsès VI. De grande dimension, le monument que cette corniche ornait était imposant. Les deux blocs d'angle portant les cartouches du roi scindés par des séries de palmes stylisées sont en granite rouge d'Assouan. Cela explique leur conservation mais en particulier indique le luxe des matériaux employés pour cet édifice devant lequel se dressait jadis le colosse de Ramsès II.

Stèle d'Apriès - Musée en plein air de Mit Rahineh

À proximité deux tambours de colonnes en granite aussi ont été exhumés, vestiges probables d'une colonnade. Ils portent la titulature de Ramsès II

Tout autour des fragments statuaires de diverses époques ont été retrouvés, trait caractéristique des temples égyptiens qui dans leur partie d'accueil, hormis les statues et stèles royales, étaient littéralement envahis par les offrandes des dignitaires du royaume et du peuple de Memphis.

Ces ensembles statuaires, le plus fréquemment constitués de statuettes, étaient souvent rassemblés et enterrés rituellement par les prêtres ce qui, quand on découvre une telle cachette, offre aux égyptologues un puits d'information appréciable pour le site. C'est à partir de telles découvertes fortuites au XIXe siècle que les habitants de Mit Rahineh ont pu apporter en antiquités les touristes et collectionneurs qui commencèrent à sillonner l'Égypte.

La découverte de Petrie ne provient pas de l'une de ces grandes cachettes. Ce sont bien des ex-voto mais découverts à l'emplacement même où ils avaient été dressés, non loin de la porte orientale du téménos de Ptah[11]. Plus à l'est toujours, l'archéologue mit au jour un parvis dont les dépôts de fondation étaient datés du règne de Ptolémée IV.

Non loin légèrement plus au sud mais hors de l'enceinte principale, Mérenptah a fait édifier son propre temple consacré à Ptah ainsi qu'un vaste palais cérémoniel. Cet ensemble temple+palais précédé d'un nouveau grand portail le tout sur un axe nord-sud a été fouillé au XXe siècle. Un plan assez précis surtout de la partie palatiale en a été relevé, ce qui est rare pour cette région. Le temple de Ptah de Mérenptah lui n'a été dégagé que sur sa partie d'accueil. Il ouvrait par une grande porte orientée vers le sud qui donnait sur une cour à ciel ouvert précédant la zone des sanctuaires qui reste toujours à explorer dans la partie septentrionale de l'édifice.

La plupart des éléments de cet ensemble exceptionnel se trouvent actuellement au musée de l'université de Pennsylvanie ainsi qu'au musée du Caire. À cette occasion le roi fait certainement rebâtir le mur d'enceinte des principaux sanctuaires déjà existant, mur dont un bassin à libation d'un certain Amenemhat scribe du port de Memphis pourrait nous donner un témoignage. Trouvé dans le sanctuaire du petit temple de Ptah au sud de son Mur de Ramsès II il représente un mur crénelé, constitué de bastions et de redans ornés de grandes oreilles, nous révélant un aspect particulièrement singulier de l'enceinte du temple de Memphis [12].

Le grand colosse en granite de Ramsès II avant son premier transfert au Caire

Selon cette hypothèse soutenue par l'égyptologue Rudolf Anthes, l'enceinte et par conséquent l'aire du temple du dieu Ptah aurait alors été énormément agrandie et aurait ainsi occupé une grande partie de la cité, englobant ou se rattachant ainsi les petites fondations de son père et grand-père[13].

D'autres égyptologues penchent eux pour des enceintes scindées mais orientées et reliées entre-elles selon un point central constitué par le grand temple de Ptah et son enceinte qui resta de tout temps un objet de culte populaire.

Le survey de Memphis réalisé à partir des années 1980 par l'Egypt Exploration Society, a confirmé par des relevés précis que le portail oriental se trouve dans l'axe de la partie occidentale du temple de Ptah constituée par le grand pylône et la salle hypostyle de Ramsès II[Note 5], démontrant que les deux parties étaient par conséquent liées et appartenaient au même édifice.

Ainsi grâce à ces découvertes ont peut restituer à l'est du temple de Ptah un vaste portail d'accueil édifié sous les ramessides et continuellement embelli ensuite. Il précédait le temple de la XVIIIe dynastie et était constitué d'un d'un grand pylône égyptien, construit soit entièrement en granite soit pourvu d'éléments de cette pierre dure importée des carrières du sud du pays. Précédé de plusieurs statues royales dont le grand colosse en granite de Ramsès II, son parvis était orné d'une grande variété de statues de différentes dimensions mais aussi de stèles. Cette porte donnait dans une cour à colonnade dont une partie était aussi en granite. Au-delà s'élevait le temple de la XVIIIe dynastie qui abritait le sanctuaire du dieu.

La porte sud et l'axe méridional du temple

Grand sphinx de Memphis

La partie méridionale du temple selon les descriptions et les vestiges retrouvés sur place, était l'une des plus riches en monuments et comptait les embellissements d'un roi qu'Hérodote appelle Sésostris, dont les exploits et les monuments qui lui sont délivrés par l'auteur permettent d'identifier à Ramsès II et enfin les agrandissements réalisés par Psammétique Ier qui aurait bâti les propylées sud[14].

De fait, la plupart des éléments lapidaires qui forment la collection du petit musée en plein air de Memphis proviennent de ce secteur.

Le grand sphinx de Memphis

Le grand sphinx monolithe de Memphis a été découvert au XIXe siècle siècle légèrement a nord-est de l'emplacement du grand portail du sud au sein de l'enceinte. Il fait partie des plus grands exemples de ce genre statuaire toujours présent sur son site d'origine. Datant de la XVIIIe dynastie par son style, on hésite toujours à le dater exactement car il nous est parvenu anépigraphe.

Si lors de sa découverte, à l'instar du grand colosse de Ramsès II, le sphinx était alors renversé et enfoui sous des mètres d'alluvions, ce qui le protégea partiellement des assauts du temps, son socle qui devait porter les inscriptions dédicatoires, plus exposé aux intempéries s'est érodé, effaçant tout indice utile pour en assurer la datation précise. Tout au plus en comparant les styles et les conventions de représentation en usage aux différentes époques, peut-on dire qu'il aurait été sculpté aux alentours du règne d'Amenhotep II ou Thoutmôsis IV.

L'emplacement de sa découverte et sa taille colossale suggère qu'un monument important existait dans la partie sud-est de l'Hout-ka-Ptah.

Le grand colosse de Ramsès II

Détail de la tête du colosse de Ramsès II exposé au musée de Memphis

Le colosse couché de Ramsès II reste le monument principal de cette partie du temple qui nous soit parvenu et par sa qualité et sa taille il évoque à lui seul les proportions des monuments qu'il devait orner ou précéder.

Fait d'un bloc de calcaire silicieux, il mesure près d'onze mètres sans compter le bas des jambes manquantes mais aussi son socle. Au contraire de nombre de statues sculptées pour d'autres souverains et qui ont été réinscrites au nom du glorieux souverain de la XIXe dynastie, le colosse de Memphis est un exemple éloquent de la maîtrise de la statuaire des ateliers royaux du règne de Ramsès. Les proportions du corps apparaissent comme harmonieuses, le visage encadré du némès surmonté du pschent, présente des traits fins et dessinés, caractéristiques des meilleurs exemplaires de portraits connus pour le règne de Ramsès II[Note 6].

Cette représentation colossale de pharaon devait certainement dominer le grand portail sud du temple dont l'aspect échappe toujours aux fouilles archéologiques menées dans le secteur, ses fondations ayant été perdues. Seule la taille du colosse permet d'envisager une porte ou un pylône égyptien qui plus est d'une dizaine de mètres de hauteur, précédé d'un parvis sur lequel se trouvait le colosse de Ramsès.

Le grand colosse en albâtre de Ramsès II peu de temps après sa découverte au sud de l'enceinte de l'Hout-Ka-Ptah

De l'aménagement du temple au-delà de cet accès monumental, il ne reste rien de tangible actuellement, le secteur étant envahi depuis longtemps par les maisons modernes de la ville de Mit-Rahineh qui occupe toujours à l'heure actuelle le centre de l'enceinte et interdit toute fouille pour l'instant.

Selon la description d'Hérodote une grande cour suivait cette entrée monumentale. Bâtie par Psammétique Ier, elle était bordée par des portiques dont les piliers étaient ornés de colosses certainement osiriaques symbolisant la royauté du dieu dont la taille atteignait près de sept mètres de hauteur ce qui devait porter l'élévation des portiques à près d'une dizaine de mètres de hauteur. Ces portiques distribuaient chacun une partie précise du temple.

Dans la partie orientale devait par conséquent se trouver un important monument puisque c'est dans cette zone que fut découvert le grand sphinx.

Dans la partie occidentale non seulement se trouvaient les chapelles royales de Séthi Ier et des souverains de la XXVe dynastie, mais également un édifice non moindre dans la mesure où il s'agit de la maison d'embaumement des taureaux sacrés Apis.

Au-delà de cette comparaison entre sources historiques et découvertes archéologiques, il est impossible d'être plus précis concernant l'aspect méridional de l'Hout-ka-Ptah.

La ouâbet d'Apis

Article détaillé : Temple_d'Apis_ (Memphis) .
Statue anthropomorphe du dieu Apis

Les tables d'embaumement du taureau sacré Apis ont été par conséquent retrouvées au sud-ouest au sein de l'enceinte dans un édifice qui dans son dernier état remonte au règne de Nectanébo II. Ce monument dédié aux rites de momification du dieu taureau est édifié non loin du grand temple de Ptah. Il a été fouillé à la fin du XXe siècle établissant que l'édifice existait déjà à la XXIe dynastie et qu'il fut plusieurs fois remanié ensuite surtout sous la XXVIe dynastie[15].

Ce fait semble confirmer l'écrit d'Hérodote qui nous rapporte que cette partie du temple fut aménagée sous Psammétique Ier qui

«fit faire pour Héphaïstos (Ptah), à Memphis, le portique orienté du côté du vent du sud et il fit bâtir pour Apis en face du portique, la cour dans laquelle on le nourrit une fois qu'il s'est révélé ; elle est entourée d'une colonnade et toute ornée de figures ; les colonnes y sont remplacées par des colosses hauts de douze coudées.»

— Hérodote, Livre II, §153

L'un des cultes les plus populaires de Memphis était consacré au dieu Apis, hypostase vivante de Ptah incarné dans un taureau sacré. Selon la mythologie il apparaissait régulièrement en Égypte dans un jeune taureau noir portant sur son pelage des signes différentifs[Note 7]. Quand les prêtres le trouvaient, il était alors introduit officiellement dans le temple de Ptah lors d'une cérémonie digne du couronnement d'un roi. Un temple-enclos lui était réservé ainsi qu'à cette occasion sa mère devenait elle aussi une hypostase divine, assimilée à une des formes de la déesse Isis, le suivant dans sa nouvelle vie faite de rites et d'offrandes quotidiens, de cérémonies religieuses et participant aux grandes fêtes de la cité et de la région en jouant un rôle essentiel dans le lien qui unissait Pharaon aux dieux.

À sa mort, un deuil national était décrété et Apis était alors momifié selon des pratiques spéciales à la nature de sa divinité[Note 8] afin d'être inhumé en grandes pompes avec l'ensemble des honneurs dus à un dieu dans la nécropole de Saqqarah.

On le conduisait en premier lieu dans la ouâbet, c'est-à-dire la place pure[Note 9], pour y être préparé avec la même opulence d'une momification réservée au roi. Le lin le plus fin était utilisé pour son emmaillotement et des amulettes prophylactiques et autres bijoux précieux y étaient introduits. On recouvrait sa tête d'un masque doré et les imposants vases canopes contenant ses viscères momifiés mais aussi des centaines de statuettes funéraires ou oushebti bucéphales accompagnaient la dépouille.

Une fois le temps indispensable de préparation du corps divin révolu, un grand cortège quittait la salle d'embaumement, se dirigeait vers le grand temple de Ptah, traversait la salle hypostyle et apparaissait alors par la grande porte du pylône occidental devant la foule des pèlerins venus lui rendre un dernier hommage. Le cortège se dirigeait vers les nécropoles pour déposer le corps du dieu momifié dans un tombeau particulièrement aménagé pour l'accueillir.

Le fait que le monument dédié aux rites de momification du dieu Apis se trouve dans la partie occidentale de l'Hout-ka-Ptah, n'est pas le fruit du hasard, l'occident représentant de tout temps pour les anciens égyptiens le monde des morts.

Nous savons par les auteurs antiques que le temple de l'Apis vivant était localisé à proximité. Selon Strabon, c'est dans cette cour qu'était lâché le dieu taureau pour que les pèlerins et les dévots puissent le voir et lui faire des offrandes[16]. Selon cette même source, des combats de taureaux étaient pratiqués en son honneur dans le dromos qui menait au temple. Pour Strabon le temple d'Apis est voisin de celui de Ptah, ou encore «attenant au temple de Vulcain» comme le rapporte Diodore de Sicile[17]. Quoiqu'aucune trace n'en a été retrouvée aujourd'hui, il est tentant de l'imaginer en face de la ouâbet, scindé par la grande cour dont Hérodote nous a donné une description.

Le grand pylône de l'ouest et la salle hypostyle du temple de Ptah

Restitution du grand pylône de Ramsès II

Toujours selon Hérodote qui reste la principale source antique concernant Memphis, la partie occidentale du téménos remonterait quant à elle à un roi qu'il appelle Rhampsinite. On peut identifier ce pharaon à un Ramsès du Nouvel Empire au vu des éléments de la biographie de ce roi donnée par les prêtres au visiteur grec[18].

D'autres auteurs antiques, à l'instar de Strabon, purent visiter cette partie du temple à demi profane nous laissant des descriptions enthousiastes pour ses proportions et la richesse des matériaux employés.

Le temple formait à cet lieu un nouvel axe pointant vers l'ouest , en direction du monde occidental des anciens égyptiens, c'est-à-dire du monde des morts. C'est d'ailleurs au-delà de ce mur occidental et de son portail, qu'ont été retrouvées, encore plus à l'ouest , une nécropole du Moyen Empire, ainsi qu'une autre datant de la XXIIe dynastie. C'est aussi dans cette zone aujourd'hui sous la ville moderne que se situeraient les autres temples consacrés par différents pharaons du Nouvel Empire. Cette partie de la ville appelée Ânkh-Taouy selon les sources comportait une chapelle ou un oratoire à la déesse Bastet ce qui semble concorder avec la présence de monuments des souverains de la dynastie libyenne issue de Bubastis.

Les ruines du pylône et de la salle hypostyle du temple de Ptah ont été repérées et relevées sur une carte pour la première fois lors de l'expédition de Karl Richard Lepsius qui visita rapidement le site en 1842, sans pousser plus loin les recherches faute de temps. Peu de temps après, Auguste Mariette à la tête du tout jeune Service des antiquités Égyptiennes procéda alors à un premier dégagement de la totalité, puis ses successeurs entre 1887-1888 et 1892, poursuivent les travaux permettant d'en relever les dimensions et un premier plan.

Enfin, Sir William Matthew Flinders Petrie entame à partir de 1907 une grande campagne de fouilles et a révélé les principaux vestiges du grand temple de Ptah aujourd'hui toujours visibles. Il s'agit là des vestiges les mieux connus de l'Hout-ka-Ptah.

Le pylône de Ramsès II

Situé au milieu du mur occidental de l'enceinte principale de la ville, le grand pylône du temple mesure soixante quatorze mètres soixante de largeur pour légèrement plus d'onze mètres d'épaisseur. En comparaison les dimensions du pylône du temple d'Horus d'Edfou, avec ses soixante dix-neuf mètres de largeur pour trente six mètres de hauteur, laissent facilement imaginer les proportions colossales choisies par Ramsès II pour orner le sanctuaire du dieu Ptah.

Restes d'un des colosses de Ramsès II positionné devant le grand pylône occidental du temple de Ptah

Le témoignage d'Hérodote nous indique que ce monument était précédé de deux colosses d'une hauteur d'une douzaine de mètres[19]. De fait, les vestiges fracassés de telles statues en granite ont été retrouvés sur place et dont certaines parties gisent toujours dans un sol marécageux qui a envahi la majeure partie de l'espace occupé par la salle hypostyle auquel il donnait accès.

L'originalité de ce pylône découvert à Memphis, hormis ses dimensions, réside dans le fait qu'il était ouvert en façade par trois grandes portes[Note 10] :

La totalité porte les titulatures de Ramsès II mais également de Sethnakht fondateur de la XXe dynastie. Le passage qui traversait le massif du pylône quant à lui porte les titulatures successives de Mérenptah qui lui succéda et Ramsès III.

Soubassement de la porte axiale du pylône du temple de Ptah

Dans cet aspect ce monumental portail d'accueil peut être ici aussi rapproché du grand pylône d'Edfou qui présente aussi trois portes en façade. Cependant pour ce dernier les deux portes latérales sont clairement des portes secondaires, bien plus petites que la porte principale axiale, et elles ouvrent sur un couloir périphérique qui encercle le temple sur tout son pourtour. Elles sont d'ailleurs rejetées de part et d'autre des deux môles du pylône et ne présentent pas d'aménagement spécifiques, tandis qu'à Memphis nous avons à faire à trois portes certes de dimensions différentes mais soigneusement aménagées et décorées.

Pour s'en donner une idée on peut davantage comparer cet édifice avec le premier pylône du temple d'Isis de Philæ qui présente en façade deux portes principales dénotant deux fonctions différentes liées aux parties du temple qu'elles desservaient. Les trois portes monumentales du pylône du temple de Ptah devaient par conséquent elles aussi donner accès à différentes parties spécifiques du temple.

En l'état actuel de notre connaissance de l'édifice la porte axiale donnait accès à une salle hypostyle dont l'aménagement présente aussi une grande originalité.

Des débris de différentes stèles ont été retrouvées devant le pylône qu'un vaste espace précédait. Au vu des vestiges retrouvés dans ces environs il pourrait s'agir d'une cour d'assez grande dimension dans laquelle au moins un grand colosse se trouvait. Elle devait comporter une colonnade ou un kiosque constitué de colonnes palmiformes en granite, que le roi avait fait prélever d'un sanctuaire de l'Ancien Empire[Note 11]. L'une de ces colonnes monolithes est exposée au musée de l'université de Pennsylvanie, et est ornée de légendes hiéroglyphiques et de représentations de Ramsès II faisant des offrandes à Ptah qui est au sud de son Mur.

Du grand colosse qui ornait cette cour ou ce parvis du grand temple, seuls subsistent les bases d'un socle imposant en basalte noir sur fondation en calcaire, positionné au nord ouest de l'axe principal de cette avant-cour. Ici encore les légendes hiéroglyphiques donnent la titulature de Ramsès II[20].

Juste à l'ouest de ces fondations une portion d'un mur de brique a été mis au jour mais aussi les vestiges d'un monument dont les dépôts de fondation sont au nom de Thoutmôsis IV. Il pourrait s'agir des traces du pylône ou de la grande porte que ce pharaon avait fait édifier pour l'Hout-ka-Ptah et dont quelques stèles nous ont conservé le souvenir. Selon ces représentations, les reliefs qui ornaient cet édifice représentent le roi devant le dieu Ptah figuré dans son naos. Le roi coiffé de la couronne de Taténen apparaît dans l'attitude du massacre rituel des ennemis de l'Égypte[21]. Ce monument devait marquer à l'époque l'entrée de l'enceinte du téménos de Ptah[22].

La salle hypostyle

Vue restituée de la salle hypostyle du temple de Ptah à l'époque de Ramsès II.

C'est avec le premier relevé précis du site réalisé lors de l'expédition prussienne de 1842, dirigée par Karl Richard Lepsius que les premières ruines de l'hypostyle sont identifiées. Cependant le plan de la totalité ne pouvait être rendu tant il s'agissait alors d'un amas de blocs de granite renversés pèle mêle dans une dépression interrompant le tracé de l'enceinte de brique crue du grand temple.

Près de quarante années plus tard sous la direction cette fois de Georges Daressy, suite à une première campagne d'exploration d'Auguste Mariette, les fouilleurs dégagent la totalité et en donna un premier plan mettant au jour le grand pylône qui apparut par conséquent pourvu de trois portes le traversant de part en part et non d'une seule.

À Memphis, les deux accès latéraux donnent sur deux espaces identiques à des corridors qui sont assez vastes et suffisamment larges pour être pourvus de colonnades. Ils mènent directement à la façade du temple au sol surélevé. Le temple devait par conséquent être accessible par trois portes que des rampes desservaient.

En identifiant les murs latéraux du temple les archéologues pensèrent reconnaître qu'ils délimitaient une grande cour bordée de portiques. Dans l'axe de cette dernière trônaient douze bases de colonnes qui plus est grandes dimensions que celles qui entouraient la place, qui semblaient alignées en forme de «T», dessinant apparemment l'emplacement d'un imposant kiosque d'accueil précédant la façade du temple. Cette dernière était surélevée et pourvue aussi d'un portique à dix colonnes cette fois en quartzite de Moqattam[23].

La plupart de fragments de stèles, de statues, certaines quelquefois entières, a été mis au jour lors de ces fouilles. De cet ensemble qui ornait le temple on citera surtout les deux grandes statues figurant le dieu Ptah et qui sont actuellement exposées au Musée du Caire.

Une décennie plus tard William Matthew Flinders Petrie mena des travaux archéologiques de grande ampleur. Poursuivant le dégagement de la totalité il en restitua le plan de manière plus précise, atteignant les niveaux de fondation de l'édifice et découvrant qu'il s'agissait en réalité d'une imposante salle hypostyle qui existait à l'endroit où avait été identifiée jadis une cour à péristyles.

Cette salle présente un plan inhabituel comparé aux grandes salles hypostyles de Karnak ou du Ramesséum car si elle est de plan basilical comme elles, celle du temple de Ptah possède une quadruple rangée de quatre colonnes centrales. Ce sont au final seize colonnes, probablement campaniformes, qui devaient soutenir à une vingtaine de mètre de hauteur le toit et permettre à la lumière de pénétrer dans la salle par des claustra aménagés dans l'espace libéré grâce au décalage de niveau constitué avec les colonnes des bas côtés.

Vue des ruines de la salle hypostyle du grand temple de Ptah

Ceux-ci constitués de 34 colonnes en granite entourent cette allée centrale sur trois côtés au lieu des deux côtés latéraux comme dans les exemples thébains. Seules les bases de colonnes et les premières assises des murs subsistent et permettent de lire le plan d'ensemble et ainsi d'imaginer une restitution convaincante.

Les couloirs latéraux accessibles directement par le grand pylône comportent aussi des colonnades. Ils desservent la salle hypostyle par deux portes aménagées contre le pylône. Les murs de ces parties latérales comportent sur leur soubassement de granit noir les titulatures de Ramsès II.

On peut par conséquent en déduire que la salle et son pylône ont été fondé dans la seconde partie du règne de Ramsès II et que s'il eut le temps de l'achever comme l'affirme les inscriptions à la gloire du grand pharaon sa décoration fut poursuivie par son fils puis peut-être achevée par le troisième Ramsès, lointain successeur qui chercha en tout à ressusciter la gloire de son ancêtre.

Dernière particularité, la salle ne s'achève pas sur un second pylône ou sur un mur séparant ce grand pronaos de la zone des sanctuaires mais ouvrait sur une seconde salle à colonne, ou en tout cas une colonnade, à laquelle on accédait par un escalier car le sol de cette seconde partie du temple qui est surélevé. Quoiqu'à partir de cet lieu le temple remonte à la XVIIIe dynastie, les colonnes portent la titulature du grand Ramsès ainsi celle de Séthi II son petit fils.

Au sein de la salle hypostyle de nombreuses statues ont été déposées en ex-voto par les pèlerins et prêtres du dieu, mais aussi des groupes statuaires aux noms de Ramsès II dont certains fragments sont toujours en place sur le site. C'est par conséquent un programme monumental qui a été commandé pour le grand temple de Ptah venant compléter ou probablement agrandir le vieux temple de Ptah. Ce programme atteste bien la volonté des pharaons ramessides d'honorer le dieu de Memphis.

Aujourd'hui, à demi immergées dans un sol devenu marécageux suite à la remontée des eaux souterraines, seules les fondations et bases de colonnes subsistent et laissent imaginer cette grandiose introduction au sanctuaire.

Le sanctuaire de Ptah

Le dieu Ptah

Du saint des saints du temple de Ptah il ne reste rien de tangible actuellement. Ses vestiges ou fondations sont localisés sous la palmeraie et la cité de Mit Rahineh non loin d'un canal moderne qui traverse de part en part la grande enceinte de l'Hout-ka-Ptah.

Nous pouvons cependant nous donner une idée de sa splendeur grâce aux descriptions données par les voyageurs arabes qui visitèrent les ruines de Memphis et de son grand temple. À cette époque le site présentait toujours de nombreux vestiges remarquables et c'est ainsi que plusieurs d'entre-eux, parcourant ce champ de blocs renversés, décrivent une chapelle monolithe toujours intacte faite d'une pierre aux reflets verts.

Cette Chambre-Verte, comme se plurent à la baptiser ces chroniqueurs du Moyen Âge, avait certainement été taillée dans un bloc de basalte vert et produisait une grande impression tant par la qualité de sa pierre et des reliefs qu'elle portait, que par ses proportions. D'une hauteur de près de cinq mètres, pour une longueur de quatre et de trois en façade, ses parois étaient d'une égale épaisseur d'un mètre, et la totalité reposait sur d'imposants blocs de fondation en granite rouge.

Voici comment l'historien arabe Ahmad al-Maqrîzî décrit le monument qui se voyait toujours un siècle plus tard :

«On voyait à Memphis (... ) une maison de cette pierre dure de granit, sur laquelle le fer ne mord point ; elle était d'une seule pièce. On voyait dessus des figures sculptées et de l'écriture ; sur la face de la porte étaient des figures de serpents qui présentaient leur poitrail[24]

Nul doute que cette description correspond à celle du naos du grand temple de l'Hout-Ka-Ptah, qu'Abdul al-Latif médecin et non moins célèbre géographe arabe du XIIIe siècle de notre ère, décrit comme «placée dans un magnifique temple construit de grandes et énormes pierres assemblées avec la plus grande justesse et l'art le plus parfait»[25].

Au sein de ce naos monolithe devait se trouver une autre chapelle qui plus est petite dimension abritant la statue du dieu, objet du culte du temple.

Une évocation de cette chapelle sacrée nous a certainement été transmise par une petite amulette en or trouvée sur la momie du général Oundjebaoundjed, ministre de Psousennès Ier, inhumé dans la nécropole royale de Tanis aux côtés de son maître et souverain. Ce petit bijou représente un naos en miniature contenant une statuette du dieu Ptah en lapis-lazuli. Les parois du naos sont en effet couverts de reliefs miniatures figurant des divinités alors que le linteau de la porte est orné d'un disque solaire ailé. De chaque côté de la porte on peut voir deux colonnes en forme de piliers djed supportant deux oiseaux coiffés de disques solaires[26]. On peut y reconnaître les deux oiseaux , symbolisant les âmes du dieu , ou encore sa progéniture les dieux Shou et Tefnout qui ainsi figurés étaient associés au culte du dieu Ptah. De telles représentations se retrouvent sur les grands piliers des tombes de dignitaires des XVIIIe et XIXe dynasties mises au jour à Saqqarah[27], nous livrant ainsi un témoignage précieux sur les symboles qui entouraient la divinité au plus profond de son sanctuaire memphite.

Statuette représentant Ptah-Sokar-Osiris au devant duquel est figuré le tombeau d'Osiris

Le pilier djed est un des symboles les plus sacrés de la mythologie égyptienne. Associé au dieu Osiris, il sera rapidement un des symboles du dieu Ptah, reliant toujours légèrement plus ces deux divinités qui par syncrétisme avec le dieu Sokaris, formaient à Memphis une seule et même divinité spécifiquement honorée dans les grandes nécropoles qui s'étalent à l'horizon occidental de la cité. Le dieu Ptah est fréquemment représenté tenant un sceptre composite dont l'un des éléments est exactement le pilier sacré en question. Selon la tradition ce pilier était conservé dans le grand temple du dieu à Memphis et Pharaon devait régulièrement s'y rendre et y pratiquer un rite connu sous le nom d'érection du djed, rite assurant la restauration de la stabilité de l'univers en même temps qu'il symbolisait la résurrection du dieu.

Lors des fouilles que Petrie effectua au début du XXe siècle, les sondages qu'il pratiqua sur un axe ouest-est à partir de la salle hypostyle du temple pour découvrir les fondations du temple révélèrent des vestiges du sanctuaire principal du temple. Des blocs de parois sculptés dans un quartzite jaune mettant en scène la déesse Sekhmet à laquelle le roi fait offrande, appartiennent à une chapelle ou une salle du sanctuaire édifiée sous Aménophis III. Elle reposait sur un soubassement de granite rouge de la même époque.

Non loin les fouilleurs découvrirent aussi des fragments d'une autre chapelle au nom cette fois d'Amasis fait aussi de quartzite et de granite. Les parois sculptées présentent des reliefs dont un portrait du roi qui actuellement est exposé au musée d'Edinburgh en Écosse[28].

Ce grand sanctuaire devait s'articuler avec les quatre développements du temple auxquels les quatre grands portails donnaient accès. Certains auteurs font un rapprochement direct de ce plan avec celui du temple d'Amon-Rê de Karnak qui il est vrai présente des ressemblances avec celui de Ptah de Memphis[29].

On notera cependant l'absence au grand temple de Ptah de vestiges d'obélisques monumentaux, symboles solaires par excellence, qui s'ils avaient existé ainsi qu'à cause de leur matériau y auraient été retrouvés même brisés en morceaux[Note 12]. Pour l'Hout-ka-Ptah de grands colosses ornaient et dominaient les quatre portes principales du temple en lieu et place de ces pointes de granite. Ils indiquaient les quatre axes principaux aboutissant au sanctuaire du temple, point central du culte de Ptah.

Le triple accès du pylône occidental est un autre indice du plan du sanctuaire qui devait présenter alors un naos central et principal abritant la statue du dieu Ptah, alors que des sanctuaires secondaires devaient soit abriter celles de la famille divine que le dieu formait avec Sekhmet et Néfertoum, soit des divinités avec lesquelles le dieu Ptah s'assimilait.

Statue de Ramsès II et du dieu Ptah-Taténen trouvée dans l'Hout-ka-Ptah

Les textes antiques nous informent en effet que le culte de Sokaris et de sa barque sacrée Hénou se trouvait dans l'Hout-ka-Ptah[Note 13]. Le sanctuaire de Sokaris à Memphis était connu abriter l'un des tombeaux d'Osiris, celui qui conservait la tête du dieu. Ce sanctuaire était le centre de grandes cérémonies religieuses qui se déroulaient au mois de Khoïak quand la passion et la résurrection du dieu était jouée à travers tout le pays dans ses principaux lieux de cultes. La barque sacrée Hénou, dont on trouve souvent des représentations dans les temples ou sur des éléments votifs consacrés au dieu dans les tombes, contenait une divinité appelée Sânkh-Ptah, c'est-à-dire celui qui vit de Ptah, divinité assimilant les dieux Ptah, Sokaris et Osiris formant une seule entité divine qui était spécifiquement honorée à Saqqarah la nécropole principale de Memphis.

Elle était par conséquent conservée dans cette partie du temple qui se nommait la Shetyt de Sokar, dont les éléments principaux ont été reproduits dans les temples tardifs de Denderah et d'Edfou[30]. Cet ensemble de salles reliées entre-elles était toujours positionné à l'ouest du sanctuaire principal du temple. On notera à Karnak l'existence d'un autre exemple bien connu de chapelles dédiées au culte de Sokaris cette fois localisées au sud-ouest de l'axe principal de l'Akhmenou, ou la salle des fêtes de Thoutmôsis III. Les inscriptions hiéroglyphiques qui couvrent ces différents sanctuaires dédiés à Sokaris font clairement référence au sanctuaire de Memphis comme le lieu où ont été rassemblés les différents membres du dieu Osiris pour procéder à sa momification avec l'aide d'Anubis, d'Isis et de Nephtys.

Nul doute qu'à Memphis, dans l'Hout-ka-Ptah, ce sanctuaire dédié à Sokaris existait sur un plan plus développé et selon des orientations identiques. On pourrait par conséquent restituer immédiatement au sud-ouest du sanctuaire de Ptah une Shetyt de Sokar, lieu où une partie des mystères d'Osiris se déroulait.

On notera que lors des fouilles du Service des antiquités de l'Égypte à la fin du XIXe siècle, des vestiges d'une porte en grès ont été découverts à quelques dizaines de mètres au sud-est de la salle hypostyle ramesside, à l'endroit où primitivement s'élevait le temple. Datant de la XXVIe dynastie, l'un des montants comportaient alors toujours une scène représentant un pharaon en adoration devant la grande barque Hénou[31]. Il s'agit peut-être là d'une des portes qui donnaient accès aux salles du sanctuaire de Sokaris.

L'autre divinité principale à laquelle Ptah s'identifiait était le dieu Taténen.

Ancienne divinité de la région memphite, cette divinité finit par représenter l'aspect dynamique du dieu Ptah ainsi qu'à ce titre était étroitement lié au mythe de la création de l'univers, symbolisant la terre qui se soulève, la butte essentielle sur laquelle le dieu vint à l'existence pour la première fois. Cet aspect solaire du dieu Ptah est représenté par la couronne du dieu Taténen qui comportait le disque solaire encadré de deux hautes plumes. C'est aussi la couronne que porte le grand colosse en granite de Ramsès II qui se dressait devant le portail de l'est du temple.

Ainsi il est probable que le développement oriental du grand temple de Ptah était surtout consacré à ce dieu sous sa forme de Taténen, avec un sanctuaire orienté vers le soleil levant.

Notes et références

Notes

  1. Le ka est une des parties vitales de tout être divin ou humain selon la mythologie antique du pays
  2. Voir la Chambre des ancêtres actuellement conservée au musée du Louvre et provenant du grand temple d'Amon-Rê de Karnak et les découvertes de Georges Legrain en 1905 dans la cour de la cachette où des statues de rois de l'Ancien Empire ont été retrouvées
  3. Temples de Séthi Ier et de Ramsès II
  4. Ce groupe statuaire en granite gris est aujourd'hui exposé à la Ny Carlsberg Glyptotek de Copenhague
  5. Voir infra
  6. On citera comme exemple de comparaison la statue du roi représenté assis coiffé du khepresh, découverte à Karnak et aujourd'hui conservée au Musée égyptologique de Turin
  7. Selon les sources et les stèles retrouvées au Sérapéum de Saqqarah, le dieu apparaissait l'ensemble des 14 à 17 ans en moyenne, avec quelques différences selon les époques. Certains Apis on vécu bien plus longtemps, quelquefois même jusqu'à 26 années, comme celui né en l'an 11 de Sheshonq III et mort en l'an 37 du même roi ; cf. Stèle de Pasenhor
  8. Le dieu taureau représentait alors l'une des formes d'Osiris
  9. Il s'agit du monument comportant les grandes tables d'embaumement cité plus haut
  10. Quand on compare ce pylône avec les autres exemples mieux connus de Louxor ou de Karnak, le pylône memphite frappe par son triple accès en façade. Les grands pylônes connus présentent généralement une seule grande porte axiale donnant sur une cour ou une salle du temple.
  11. En effet, en proportion, style et nature ces colonnes sont particulièrement identiques à celles retrouvées dans les temples funéraires des souverains de la Ve dynastie en Abousir ou à Saqqarah
  12. Le granite. Cette pierre dure a été toujours abandonnée sur place par les carriers du Moyen Âge. Pour s'en rendre compte on citera l'exemple de Tanis qui est jonché des débris de tels monolithes
  13. G10
    Cette barque sacrée adoptait la forme spécifique d'une nef avec une proue ornée d'une tête d'antilope, plus élevée que la poupe

Références

  1. Cf. A. el-Sayed Mahmud, A new temple for Hathor at Memphis, 1978, ouvrage qui publie les premières fouilles du site
  2. Hérodote, Livre II, §101
  3. Pour une description de ces statues consulter G. Maspero, Guide du visiteur au Musée du Caire, 1902, p. 21 et 22, cat. 37 à 41
  4. Cf. C. Desroches Noblecourt, Ramsès II - La véritable histoire, aux éd. Pygmalion, 1996, ch. XIV, La bénédiction de Ptah, p. 345-347
  5. Cf. H. K. Brugsch, Egypt under the pharaohs. A history derived entirely from the monuments, 1881, ch. XIV, p. 88-90
  6. Cf. W. M. F. Petrie, Tarkhan I and Memphis V, 1913, Ch. VIII, The north gateway p. 32 et pl. LXVIII
  7. Cf. W. M. F. Petrie, op. cit. , pl. LXVII
  8. Hérodote, Livre II, §136 ; ce nom est identifié à celui de Chepseskaf successeur de Mykérinos si on suit l'ordre chronologique donné par Hérodote, ou à Sheshonq Ier si on respecte l'idée qu'il est un prédécesseur du pharaon qui vécut l'invasion des rois nubiens comme l'affirme aussi l'historien grec (voir notes 175 & 177 de l'édition d'A. Barguet de l'Enquête livres I à IV)  ; E. de Rougé suit la première identification d'Asychis à Chepseskaf (Œuvres diverses, p. 71)  ; Petrie identifie ce roi avec Ouserkaf (Memphis I, p. 2)  ; H. Brugsch quant à lui identifie Asychis au pharaon de la Ve dynastie, Sahourê (cf. Recueil de monuments égyptiens, p. 7)
  9. Cf. D. G. Jeffreys, The survey of Memphis in Journal of Egyptian Archæology, 1985, p. 36 et plans fig. 7 et 8
  10. Cf. l'ouvrage Memphis I de W. M. F. Petrie qui fait état des premières découvertes réalisées sur le site et le suivant qui traite des fouilles effectuées à partir de la partie occidentale du grand temple
  11. Cf. W. M. F. Petrie, Maydum and Memphis III, 1910, ch. XII, The temple of Ptah, p. 38-40, pl. XXX et XXXI
  12. Cf. R. Anthes, Memphis (Mit Rahineh) in 1956
  13. Cf. Ibidem
  14. Hérodote, Livre II, §121
  15. Cf. M. Jones, The temple of Apis in Memphis, in Journal of Egyptian Archæology, vol. 76, 1990
  16. Cf. Strabon, Géographie, L. XVII, § 31 et note 317 p. 134-135
  17. Cf. Diodore de Sicile, Bibliothèque Historique, L. II, § LXXXV
  18. Hérodote, Livre II, §110 ; il peut s'agir de Ramsès II ou de Ramsès III
  19. Hérodote, Livre II, §121
  20. Cf. l'article de G. Daressy Le temple de Mit-Rahineh in Annales du Service des antiquités de l'Égypte - Tome III, 1902, p. 24 et voir l'emplacement donné sur la fig. 1 page précédente. Si cette base s'avère être celle d'un colosse alors il devait avoir des dimensions proches que celui de Ramsès II a fait dresser dans la cour de son temple funéraire, le Ramesséum
  21. W. M. F. Petrie, Memphis I, § Memphis, tablets of Tahutmes IV ; pl. VIII
  22. À moins qu'il ne s'agisse d'un autre temple qui faisait face au grand temple du dieu ; cf. G. Daressy, op. cit. , p. 25
  23. Cf. G. Daressy, op. cit. , p. 23 et fig. 1
  24. Cf. J. F. Champollion, L'Égypte sous les Pharaons, 1814, Memphis - Memfi, p. 352-353
  25. Cf. Ibidem, Memphis - Memfi, p. 351-352
  26. Cf. J. Yoyotte in Tanis, l'or des pharaons, 1987, cat. 85, p. 248
  27. Cf. J. Berlandini in Memphis et ses nécropoles au Nouvel Empire, 1988, Contribution à l'étude du pilier-djed memphite, p. 23-33 et pl. 1 A & pl. 2 A
  28. Cf. W. M. F. Petrie, Maydum and Memphis III, 1910, p. 39 et pl. XXIX
  29. Grand pylône occidental, salle hypostyle, portail oriental donnant sur un contre temple, pylône méridional précédé de colosses, porte septentrional donnant accès à une série de chapelles et sanctuaires secondaires dans l'enceinte ; voir surtout la restitution de l'Hout-ka-Ptah donnée par J. -Cl. Golvin in L'Égypte restituée, p. 18-19
  30. Pour une description de la Shetyt de Sokar à Edfou se reporter à l'ouvrage de Nathalie Baum, Le temple d'Edfou. À la découverte du Grand Siège de Rê-Horakhty, ch. 2 p. 89
  31. Cf. G. Daressy, op. cit. , p. 31

Bibliographie

Voir aussi

Liens externes


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