Jean-François Champollion
Jean-François Champollion dit Champollion le Jeune, est un égyptologue français. Déchiffreur des hiéroglyphes, il est reconnu comme le père de l'égyptologie.
Catégories :
Personnalité française du XIXe siècle - Archéologue français - Égyptologue français - Épigraphiste - Hiéroglyphe - Collège de France - Académie des inscriptions et belles-lettres - Enfant prodige - Personnalité du Lot - Personnalité de l'Isère - Naissance en 1790 - Naissance à Figeac - Décès en 1832
Jean-François Champollion | |
Jean-François Champollion
Portrait par Léon Cogniet (1831) . |
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Surnom (s) | Champollion le Jeune |
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Naissance | 23 décembre 1790 Figeac |
Décès | 4 mars 1832 (à 41 ans) Paris |
Nationalité | France |
Profession (s) | archéologue, égyptologue, Professeur |
Famille | Jacques-Joseph Champollion (frère ainé). |
Jean-François Champollion dit Champollion le Jeune (né le 23 décembre 1790 à Figeac, dans le Lot et mort le 4 mars 1832 à Paris, inhumé dans la division 18 au cimetière du Père-Lachaise), est un égyptologue français. Déchiffreur des hiéroglyphes, il est reconnu comme le père de l'égyptologie.
Il disait de lui-même : «Je suis tout à l'Égypte, elle est tout pour moi».
Biographie
Jean-François, dit le Jeune[1], appartenait à une famille venant de Valbonnais en Dauphiné[2]. Son père, Jacques, était marchand ambulant de livres avant de se fixer à Figeac, d'ouvrir une librairie et d'épouser en 1773 Jeanne-Françoise Gualieu, fille analphabète[3] d'un notable local. Cadet de la famille, Jean-François avait trois sœurs et un frère, son aîné de douze ans, Jacques-Joseph.
Éducation
Il entre à la veille de son huitième anniversaire à l'école primaire de garçons de Figeac puis il est pris en main par un prêtre, dom Calmels, qui avait été précepteur de son frère. S'il possède à dix ans de bonnes bases en latin[4], son orthographe apparaît plutôt faible[5]. En mars 1801, il quitte Figeac pour aller vivre à Grenoble chez son frère qui se chargera désormais de son éducation.
De novembre 1802 à 1804, Jean-François va être l'élève de l'abbé Dussert[6] et révèle son don pour les langues en s'initiant à l'hébreu et en acquérant des rudiments d'arabe. En mars 1804, il est admis au Lycée impérial de Grenoble (actuel Lycée Stendhal) qu'il fréquentera jusqu'en août 1807.
C'est à cet époque qu'il se passionne pour l'étude des hiéroglyphes égyptiens et grâce à son frère Champollion-Figeac, il réussit à se procurer une copie des inscriptions de la pierre de Rosette, lesquelles avaient pour caractéristique d'être rédigées en deux langues et trois écritures : en hiéroglyphes, en démotique et en grec. Comprenant que le déchiffrement de cette langue oubliée depuis des siècles passe par l'étude des langues voisines, il demande instamment dès octobre 1806 de pouvoir commencer ses études à Paris[7]. Le 13 septembre 1807, après soixante-dix heures de voyage en diligence, il arrive enfin dans la capitale pour étudier, entre autres, le copte et l'amharique. À cette époque, il rédigé à son frère :
«Je me livre entièrement au copte. Je veux savoir l'égyptien comme mon français parce que sur cette langue sera basé mon grand travail sur les papyrus égyptiens... Je parle copte tout seul. C'est le vrai moyen de me mettre mon égyptien dans la tête[8].»
Une vie consacrée à comprendre les hiéroglyphes
Le déchiffrement des hiéroglyphes est un travail de longue haleine : débuté avant 1807, il découvre en 1808 le principe de ligatures (regroupement) des signes. Il postule alors, sur des ressemblances avec l'un des dialectes coptes, l'absence de voyelles dans l'écriture égyptienne. En 1810, il émet l'idée que les signes peuvent être idéogrammes (exprimant une idée) ou phonogrammes (exprimant un son). En 1812, il établit une chronologie des écritures, les cursives (hiératique et démotique) étant une version simplifiée et postérieure aux hiéroglyphes.
En 1816, il est exilé à Figeac, à cause de ses opinions bonapartistes et doit interrompre ses recherches. Il y développe avec son frère un dispositif d'enseignement primaire basé sur le monitorat. Il revient à Grenoble en 1817 et se marie avec Rosine Blanc en 1818.
Devenu professeur-adjoint d'histoire à l'université de Grenoble, il poursuit l'étude des hiéroglyphes. En 1819, il est persuadé, après l'observation des papyri du livre des morts que le hiératique est une simplification des hiéroglyphes. À partir de 1821, il déchiffre les premiers cartouches royaux dont celui de Ptolémée V sur la pierre de Rosette, puis celui de Cléopâtre sur la base d'un obélisque et sur un papyrus bilingue. Le 27 septembre 1822, il rédigé la lettre à M. Dacier relative à l'alphabet des hiéroglyphes phonétiques dans laquelle il fait part de sa découverte d'un dispositif de déchiffrement des hiéroglyphes :
«C'est un dispositif complexe, une écriture tout à la fois figurative, symbolique et phonétique, dans un même texte, une même phrase, je dirais presque dans un même mot[9].»
Il faudra toujours deux ans à Champollion pour publier son Précis du dispositif hiéroglyphique des anciens Égyptiens et ouvrir les portes de l'égyptologie scientifique. Ses découvertes suscitent cependant controverses et critiques de la part de ses contemporains, surtout de son ancien maître Silvestre de Sacy, pour qui les Hieroglyphica d'Horapollon étaient la bible en la matière.
Il est appelé en 1826, conservateur chargé des collections égyptiennes au musée du Louvre. Il convainc le roi Charles X d'acheter la collection d'Henry Salt, consul britannique en Égypte, puis fait d'autres acquisitions majeures dont la plus célèbre est celle de l'obélisque de Louxor qui est couché en août 1834 sur le quai au début du Cours-la-Reine et dressé à Paris, place de la Concorde le 25 octobre 1836.
De 1828 à 1830, il réalise enfin son rêve : il part pour une mission scientifique en Égypte et y recueille de nombreuses données et objets. De retour à Paris, il est élu à l' après la chute de Charles X et obtient la chaire d'Antiquité égyptienne au Collège de France. Il y donne sa leçon inaugurale en 1831. Cependant, épuisé par ses travaux, il meurt à Paris le 4 mars 1832 à l'âge de 41 ans et est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
Son nom a été donné, entre autres, à des lycées, de Grenoble, de Dijon, de Figeac, de Lattes, ainsi qu'à l'université d'Albi.
Carrière
- Lycée à Grenoble en Isère
- Étude des langues orientales à Paris
- Professeur-adjoint d'histoire à l'université de Grenoble
- Conservateur du musée égyptien du Louvre
- Chaire d'Antiquité égyptienne au Collège de France
Musées Champollion
- Un musée consacré à Jean-François Champollion a été créé dans la maison natale du père de l'égyptologie à Figeac dans le Lot. Il est inauguré le 19 décembre 1986 en présence du président de la République française François Mitterrand et de Jean Leclant, secrétaire perpétuel de l'. Après deux ans de travaux et d'extension, le musée a rouvert en 2007. Outre la vie et l'œuvre du découvreur, le musée retrace l'histoire de l'écriture. L'artiste Pierre di Sciullo crée un moucharabieh typographique polyglotte, une installation typographique sur l'une des façades qui est entièrement percée de pictogrammes, d'idéogrammes originaires du monde entier.
- Maison Champollion à Vif dans l'Isère, ancienne propriété du frère de l'égyptologue.
Publications
- Bajazet, 1814.
pièce oriantalisante en vers contenue dans Léon de la Brière, Champollion inconnu, lettres inédites
- Annales des Lagides, ou chronologie des rois grecs d'Égypte successeurs d'Alexandre le Grand, Le Normant, Paris, 1819 ;
- Lettre à M. Dacier relative à l'alphabet des hiéroglyphes phonétiques, 1822 ;
- Panthéon égyptien, collection des personnages mythologiques de l'ancienne Égypte, selon les monuments, 1823.
texte explicatif des illustrations de Léon-Jean-Joseph Dubois ;
- Précis du dispositif hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824 ;
- Lettres à M. le Duc de Blacas d'Aulps, 1826 ;
- Notice descriptive des monuments égyptiens du musée Charles X, 1827 ;
- Précis du dispositif hiéroglyphique des anciens Égyptiens ou Recherches sur les éléments premiers de cette écriture sacrée, sur leurs diverses combinaisons, et sur les rapports de ce dispositif avec les autres méthodes graphiques égyptiennes, 1828 ;
- Lettres rédigées d'Égypte et de Nubie, 1828-1829 ;
- Grammaire égyptienne, 1836 (posthume) ;
- Dictionnaire égyptien en écriture hiéroglyphique, 1841 (posthume) .
Bibliographie
- Hermine Hartleben, Jean-François Champollion, Sa vie et son œuvre, 1790-1832 ;
- Max Dorra, La Syncope de Champollion, coll. «Connaissance de l'inconscient», 2003 ;
- Joël Polomski et Gilles Faltrept, Champollion, héritier du peuple Kagoth , Association des Collectionneurs de Figeac, 1990 (ISBN 2950265219) ;
- Jean Lacouture, Champollion, Une vie de lumières, Grasset, 1988 (ISBN 2-246-41211-0) ;
- Christian Jacq, Champollion l'Égyptien, Éditions du Rocher, Monaco, 1987 (ISBN 2-268-00521-6) ;
- Alain Faure, Champollion, le savant déchiffré, Fayard, 2004 (ISBN 2-213-618275) .
- Léon de la Brière, Champollion inconnu, lettres inédites, Plon, 1897.
Notes
- ↑ Il ajouta ce qualificatif à sa signature pour se distinguer de son frère.
- ↑ Sa famille paternelle est venant du Dauphiné, son père Jacques est né en 1744 dans le hameau de La Roche, commune de Valbonnais.
- ↑ L'acte de mariage fut signé par onze témoins mais pas par la mariée qui ne signa pas non plus son testament en 1807. Voir Philippe Calmon, Bulletin de la Société des études du Lot, 1982
- ↑ Lettre de don Calmels à Jacques-Joseph Champollion du 29 décembre 1800.
- ↑ Lettre de Jean-François Champollion à son frère, 2 janvier 1801, et réponse de Jacques-Joseph le 29 février 1801.
- ↑ C'est un pédagogue connu sur Grenoble dont l'enseignement devait représenter un investissement financier non négligeable pour le modeste commis qu'est alors Jacques-Joseph Champollion.
- ↑ Hermine Hartleben, Jean-François Champollion, p. 70
- ↑ Champollion, en 1807, à l'âge de dix-sept ans.
- ↑ Champollion, 1824.
Voir aussi
Liens externes
- Article sur Champollion de Typographie & civilisation
- Jean-François Champollion Une émission sur Canal Académie
- Portrait du génial déchiffreur des hiéroglyphes sur Canal Académie
- Musée Champollion à Figeac
- Champollion et le voyage en Egypte Plus de 600 images issues surtout du fonds Champollion de la Bibliothèque municipale de Grenoble
- Grammaire égyptienne de Champollion en ligne (édition 1836)
- Site sur le Champollion, nom d'un paquebot des Messageries Maritimes
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