Médecine dans l'Égypte antique

La médecine dans l'Égypte antique se réfère à la pratique courante de la médecine dans l'Égypte antique du XXXIIIe siècle avant notre ère jusqu'à l'invasion perse de -525.



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La médecine dans l'Égypte antique se réfère à la pratique courante de la médecine dans l'Égypte antique du XXXIIIe siècle avant notre ère jusqu'à l'invasion perse de -525.

Cette médecine particulièrement avancée pour l'époque, était le fait d'un dispositif de soins spécifique, avec des médecins particulièrement constitués ainsi qu'aux pratiques contrôlées, exerçant en clientèle ou dans des lieux réservés, établissant des conclusions diagnostiques, usant de moyens thérapeutiques multiples, et toujours en relation avec le divin. Le concept de maladie était différent de la définition moderne :

Il existe une hypothèse sur l'origine des connaissances de la médecine égyptienne de l'Antiquité, qui voudrait qu'elle soit une «copie» de la médecine mésopotamienne, ce à quoi il est fait réponse que le développement de la civilisation mésopotamienne est postérieur à celui de l'Égypte. Cette polémique est hors sujet et ne peut pas participer à l'objet de cet article encyclopédique.

Les médecins égyptiens pratiquaient une petite chirurgie, non invasive, la réduction des fractures, disposaient d'une riche pharmacopée et se servaient de formules magiques. Quoique les remèdes de l'Égypte antique soient fréquemment reconnus dans la culture moderne comme des incantations magiques et des ingrédients douteux, les recherches en égyptologie biomédicale montrent qu'ils étaient fréquemment efficaces et que soixante-sept pour cent des formules connues respectent les règles du codex pharmaceutique britannique de 1973, en dehors des règles de stérilisation[1]. Les textes médicaux précisent les étapes de l'examen clinique, du diagnostic, du pronostic et les traitements qui étaient fréquemment rationnels et appropriés.

Les connaissances sur la médecine en Égypte antique proviennent de papyri, de récits de savants grecs et romains, de bas reliefs, d'ostraca.

Sources historiques

Sources rédigées

Le papyrus Edwin Smith est un texte de médecine égyptienne antique (qui remonte peut-être à une date aussi lointaine que -2600) et qui traite du diagnostic et du traitement des blessures.
Le traitement du cancer dans le papyrus Ebers : en remède contre une tumeur, le dieu Xenus, recommande «tu t'abstiendras»

Jusqu'au XIXe siècle, les principales sources d'information sur la médecine égyptienne antique ont été les rédigés de l'Antiquité tardive. Homère en -800 remarquait dans l'Odyssée : «En Égypte, les hommes sont plus qualifiés en médecine que l'ensemble des autres hommes» et «les Égyptiens avaient dans le domaine de la médecine davantage de compétence qu'en tout autre art.». L'historien grec Hérodote s'est rendu en Égypte aux environs de -440 et en a rapporté des descriptions détaillées, de leurs pratiques médicales. Pline l'Ancien a aussi dit grand bien d'eux dans son œuvre historique. Hippocrate (le père de la médecine), Hérophile, Érasistrate et plus tard Galien ont étudié au temple d'Amenhotep et ont reconnu la contribution de l'Égypte antique à la médecine grecque.

En 1822, la découverte de la pierre de Rosette a finalement permis la traduction des inscriptions hiéroglyphiques et des papyrus de l'Égypte antique, dont de nombreux textes consacrés à des thèmes médicaux. L'intérêt pour l'égyptologie qui s'en est résulté au cours du XIXe siècle a conduit à la découverte de documents médicaux rédigés :

Les sources archéologiques

Les progrès de la technologie médicale moderne ont aussi contribué à la compréhension de la médecine égyptienne antique. Les paléopathologistes ont été en mesure d'utiliser les rayons X et plus tard le scanner pour visualiser les os et les organes des momies. La microscopie électronique, la spectrométrie de masse et diverses techniques médico-légales ont permis aux scientifiques d'avoir un aperçu unique de l'état de santé en Égypte il y a 4000 ans.

Le dispositif de soins

La vision du monde du XXe siècle incite à évoquer la médecine en Égypte antique en comparaison des services que nous connaissons. Il semble plus légitime, sans que cela soit péjoratif pour les anciens Égyptiens, de présenter ce que nous en connaissons comme un «dispositif de soins» dépendant de l'institution du temple.

Le dispositif de soins des anciens égyptiens est un service public :

  1. gratuit, c'est-à-dire accessible à tous, quelle que soit la situation de fortune ;
  2. disponible dans tout le pays ;
  3. disponible à tout moment.
Scène d'accouchement (temple de Kôm Ombo)

Il fait partie d'un service public plus général qui gère les canaux d'irrigation, l'éducation, la justice et les réserves de grains, tout cela pour la population de l'Égypte antique.

Les établissements médicaux, aussi nommées Maisons de vie, sont connus pour avoir été mis en place dans l'Égypte antique dès la Ire dynastie. À l'époque de la XIXe dynastie, leurs employés jouissent d'avantages qu'on peut assimiler à l'assurance maladie, la retraite et les congés de maladie[5].

Il est positionné sous l'autorité de l'institution du temple. Dans la maison de vie, l'institution du temple gère, entre autres, l'école des scribes, ouverte à tous, qui forme les futurs scribes, mais ne conserve que les meilleurs. La maison de vie assure la formation des futurs médecins et des futurs prêtres. Cette institution gère aussi les lieux de soins à l'intérieur du temple, et surtout un espace de soins, appelé «sanatorium» a posteriori :

Dans certains temples, des bâtiments portent le nom de «mammisi», quelque fois hâtivement traduit en «maternité». Cette dérive est abusive : le «mammisi» est l'endroit où s'effectue l'apparition divine et mythique du futur pharaon, issu de l'union de la grande épouse royale avec le dieu au cours de la théogamie. D'autre part, en Égypte antique l'accouchement s'effectue à domicile et appartient à la vie quotidienne.

La formation des médecins

Cette prothèse d'orteil en bois et en cuir a été utilisée par un amputé pour favoriser la marche

Le mot pour médecin en égyptien ancien est swnw. Il existe une longue histoire des swnw dans l'Égypte antique. Le premier médecin du monde dont on ait gardé trace de son existence est aussi attribué à l'Égypte antique : Hesyre, chef des dentistes et des médecins du roi Djéser au XXVIIe siècle av. J. -C. [6]. Peseshet (-2400) a peut été le premier médecin de sexe féminin : elle est peut-être la mère de Akhethotep, et sur une stèle qui lui est dédiée dans sa tombe, elle est désignée comme imy-r swnwt, ce qui a été traduit comme la «surveillante des femmes médecins» (swnwt étant le féminin de swnw).

Il y avait énormément de catégories et de spécialisation parmi les médecins. Les rois avaient leur propre swnw et même leurs propres spécialistes. Il existait des médecins inspecteurs, superviseurs et des médecins en chef. Les spécialistes connus des égyptiens étaient les ophtalmologistes, les gastro-entérologues, les proctologues, les dentistes, le médecin qui supervisait les bouchers et un inspecteur des liquides dont le rôle n'est pas précisé. L'ancien terme égyptien pour proctologue, neru phuyt, est traduit littéralement par «berger de l'anus».

La formation des médecins, en Égypte antique, se fait dans la structure dépendante du temple, nommée «maison de vie». Le recrutement à cette formation s'effectue après une période d'observation pour les jeunes élèves, et aussi, plus tard, pour les médecins grecs qui viendront compléter leurs connaissances en Égypte. Ce complément de formation pouvait durer dix ans. Les méthodes ne sont pas connues, mais reposent sur le couple maître-apprenti.

Les lieux et modes d'exercice

Les lieux d'exercices dépendent de la relation du soignant avec la religion :

Les modes d'exercices sont variés : il existe des médecins pour l'ensemble des parties du corps, pour l'esprit, pour les femmes, les hommes, les enfants, et même des médecins officiant de façon différente selon les saisons. La postérité a retenu le cas des «médecins de l'œil», qui opéraient de la cataracte, et celui des «médecins des femmes» qui faisaient réaliser des tests diagnostiques de grossesse avec pronostic du sexe de l'enfant à venir.

L'organisation de la médecine est réglementée depuis Imhotep, comme l'atteste une inscription sur un mur à Saqqarah, avec des règles éthiques bien définies réglementant la profession : lieu d'installation des centres de soins, surveillance de ces centres, contrôle de l'activité des sounous, estimation du service rendu, action disciplinaire.

Les conclusions diagnostiques

La démarche diagnostique est décrite dans le papyrus Ebers. Le déroulement en est le suivant :

  1. Poser des questions au patient, par étape, calmement ;
  2. Faire une enquête d'entourage ;
  3. Trouver l'origine directe et indirecte de la souffrance ;
  4. Chercher l'existence d'antécédents familiaux ;
  5. En cas de rechute vérifier si le traitement est convenablement pris ;
  6. Préparer un plan de soins, à court et moyen terme.

À ce niveau le diagnostic se confond avec la prescription : il s'agit plus d'un rapport détaillé comportant une suite de signes cliniques suivie d'une liste de médications. La première chose à faire est de calmer la souffrance, ensuite de stopper l'évolution et enfin trouver d'une solution définitive.

Les moyens thérapeutiques

Anciens instruments médicaux égyptiens représentés à l'époque ptolémaïque ; inscription du temple de Kôm Ombo.
Instrument médical (Kôm Ombo)

Les connaissances médicales dans l'Égypte antique bénéficiaient d'une excellente réputation, et les dirigeants des autres empires demandaient régulièrement au pharaon d'Égypte de leur envoyer son meilleur médecin pour soigner leurs proches[7]. Les Égyptiens avaient une certaine connaissance de l'anatomie humaine, même s'ils n'avaient jamais disséqué de corps humain. A titre d'exemple, au cours du procédé classique de la momification, ils savaient comment introduire un long crochet par une narine, pour briser les os minces de la boîte crânienne et extraire le cerveau. Les médecins égyptiens connaissaient aussi l'importance des pulsations, et savaient qu'il existait un lien entre le pouls et le cœur. L'auteur du papyrus Smith avait même une vague idée du dispositif cardiaque, mais il ignorait la circulation sanguine et il a été incapable, à moins qu'il ait jugé cela sans importance, de faire la distinction entre les vaisseaux sanguins, les tendons et les nerfs. Ils avaient élaboré une théorie se référant à des «canaux» qui, selon cette hypothèse, transportaient l'air, l'eau et le sang de l'organisme en faisant une ressemblance avec le Nil, s'il est bloqué, les cultures périclitent et ils ont appliqué cette théorie à l'organisme. Si une personne était malade, ils utilisaient des laxatifs pour débloquer les «canaux»[8].

Les moyens thérapeutiques utilisés par les anciens Égyptiens sont simples, multiples et variés, étonnants pour un public du XXIe siècle. Ils appartiennent à différentes catégories :

Hygiène et diététique

Un certain nombre de pratiques médicales étaient efficaces, comme bon nombre de méthodes chirurgicales mentionnées dans le papyrus Edwin Smith. La majorité du temps, les conseils des médecins pour rester en bonne santé étaient de se laver et de se raser le corps, y compris les aisselles et cela pouvait éviter des infections. Ils ont aussi conseillé à leurs patients de veiller à leur alimentation et d'éviter les aliments tels que le poisson cru ou d'autres animaux reconnus comme impurs.

Des substances à action thérapeutique supposée

Tirées des trois règnes : minéral, végétal et animal.

Certaines substances ne sont pas identifiées, et tandis que d'autres sont sources de polémique (nicotine en Égypte antique tandis que le tabac sera ramené des Amériques par Nicot[9]).
Sont identifiés, par exemple, la coriandre, la caroube, le pavot, l'ail, l'oignon, la résine d'acacia, l'orge grillée, etc.

La préparation du médicament est le fait du prescripteur, selon des protocoles rigoureux. L'utilisation se fait sous forme d'emplâtres, pommades et onguents, préparations locales, préparations à absorber macérées dans la bière, fumigations.

La croyance générale dans la magie et la religion peut avoir contribué à un puissant effet placebo ce qui, avec la vision de la réussite du traitement peut avoir contribué à son efficacité. L'impact de l'accent mis sur la magie est apparent dans le choix des remèdes ou des ingrédients qui les forment. Apparemment, les ingrédients sont quelquefois choisis parce qu'ils dérivent d'une substance, d'une plante ou d'un animal qui présente des caractéristiques qui, en quelque sorte, correspondent aux symptômes du patient. C'est ce qu'on nomme le principe du simila similibus («traitement par les identiques») qu'on retrouve tout au long de l'histoire de la médecine jusqu'à la pratique moderne de l'homéopathie. Ainsi, l'œuf d'autruche est utilisé pour le traitement de la fracture du crâne, et une amulette représentant un hérisson pouvait être prescrite contre la chute des cheveux.

Les remèdes repoussants

Il s'agit de moyens mixtes, faisant appel à des remèdes excrémentiels ainsi qu'à la magie, pour apporter une alimentation répugnante à l'esprit qui a envahi le corps, et ainsi le chasser.

Ces excréments sont empruntés à l'âne, au crocodile, à l'hippopotame, au lézard, au pélican, au petit bétail, aux mouches et même à l'homme.

Certaines de ces pratiques se sont avérées inefficaces ou nocives. Michæl D. Parkins affirme que 72% des 260 ordonnances médicales du papyrus Hearst ne comportaient aucune substance active sur le plan pharmacologique[10] et énormément de remèdes préparés à base de déjections animales contenaient des produits de fermentation et des moisissures, dont certaines ayant des propriétés curatives mais également des bactéries qui exposaient à une grave menace d'infection. N'étant pas en mesure de faire la distinction entre l'infection originelle et les effets nocifs du traitement par des matières fécales, ils peuvent avoir été impressionnés par les quelques cas où on constatait un progrès de l'état du patient.

La chirurgie

Circoncision peinture murale dans une tombe de Saqqarah.

Quelques interventions sont attestées, et l'usage des antalgiques et des anesthésiques vraisemblables.

Les soins dentaires

Ils ne sont pas attestés, le mauvais état dentaire est connu et expliqué par la présence de grains minuscules de sable dans les farines (sable provenant des meules en grès) et responsables d'une usure dentaire importante.

Grâce à un certain nombre de textes anciens, on sait que l'hygiène dentaire était connue et certains papyrus contiennent des énumérations de remèdes pour les maux de dents. On sait aussi qu'il y avait des «médecins des dents», mentionnés par Hérodote.

L'examen des momies est de même particulièrement instructif. On a, ainsi, pu apprendre qu'Amenhotep III fut un martyr des maux de dents.

La thérapeutique conservatrice utilisait des obturations à base de terre de Nubie, de silicate de cuivre hydraté, d'éclats de pierre ou de blocs d'or massif.

Les accidents de la dentition des enfants étaient traités par l'ingestion de souris écorchées et cuites. Des restes de souris ont été ainsi retrouvés dans des momies d'enfants. Ce remède sera, plus tard, adopté par les Grecs, les Romains, les Coptes et les Arabes.

On pense, par contre, que l'extraction dentaire était inconnue.

Aucun texte d'époque ne parle de prothèses dentaires ou de leur réalisation. Néenmoins en 1914, on a découvert, pour la première fois, dans un tombeau, deux dents reliées entre elles par un fil d'or. Ce travail daterait de la fin de la IVe ou du début de la Ve dynastie. Il existe un exemple de prothèse dentaire (deux molaires réunies par un fil d'or) qui ressemble plus à un travail d'embaumeur résolvant un souci esthétique. Après étude, on a conclu que la ligature avait été faite in vivo. En 1948, on a retrouvé dans une tombe du -IIIe siècle, un bridge de trois dents mandibulaires reliées par un fil d'or et on a décrit, dans la bouche de certaines momies, des dents artificielles en bois de sycomore, maintenues par des crochets en or.

La contraception

Article détaillé : Contraception en Égypte antique.

L'héritage égytien dans la médecine moderne

Les découvertes et traités de la médecine

Certains traités médicaux ont été conservé (papyrus Ebers, Edwin Smith…) et permettent de constater particulièrement clairement que les Égyptiens avaient été les premiers à observer que le cœur était«l'organe essentiel de la vie» et que ce dernier se manifestait «en parlant», ce qui veut dire qu'ils ont compris qu'il battait selon un rythme régulier défini par le pouls. Il n'est pas certain qu'ils avaient, dès la découverte de la clepsydre, eu l'idée de compter les pulsations du cœur avec cette sorte de montre à eau. Cependant certains indices portent à le croire. La clepsydre ne fut utilisée que énormément plus tard par Hérophile, un médecin grec de l'école d'Alexandrie, sa ville natale, qui fut le premier à s'en servir dans l'exercice de son art, au IIIe siècle avant notre ère. Il a quelque peu perfectionné le procédé pour mesurer le pouls des patients avec légèrement plus d'exactitude.

Le vocabulaire

La médecine égyptienne ne nous a pas uniquement légué des techniques mais également bon nombre de termes médicaux dont nous retrouvons l'étymologie au quotidien.

Un premier exemple serait le terme «migraine» qui vient de l'égyptien ges-tep signifiant moitié (du) crâne. Ce terme sera repris par les grecs devenant hemicrania.

Autre exemple révélateur, le mot «cataracte» qui provient quant à lui directement du terme akhet-net-mou qui veut dire littéralement «rassemblement d'eau». En égyptien, la pupille de l'œil de disait tout net iret ce qui veut dire «image de l'œil», ou bien hounet imyt iret, à savoir : «la jeune fille dans l'œil». Il est intéressant de constater l'évolution étymologique de ce mot à travers diverses langues, car en grec, la jeune fille était une coré, en latin une pupilla et en espagnol une nina de los ojos.

La relation permanente avec le divin

Médecine et magie sont intimement liées en Égypte antique, la maladie résultant de l'intervention de mauvais génies, d'humains mal intentionnés ou de divinités. Ce sont essentiellement les émissaires de Sekhmet, déesse à tète de lionne, qui propagent la maladie et la mort. Cependant, ayant aussi le pouvoir d'apporter la guérison, cette divinité est la patronne des médecins, qui sont fréquemment ses prêtres.

La magie et les incantations divines

La magie a une résonance spécifique du fait du mythe d'Osiris : Isis «la grande magicienne», après avoir reconstitué le cadavre de son divin époux, sera fécondée «magiquement» et donnera naissance à Horus.

La magie et la religion faisaient partie de la vie quotidienne dans l'Égypte antique. Les Dieux et les démons étaient jugés responsables de nombreuses maladies, aussi le traitement faisait fréquemment appel à un élément surnaturel. Fréquemment, le premier recours consistait à faire appel à une divinité. Fréquemment, les prêtres et les magiciens étaient invités à traiter la maladie, en plus du médecin ou à sa place. Les médecins eux-mêmes utilisaient fréquemment les incantations et la magie dans le cadre du traitement, et de nombreux médicaments n'ont, semble-t-il, aucun ingrédient actif.

Les incantations

Elles sont fréquemment associées aux autres moyens ; il s'agit le plus fréquemment d'une incantation qu'un dieu du panthéon avait prononcé dans des conditions (mythiques) analogues, récitée pour assurer l'efficacité du remède.

À chaque affection correspond une formule à réciter.

Régulièrement utilisées dans les soins contre les piqûres de scorpion, reconnues comme redoutables.

Les actions prophylactiques

Les amulettes généralement étaient particulièrement populaires et portées à des fins magiques pour de nombreuses raisons. Les amulettes conçues pour jouer un rôle sur la santé sont classées en amulettes homéopoétiques, prophylactiques et théophores. Les amulettes homeopoétiques représentaient un animal ou une partie d'un animal dont l'utilisateur souhaitait assimiler certains attributs positifs comme la force ou la vitesse. Les amulettes prophylactiques protégeaient contre les dieux et les démons. Le célèbre Œil Oudjat a été fréquemment utilisé sur une amulette prophylactique. Les amulettes théophores représentaient les dieux égyptiens, celle qui représentait le pagne d'Isis était conçue pour endiguer l'hémorragie de la fausse couche.

Les sanctuaires des dieux guérisseurs

À la Basse Époque de nombreux malades visitent les sanctuaires des dieux guérisseurs tels qu'Imhotep et Amenhotep fils de Hapou (tous deux des mortels divinisés) dans l'espoir d'obtenir la guérison. D'autres tentent de l'obtenir dans les sanatoria, attestés dans le temple d'Hathor à Dendera et dans le temple d'Hatchepsout.

Les dieux

Les hommes élevés au rang des dieux :

Imhotep, Asclépios, Esculape : une filiation ?

Imhotep est connu par ses multiples activités, et ses titres officiels nombreux : grand prêtre de Ptah, haut fonctionnaire, architecte du complexe de Djéser à Saqqarah, poète rédacteur du premier recueil connu de sagesses égyptiennes, et médecin de renom.

C'est le premier personnage connu décrit comme médecin en exercice — ce qui a fait de lui, le père de la médecine. Le temps passant, son aura grandit : il devient le patron des scribes. À la Basse Époque il est divinisé comme fils de Ptah et devient divin-guérisseur avec un sanctuaire. Sous les Ptolémées, son nom est hellénisé en Ἰμούθης / Imoúthês, et son image divinisée confondue (fondue ?) avec celle d'Asclépios : les Grecs apprennent la médecine à Alexandrie (cf. médecine en Grèce antique).

Notes

  1. Pain, Stephanie. (2007). "The Pharaohs'Pharmacists. " New Scientist. 15 December, 2007, pp. 41-43.
  2. papyrus Edwin Smith sur Britannica
  3. Medicine in Ancient Egypt, Sameh M. Arab
  4. Pain, Stephanie. (2007). "The pharaohs'pharmacists. " New Scientist. 15 December, 2007, p. 43
  5. Medicine in Ancient Egypt, Sameh M. Arab
  6. Medicine in Ancient Egypt, Sameh M. Arab
  7. A History of Medicine by Plinio Prioreschi, Horatius Print 1996, p. 257f
  8. Theory of blocked channels
  9. Voir l'article drogue dans l'Égypte antique
  10. Parkins, Pharmacological Practices of Ancient Egypt in Dr. W. A. Whitelaw, The Proceedings of the 10th Annual History of Medicine Days, University of Calgary 2001

Source

Bibliographie

En français
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