Pyramide de Néferirkarê

La pyramide de Néferirkarê est édifiée sur le flanc sud-ouest du promontoire d'Abousir. Elle est celle qui a le mieux résisté parmi les pyramides du site et domine toujours cette nécropole royale de la Ve dynastie.



Catégories :

Pyramide égyptienne de la Ve dynastie - Pyramide égyptienne à degrés - Pyramide d'Abousir - Tombeau de l'Égypte antique

Article de la série Pyramide
Classements
Pyramide de Néferirkarê

Abousir Neferirkare 02.jpg

Commanditaire  Néferirkarê
Ve dynastie
Type  pyramide à face lisse
Hauteur  ∼ 72 mètres
Base  105 mètres
Inclinaison  53°07'48
Coordonnées  29°53′42.1″N 31°12′8.8″E / 29.895028, 31.202444


La pyramide de Néferirkarê est édifiée sur le flanc sud-ouest du promontoire d'Abousir. Elle est celle qui a le mieux résisté parmi les pyramides du site et domine toujours cette nécropole royale de la Ve dynastie. Néferirkarê semble avoir projeté originellement un monument à six degrés, à l'instar de Sahourê son prédécesseur dont la pyramide domine la colline sur son côté est . En cours d'édification, les proportions de la pyramide ont été changées en rajoutant deux degrés supplémentaires. Il semble que la mort prématurée du roi ait porté un coup d'arrêt au projet et ce sont les successeurs de Néferirkarê qui achèveront à la hâte le complexe funéraire. Son nom antique était «La pyramide de l'esprit ».

Le complexe funéraire

La mort de Néferirkarê est intervenue tandis que la chaussée n'était que partiellement construite et le temple de la vallée à peine fondé. Le temple funéraire ou temple haut formait un vaste bâtiment de soixante mètres de côtés sur quarante mètres de façade et se divisait en trois parties différentes.

Plan du complexe funéraire de Néferirkarê

La partie d'accueil constituée par un portique à quatre colonnes qui communiquait avec la chaussée d'une part et une première salle hypostyle ou plutôt un corridor dont le plafond était soutenu par douze colonnes qu'on peut interpréter comme étant une "chambre des grands" comme pour le temple funéraire de Sahourê. La seconde partie est constituée par une grande cour à ciel ouvert entourée d'un péristyle rectangulaire. Mesurant vingt-cinq mètres par vingt de côtés, elle devait être la cour des offrandes et libations indispensable au culte du roi. Cette cour distribuait différentes parties au nord et au sud où étaient localisés des magasins et bâtiments annexes. La totalité de ces deux parties a été achevé en brique crue pour les murs et en bois pour les colonnes lotiformes.

Enfin à l'ouest et dans l'axe du corridor hypostyle, jouxtant la pyramide et inclus dans son péribole se trouvait le temple du culte lui-même avec ses cinq chapelles qui abritaient les statues royales et divines et la salle de la stèle fausse porte. Au nord et au sud de cette partie intime du sanctuaire réservé aux initiés du culte funéraire de Néferirkarê se trouvaient des chapelles et les annexes d'usages. Seule cette partie réservée au culte royal a pu être achevée en pierre sur la totalité de son élévation. Le peu de décors qui a subsisté datent du règne de Néferefrê qui s'est fait représenter rendant le culte à son défunt père en compagnie de sa mère Khentkaous II, information précieuse pour la généalogie de la dynastie.

Le complexe ne comportait pas de pyramide-satellite à moins que celle localisée au sud et qui est attribuée finalement à la reine Khentkaous II ait été originellement prévue à cet effet. Cependant au vu des exemples qui ont précédé que ce soit chez Ouserkaf ou Sahourê, où la pyramide-satellite est directement en connexion avec le temple funéraire du roi, il est probable que ce monument connexe à la pyramide soit à chercher ailleurs sous les sables d'Abousir à moins qu'il n'ait jamais été édifié. Ce point reste à éclaircir car depuis le début de la IVe dynastie chaque complexe pyramidal en comportait une, et il semble que cet élément était indispensable au bon fonctionnement des rites pratiqués autour du culte du roi défunt.

Fragment des archives du temple de Néferirkarê

Le complexe reste de toute façon incomplet sans sa chaussée et son temple de la vallée et c'est exactement cette imperfection qui a fait la fortune archéologique du site. Lors des premières explorations du site Borchardt découvrit tout un lot des archives du temple inscrit sur papyrus. Première découverte du genre, elle permit à la fois de restituer l'emplacement d'autres archives de même type apparue plus tôt sur le marché des antiquités et ainsi d'assurer leur provenance mais en particulier d'avoir accès à tout un univers inconnu concernant la vie des complexes funéraires de l'Ancien Empire. Or ces archives devaient manifestement être conservées dans la partie basse du complexe.

En effet, le temple bas ou temple d'accueil ou encore temple de la vallée était généralement le temple qui assurait le fonctionnement du culte au moyen d'une administration tatillonne de prêtres et de scribes qui logeaient alors dans les habitations qui s'étendaient tout autour dans ce qui est d'usage d'appeler la ville de pyramide. Le temple haut lui était consacré aux rites ainsi qu'aux cérémonies, abritant les objets du culte.

Cette cité toute consacrée au dieu-roi dont la pyramide dominait l'horizon occidental était un lieu de stockage avec son port et ses magasins mais aussi tout le peuple indispensable pour faire vivre une véritable bourgade. Des domaines étaient rattachés à ce temple, domaines qui fournissaient les biens et les vivres nécessaires dont une partie non négligeable était consacrée au temple. La totalité de cette véritable activité économique était précieusement consigné par l'administration sur les papyri dans les annexes du temple de la vallée.

Pour le complexe de Néferirkarê du fait de l'absence d'un tel temple, les prêtres ont été obligés de se "replier" sur le temple haut au sud duquel leurs logis avaient été exceptionnellement aménagés. Les parties annexes durent alors tout à la fois servir au fonctionnement du temple funéraire et partiellement celui du temple d'accueil, ce qui finalement a garanti la conservation des vestiges de leur activité car la totalité réuni se trouvait au-delà des terres cultivées dans le désert. C'est ainsi que non seulement grâce aux archives nous avons un témoignage inédit sur la vie quotidienne sous la Ve dynastie et que nous savons que le culte de ces souverains continuera à fonctionner jusqu'à la fin de la VIe dynastie soit la fin de l'Ancien Empire.

La pyramide

Vue de l'angle sud-ouest de la pyramide de Néferirkarê

La pyramide dans son stade le plus développé avec ses huit degrés avait une base de cent cinq mètres pour une hauteur de plus de soixante-dix mètres. Il est probable qu'elle devait être achevée en pyramide lisse et , comme pour l'exemple de Sahourê, le monument à degrés n'aurait été qu'une étape intermédiaire dans l'édification du monument. Cependant au contraire des pyramides royales précédentes, celle de Néferirkarê est bâtie en assises régulières de blocs soigneusement taillés et ajustés en gradins successifs à l'instar de la pyramide de Djéser à Saqqarah. Le revêtement de la pyramide a certainement été achevé par Niouserrê ce qui aurait toujours surélevé le monument de quelques mètres. Seules les premières assises basses du monument subsistent ce qui démontre que si la pyramide n'a pas été achevée en pyramide à faces lisses l'intention y était dans le projet d'origine.

On accédait aux appartements funéraires classiquement par la face nord de la pyramide. Un couloir s'enfonçait dans le massif de la pyramide et aboutissait particulièrement vite à une chambre à herse qui barrait l'accès. Le couloir se poursuivait alors vers l'antichambre localisée à l'aplomb de l'axe de la pyramide et qui ouvrait par son mur occidental sur la chambre funéraire du roi.

Le fait qu'au moment du trépas du roi, la pyramide ait été quasiment achevée, le temple funéraire n'ait été que partiellement édifié et que la chaussée et le temple de la vallée étaient à peine ébauchés nous renseigne sur la méthodologie employée par les architectes royaux pour la construction de ces monuments.

Coupe de la pyramide de Néferirkarê

On creusait en premier lieu les appartements funéraires dans la masse rocheuse du plateau, puis le tout était habillé de murs ou parois en pierres soigneusement assemblées, le caveau étant généralement protégé par plusieurs blocs monolithes disposés en chevrons et qui se superposaient tout autant que indispensable, diminuant d'autant le volume restant à bâtir. La chaussée devait déjà être tracée ou alors fondée pour servir à l'acheminement des matériaux depuis le port localisé en contre bas du complexe au bord du Nil. D'autres rampes permettaient d'élever les pierres au fur et à mesure que le monument s'élevait lui-même. Les restes d'une telle rampe sont d'ailleurs visibles sur la face ouest de la pyramide de Néferirkarê. La présence d'une rampe de construction toujours en place va davantage dans le sens de l'abandon du chantier plutôt que de son achèvement en pyramide lisse.

Enfin une fois le chantier de la pyramide suffisamment avancé on commençait à construire le reste du complexe funéraire en commençant par la partie sacrée et en "descendant" vers la vallée, le temple d'accueil étant certainement le dernier élément à être achevé.

Photos

Références bibliographiques

Liens externes


Recherche sur Google Images :



"Pyramide de Néferirkarê"

L'image ci-contre est extraite du site fr.wikipedia.org

Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur.

Voir l'image en taille réelle (800 x 598 - 37 ko - )

Refaire la recherche sur Google Images

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_de_N%C3%A9ferirkar%C3%AA.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 27/11/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu