Hatchepsout
Hatchepsout est reine-pharaon, le cinquième souverain à avoir régné de la XVIIIe dynastie de l'Égypte antique.
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Dynasties |
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Hatchepsout[1] est reine-pharaon, le cinquième souverain à avoir régné de la XVIIIe dynastie de l'Égypte antique.
Généalogie
Hatchepsout | |||
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Naissance | date inconnue | Décès | date inconnue |
Père | Thoutmôsis Ier | Grands-parents paternels | |
Séniséneb | |||
Mère | Ahmès | Grands-parents maternels | |
Grand-père maternel inconnu | |||
Séniseneb ou Ahmès-Néfertary ? | |||
Fratrie | Thoutmôsis II Néféroubity Amenmès Ouadjmès |
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Mari | Thoutmôsis II | Enfant (s) | Néférourê Mérytrê-Hatchepsout ? |
2e mari | Sénènmout (amant) ? | Enfant (s) | Maïherpéra ? |
Hatchepsout est la fille de Thoutmôsis Ier et de la Grande épouse royale Ahmès. Son demi-frère, Thoutmôsis II, qu'elle avait épousé pour assurer la légitimité de ce dernier, monte sur le trône après le décès de son père ; mais, probablement d'une santé fragile, il disparaît jeune. Manéthon l'appelle Amessis[2] ou Amensis[3].
Inéni, qui fut maire de Thèbes, rapporte dans une inscription autobiographique de sa tombe[4] que
«Thoutmôsis (le second) partit pour le ciel et se mélangea aux dieux. Son fils (Thoutmôsis III, le fils de Thoutmôsis II et d'Iset, une des concubines de son père) monta à sa place sur le trône du Double Pays et régna sur le trône de celui qui l'avait génèré. »
Or, à son avènement, le nouveau roi
«était toujours un tout jeune enfant. C'est pourquoi sa sœur (sic) Hatchepsout (…) conduisait les affaires du pays. Les Deux Terres étaient soumises à sa volonté et la servaient. »
Titulature
Nom d'Horus | ||||||||||||||||
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Hiéroglyphe |
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Codage | [ F12 S29 X1 :D28 D28 :D28 ] | |||||||||||||||
Translittération | (Unicode) | Wsr. t kȝw | ||||||||||||||
Translittération | (ASCII) | Wsrt-kAw | ||||||||||||||
Ouseret-kaou | ||||||||||||||||
Traduction | «Celle dont les kas sont puissants» |
Nom de Nebty | ||||||||||
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Hiéroglyphe |
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Translittération | (Unicode) | Wȝḏ. t rnp. wt | ||||||||
Translittération | (ASCII) | wADt-rnpwt | ||||||||
Ouadjet renepout | ||||||||||
Traduction | «Celle dont les années reverdissent» |
Nom d'Horus d'or | |||||||||
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Hiéroglyphe |
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Translittération | (Unicode) | nṯr. t ḫˁw | |||||||
Translittération | (ASCII) | nTrt-xaw | |||||||
Netjeret-khaou | |||||||||
Traduction | «Celle dont les apparitions sont divines» |
Nom de Nesout-bity | ||||||||||||||||
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Hiéroglyphe |
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Codage | (N5 C10 D28) | |||||||||||||||
Translittération | (Unicode) | Mȝˁ. t-kȝ-Rˁ | ||||||||||||||
Translittération | (ASCII) | mAat-kA-ra | ||||||||||||||
Maât-ka-Rê | ||||||||||||||||
Traduction | «Maât est le ka de Rê» |
Nom de Sa-Rê | ||||||||||||||||
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Hiéroglyphe |
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Codage | (F4 :X1 A51 X1 :Z2) | |||||||||||||||
Translittération | (Unicode) | Ḥȝ. t-Špsw. t | ||||||||||||||
Translittération | (ASCII) | HAt-Spswt (Hnmt-imn) | ||||||||||||||
(fr) : Hatchepsout, (en) : Hatshepsut, (de) : Hatschepsut, (pl) : Hatszepsut | ||||||||||||||||
Traduction | «La première des nobles Dames» |
Nom grec | ||
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Amessis (d'après Manéthon, version de Flavius Josèphe) Amensis (d'après Manéthon, version de Sextus Julius Africanus) |
Règne
Hatchepsout | |
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Période | Nouvel Empire |
Dynastie | XVIIIe dynastie |
Fonction | Pharaonne |
Prédécesseur | Thoutmôsis II |
Prise du pouvoir | Mort naturelle du précédent |
Dates de règne | |
Successeur | Thoutmôsis III |
On situe son règne de -1479 / -1478 à -1458 / -1457[5].
Elle se fait élever un grandiose temple funéraire à côté de celui de Montouhotep II, à Deir el-Bahari dans une falaise de la montagne thébaine. Malgré les 120 sphinx qui montaient la garde devant l'entrée, son nom fut martelé après sa mort afin d'être effacé du monument, probablement à l'instigation de son neveu et beau-fils, Thoutmôsis III.
Sa célébrité actuelle doit plus à son audace de se faire représenter comme un homme qu'à son règne pendant l'âge d'or de la XVIIIe dynastie.
Ce temple (photos ci-dessous) a été restauré par une équipe polonaise.
C'est symboliquement le jour de l'an (I Akhet 1) de l'an VII du règne de Thoutmôsis III qu'Hatchepsout proclame -sur les parois du temple de Deir el-Bahari- que son «couronnement» eut lieu[6]. En réalité, il aurait réellement eu lieu entre le II Peret 1 et le IV Chemou 30, soit énormément plus tard dans l'année, selon les inscriptions de son seul obélisque toujours érigé à Karnak[7]. Elle proclame par conséquent parfaitement son couronnement au jour de l'an pour profiter de la portée symbolique de cette date.
Elle obtient par conséquent l'ensemble des pouvoirs en se faisant couronner pharaon grâce à l'appui du haut clergé d'Amon dirigé par le grand prêtre Hapouseneb. Par conséquent, l'héritier légitime se voit relégué au second plan.
Elle est désormais :
- Horus femelle (sic) (Ḥr. t) : Celle dont les kas sont puissants ;
- Deux Maîtresses : Celle dont les années reverdissent (ou se renouvellent) ;
- Horus d'or : Celle dont les apparitions sont divines ;
- Roi de Haute et de Basse-Égypte : Maâtkarê (Maât est le ka de Rê) ;
- Fils de Rê : Khenemet-Amon-Hatchepsout (Celle qui s'unit à Amon (ou : rejeton d'Amon), la première des nobles Dames).
Elle n'usurpe pas à proprement parler le trône, car Thoutmôsis III reste associé aux manifestations royales. Officiellement, la reine-pharaon n'est que corégente de Thoutmôsis III, mais c'est incontestablement elle qui détient la réalité du pouvoir. Pour se donner un surcroît de légitimité, elle propage le mythe de sa naissance divine[8]. Selon une longue inscription dans son temple funéraire à Deir el-Bahari, son Temple des Millions d'années, elle aurait été génèrée par le dieu Amon qui avait pris les traits de son père, Thoutmôsis Ier ; après ce «mariage sacré» ou théogamie, Khnoum la façonna sur son tour de potier et elle fut présentée à Amon qui lui promit «cette bienfaisante fonction royale dans ce pays tout entier». D'ailleurs, du vivant déjà de Thoutmôsis Ier, elle aurait été installée sur le «trône d'Horus des vivants», c'est-à-dire couronnée, en présence de la Cour, après que l'oracle d'Amon à Karnak l'eut désignée comme roi.
Après son couronnement, Hatchepsout remplace la robe fourreau et sa couronne de reine par le pagne court, le némès et la barbe postiche. Les nombreuses statues la représentant en homme attestent sa volonté d'être reconnue comme roi. En l'an VII, elle fait élever son temple funéraire à côté de celui de Montouhotep II, dans une falaise de la montagne thébaine, à Deir el-Bahari, temple que les Égyptiens nommaient "djéser djéserou", Le saint des saints. Outre son Temple des Millions d'années, elle fait construire sa tombe dans la vallée des rois près de celle de son père, et , à Karnak, le huitième pylône de même qu'une chapelle-reposoir pour la barque d'Amon, dite la chapelle rouge.
Cette femme énergique sut se maintenir au pouvoir pendant une vingtaine d'années, grâce à l'appui de dignitaires compétents et dévoués dont le sort était probablement lié au sien : Pouymrê, deuxième prophète d'Amon et grand architecte ; le chancelier Néhésy, qui prit la tête de l'expédition vers le pays de Pount ; Hapouseneb, son vizir et grand prêtre d'Amon ; Sénènmout (ou Senmout), son favori, qui était aussi le précepteur de la princesse Néférourê.
Sénènmout, fils de Ramose et de Hatnefer, était d'origine modeste, mais son ambition et ses talents lui permirent d'accéder aux faveurs de la reine. Il devint son premier conseiller, peut-être son amant, accumulant richesses et titres : Ami unique, Serviteur de Maât, régisseur des domaines royaux, intendant des «champs et des troupeaux d'Amon», «Directeur des Deux Greniers», il fut aussi «Directeur de l'ensemble des travaux du roi (i. e. de la reine)» et , comme tel, il supervisa la construction du Château des Millions d'années, dont il fut aussi l'architecte. En l'an XV, il dirigea l'expédition qui rapporta des carrières de granit d'Assouan la paire d'obélisques que la reine fit dresser à Karnak. Après le décès de Néférourê, il tomba apparemment en disgrâce, car son nom et ses images furent martelés du vivant même d'Hatchepsout.
Selon toute vraisemblance, le règne d'Hatchepsout fut pacifique, quoiqu'en l'an XII elle dût mater une rébellion nubienne au niveau de la seconde cataracte. Même si la majorité de ses constructions en Nubie furent détruites sous ses successeurs, il subsiste quelques traces de son passage à Kasr Ibrîm ainsi qu'à Bouhen. La politique étrangère de la reine se caractérisait en particulier par des expéditions commerciales. Ainsi, dans le Château des Millions d'années, les bas-reliefs illustrent une expédition envoyée au Pays de Pount, en l'an VIII/IX du règne : à leur retour, «les navires étaient chargés particulièrement lourdement des merveilles (... ) du pays divin (... ) - de l'or, de l'ivoire, du bois d'ébène, des peaux de panthère, une panthère vivante, une girafe, des parfums et des huiles de sycomore…», mais en particulier de l'encens, qui était abondamment utilisée dans les cérémonies du culte. Du Liban, ses caravanes rapportaient le bois de cèdre indispensable à la construction des bateaux ; une expédition vers le Sinaï permit d'exploiter les mines de cuivre et de turquoise.
En l'an XXI ou XXII du règne, deux ans après la mort ou la disgrâce de Sénènmout, Thoutmôsis III assuma seul le pouvoir et fit marteler les cartouches de la reine mystérieuse, leur substituant ceux de Thoutmôsis Ier et II ou encore les siens.
Sépulture
Hatchepsout | |
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Type | Tombeau |
Emplacement | Vallée des rois, tombe KV20 puis KV60 |
Date de découverte | KV 20 : 1799, lors de la campagne d'Égypte KV 60 : 1903 |
Découvreur | KV 20 : inconnu KV 60 : Howard Carter |
Fouilles |
En 1903, l'égyptologue Howard Carter – à qui on doit la découverte de la tombe de Toutânkhamon en 1922 - avait mis au jour les momies de deux femmes dans la tombe KV60 de la vallée des rois à Louxor. L'une des momies se tenait dans un sarcophage tandis qu'une autre était posée simplement sur le sol de la tombe. La première momie fut identifiée comme celle de Satrê, la nourrice d'Hatchepsout. L'identité de la seconde femme demeurait jusqu'désormais inconnue. Tandis que la momie de la nourrice avait été transférée au musée égyptien du Caire l'autre avait été laissée sur le sol au sein de la tombe. La spécialiste américaine des nécropoles thébaines Elisabeth Thomas (aujourd'hui décédée) avait été la première à soulever la possibilité que la momie anonyme puisse être celle de la reine elle même ce qui lui avait valu d'être vertement critiquée par d'autres spécialistes. L'argument principal de l'égyptologue était le fait que la momie avait le bras gauche replié sur la poitrine, ce qui, dans l'Égypte antique, était un geste propre aux momies royales.
Cette momie anonyme retrouvée dans le tombeau KV60 a été officiellement authentifiée par Zahi Hawass, directeur du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes, le 27 juin 2007, comme étant celle de la reine Hatchepsout[9]. Elle ne portait aucune parure, pas de coiffe, ni de bijoux, ni de sandales, ni de faux ongles en or aux pieds ou aux mains : aucun de ces trésors qui escortèrent dans l'au-delà le pharaon Toutânkhamon.
L'identification a pu être envisageable grâce à l'utilisation d'un scanner 3D qui a permis de découvrir un fragment de dent dans une boite à viscère (canope) portant le nom d'Hatchepsout et de trouver dans la denture de la momie anonyme, l'emplacement (le creux d'une dent brisée) d'une molaire manquante lui correspondant[10], [11]. Des tests ADN en cours (2007) devraient permettre de confirmer cette hypothèse. Grâce au CT-scan, une technique d'imagerie donnant la possibilité une recomposition du corps en trois dimensions, les archéologues ont précisé qu'il s'agissait d'une femme d'une cinquantaine d'années qui était obèse et souffrait de diabète et d'un cancer des os métastasé[12] dont le décès aurait été hâté des suites d'un abcès dentaire mal soigné.
La momie d'Hatchepsout a été transférée au musée égyptien du Caire.
Notes
- ↑ L'orthographe la plus courante est Hatchepsout mais on trouve quelquefois en français l'orthographe Hatshepsout issue de l'anglais Hatshepsut.
(fr) : Hatchepsout ; (en) : Hatshepsut ; (de) : Hatschepsut ; (pl) : Hatszepsut ; (sv) : Hatschepsut ; (cs) , (eo) , (et) :Hatšepsut
Personne n'utilise le s avant le h si la terminaison est sout, comme on le trouve quelquefois «mal rédigé» en français ; noter aussi que les Allemands écrivent sc avant le h, mais que la terminaison est sut. - ↑ version de Flavius Josèphe
- ↑ version de Sextus Julius Africanus
- ↑ Ch. Desroches Noblecourt, La femme... (voir bibliographie) , p. 130.
- ↑ Selon Málek, Aldred, Kitchen, Murnane, Grimal, Krauss, -1479/3 von Beckerath.
Autres estimations : -1503 à -1483 (Wente), -1502 à -1482 (Redford), -1490 à -1468 (Hornung), -1489 à -1469 (Parker), -1473 à -1458 (Arnold, Shaw), -1472 à -1457 (Dodson), -1467 à -1445 (Helck). - ↑ Ch. Desroches Noblecourt, La reine... , (voir bibliographie) , p. 122-124
- ↑ Donald B. Redford, History and chronology of the eighteenth dynasty of Egypt : seven studies, University of Toronto Press, Toronto, 1967, p. 55.
- ↑ cf. Pharaon : L'apparition d'un pharaon
- ↑ Zahi Hawass, «The Search for Hatshepsut and the Discovery of her Mummy», The Guardian, 27 juin 2007.
- ↑ «La momie d'Hatchepsout, célèbre reine de l'Égypte pharaonique, a été identifiée», Le Monde, 27 juin 2007.
- ↑ Hatshepsout, le mystère de la femme pharaon, diffusion sur France 5 le 30 décembre 2007.
- ↑ «Tooth May Have Solved Mummy Mystery», The New York Times, 27 juin 2007.
Bibliographie
- James Henry Breasted, Ancient Records of Egypt, vol. 2, New York, 1962 ;
- Peter A. Clayton, Chronicle of the Pharaohs, London, 1994 ;
- Christiane Desroches Noblecourt, La femme au temps des pharaons, Stock, Paris, 1986 ;
- Christiane Desroches Noblecourt, La Reine mystérieuse Hatchepsout, Pygmalion, Paris, 2002 (ISBN 2-7441-5818-6) ;
- Claire Lalouette, Thèbes ou l'apparition d'un empire ;
- G. Robins, Women in Ancient Egypt, London, 1993 ;
- Kurt Heinrich Sethe, Urkunden der 18. Dynastie, Heft 1, 1927;
- Pauline Gegde, Child of the morning, vol. 1&2, 1954, traduit de l'américain en français par Catherine Méliande sous le nom de " La Dame du Nil " paru en 1981 aux éditions "J'ai Lu".
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