Navigation en mer dans l'Égypte antique

La navigation en mer était régulièrement pratiquée à l'époque pharaonique. Les Égyptiens, habitués aux longs périples fluviaux sur le Nil, ne reculaient pas devant l'aventure en mer.



Catégories :

Vie quotidienne dans l'Égypte antique - Histoire de la navigation

Reproduction du bas-relief de Deir el Bahari

La navigation en mer était régulièrement pratiquée à l'époque pharaonique. Les Égyptiens, habitués aux longs périples fluviaux sur le Nil, ne reculaient pas devant l'aventure en mer. Leurs itinéraires les poussaient vers les ports méditerranéens de la Phénicie, dont Byblos, et ceux de la mer Rouge, surtout vers le Pays de Pount. De nombreux documents témoignent de leurs aventures en mer dont le célèbre Conte du naufragé.

La région de Marsa Gawasis, à 23 km au sud du port de Safaga[1], sur la mer Rouge, servait d'atelier pour la fabrication des navires. Une grande quantité de mâts, de cordages, de voiles de navires et de bateaux ont été découverts par la mission américaine de l'Université de Boston qui fouille la région. Les fouilles ont aussi mis au jour les fragments de plusieurs caisses en bois couvertes d'une couche de plâtre dans laquelle est gravé le cartouche d'Amenemhat III.

Première circumnavigation autour de l'Afrique

On doit au pharaon Néchao II la première circumnavigation autour de l'Afrique connue de l'Histoire. Vers -600, il organisa une expédition qu'il confia à des marins phéniciens avec pour but de faire le tour de l'Afrique. Les détails de ce périple, rapportés par Hérodote[2], semblent particulièrement probables :

«Le roi d'Égypte Nécôs [... ] fit partir des vaisseaux montés par des Phéniciens avec pour mission de revenir en Égypte par les Colonnes d'Héraclès[3] et la mer septentrionale. Partis de la mer Érythrée les Phéniciens parcoururent la mer méridionale : à l'automne ils débarquaient sur la côte de Libye[4], à l'endroit ou les avait menés leur navigation, ensemençaient le sol et attendaient la récolte ; la moisson faite, ils reprenaient la mer. Deux ans passèrent ainsi ; la troisième année, ils doublèrent les Colonnes d'Héraclès et retrouvèrent l'Égypte. Ils rapportèrent un fait que j'estime invraisemblable [... ] : en contournant la Libye, disent-ils, ils avaient le soleil à leur droite.»

Non seulement le calendrier décrit correspond bien au vent et courant favorable à cette circumnavigation (pour descendre puis remonter la côte africaine), mais qui plus est , le fait «invraisemblable» du changement de position du soleil montre quoique les marins ont dépassé l'équateur.

Tentative de reconstitution

L'archéologue navale Cheryl Ward, de l'université de Floride, et Tom Vosmer, architecte naval du département d'archéologie maritime de Fremantle, Australie, ont entrepris de faire construire un navire de haute mer, inspiré par le bas-relief du temple de Deir el Bahari à Louxor (ci-contre). D'une grande précision, il comporte la plupart de détails qui permettent d'imaginer les dimensions et le fonctionnement de ce navire. La taille des personnages donne l'échelle du navire ; on distingue entre autres les vergues haubannées assemblées en deux parties ; les bouts de commande de la voile, et certainement les assemblages tenon-mortaise de la carène.

Ce navire a été construit en 2008, avec les méthodes et les moyens matériels de l'Égypte ancienne[5] ; il ne comporte aucune pièce métallique. Il a été testé en mer avec succès au large de Safaga[6], démontrant ainsi la capacité de ce modèle à atteindre les deux rivages de la Mer Rouge.

Les caractéristiques de ce navire, qui a fait l'objet d'un classement Bateau d'Intérêt Patrimonial par la Fondation du Patrimoine Maritime et Fluvial, sont résumées dans le tableau ci-dessous[7]. Cette entreprise a fait l'objet d'un reportage, qui a contribué au financement de l'opération ; réalisé par Stéphane Bégoin[8], il a été diffusé par la chaîne Arte en octobre 2009[9].

Nom du navire Min of the desert
Numéro d'immatriculation D4.366
Quartier d'immatriculation Sète
Longueur hors tout 20, 3 m
Longueur coque 17, 9 m
Longueur flottaison 13, 3 m
Largeur Maître bau 4, 9 m
Tirant d'eau 1, 2 m
Tirant d'air 9 m
Déplacement (en tonnes) 30 t
Jauge administrative (en tonneaux) 12 t
Gréement 1 Mat et deux varangues.
Voilure Voile rectangulaire, 14x5m, Cotton 800gm par m2

Notes

  1. Voir Ports d'Égypte.
  2. L'Enquête d'Hérodote ; livre 4, § 42, traduit par Andrée Barguet.
  3. Le détroit de Gibraltar.
  4. L'Afrique.
  5. (en) Cheryl Ward, «Building Min of the Desert», 20. Consulté le 19 novembre 2009
  6. (en) Sailing Min of the Desert : Red Sea, December-January, 20. Consulté le 19 novembre 2009
  7. Fiche détaillée du navire. Consulté le 19 novembre 2009
  8. Stéphane Bégoin, «Hatshepsout et le pays de Punt», 2009. Consulté le 19 novembre 2009
  9. Le navire d'Hatchepsout : The Min of the Desert, 2009. Consulté le 19 novembre 2009


Recherche sur Google Images :



"Navigation en mer dans"

L'image ci-contre est extraite du site fr.wikipedia.org

Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur.

Voir l'image en taille réelle (180 x 94 - 28 ko - )

Refaire la recherche sur Google Images

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Navigation_en_mer_dans_l%27%C3%89gypte_antique.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 27/11/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu